17 novembre 2018. Le moment tant attendu pour que la seconde édition du Lid Ar Morrigan ouvre ses portes en terre nantaise. Tout comme l’année dernière, la rédaction de Valkyries Webzine s’est déplacée pour vivre le temps d’une soirée une date folk à l’affiche prometteuse, entre atmosphères épiques, instruments traditionnels et autres hymnes à boire. Six groupes, en très grande majorité français (seule la tête d’affiche, Finsterforst, est d’origine allemande), étaient ainsi prêts à mettre l’ambiance au sein de l’Espace Culturel Le Champilambard à Vallet (44). Reporting.
Photos par Gaël Hervé, que nous remercions chaleureusement pour son travail.
Je commencerai ce live report par une nouvelle qui nous avait tous déçus, mais cela ne fut à aucun moment de la faute des organisateurs. En raison du mouvement des gilets jaunes en France ce samedi 17 novembre, les membres de Finsterforst, à l’exception du batteur qui était présent, furent définitivement bloqués près de la frontière allemande, annulant leur venue. Le festival a tout de même réussi à trouver rapidement une solution de secours, et un concert acoustique improvisé par Boisson Divine se jouera devant le bar à la suite de Gorgon. La fête continuerait malgré la déception qui nous animait ! Mais commençons par le début…
Dur Dabla
Le groupe originaire de Brest avait la lourde tâche d’entamer les hostilités, avec leur Pirate/Viking/Folk Metal mêlant, comme son style l’indique, plusieurs types de sonorités. Vêtus de tenues médiévales, les huit membres de la formation jouaient une musique folk comme on a l’habitude d’entendre chez de nombreux groupes de la scène : des guitares alignant leurs riffs sur les envolées de l’accordéon, de la flûte ou encore de la bombarde, tandis que le chanteur s’occupe de growler quelques contes légendaires et autres chants de bataille.
Malgré sa simplicité, la musique proposée par le groupe arrive tout de même à nous faire bouger grâce aux airs enjoués des instruments traditionnels, nous transportant à la fois sur un navire bondé de pirates, mais également en pleine charge picte contre les rangs des armées romaines. Même s’ils feront face à un public encore un peu trop froid, les brestois livreront une prestation très correcte et qui aura le mérite de nous placer directe dans l’ambiance.
Infinityum
Voici venir un groupe bien local, puisque la formation vient directement de Nantes ! Qui plus est pour présenter son second album, qui arrivera très prochainement ! Officiant dans un registre de Metal épique, aux claviers bien mis en avant et aux guitares mélodiques, le groupe allait nous proposer, pour le coup, une ambiance musicale beaucoup plus franche que Dur Dabla. Et l’on peut dire que, pour mon premier live des nantais, ce fut une agréable surprise.
Même si les atmosphères auraient pu être plus propres en termes de son, on rentrait finalement assez rapidement dans l’univers d’Infinityum, d’autant plus que le leader n’hésitait pas à réclamer la hargne du public pour du pogo et sa participation au chant sur certains titres. L’ambiance était donc au beau fixe, avec des titres très intéressants et aventuriers, qui donnaient envie d’en découdre et de lever le poing. Il me tarde de découvrir tout ça en album !
Boisson Divine
Je connaissais déjà bien nos chers gascons de Boisson Divine, et leur capacité à mettre une très bonne ambiance où qu’ils passent ! On peut dire que leur musique, oscillant entre gros rock traditionnel et Metal, le tout saupoudré d’instruments folkloriques, ferait bouger n’importe qui ! Et ils le prouveront face à un public déjà plus nombreux au fur et à mesure de l’avancée de la soirée, et ce à coup de morceaux dansants et que l’on fredonnerait sans s’en rendre compte après le concert.
Les chansons s’enchaînent, et leur bonne humeur communicative, leur vocaliste étant très à l’aise avec son public, fait mouche. Ça se bouscule dans la fosse, ça chante, ça saute sur place, ça se trémousse… Et ce n’est pas l’habituelle poupée gonflable transformée en boha, ou cornemuse des Landes de Gascogne, utilisée pour un seul morceau, généralement en fin de set, qui refroidira l’atmosphère, bien au contraire ! Un très bon moment passé avec les gascons !
Aephanemer
C’est au tour des récents gagnants du tremplin Wacken 2018 de se jeter à l’eau et de nous servir leur Death Mélodique hargneux. Ayant déjà pu écouter avant le concert leur son sur album, je pouvais affirmer que même si leur musique ne révolutionne pas le genre, certaines phases mélodiques pouvaient s’avérer intéressantes. C’est ce que je découvris rapidement. La guitare lead, balançant sans cesse ses notes sur les rythmiques de la grunteuse, avait un rôle prépondérant ce soir-là sur scène, nous laissant découvrir les mélodies des morceaux, me laissant notamment reconnaître les airs efficaces du titre “Unstoppable”.
Côté chant, la grunteuse, également guitariste rythmique, sait y faire, très convaincante à son poste et livrant sa prestation avec rage et puissance. Dommage qu’elle soit restée un peu timide avec le public, toujours chaud pour un bon pogo des familles. Dans l’ensemble, Aephanemer nous réservera une prestation sérieuse. Il leur manquait cependant un petit truc : une véritable ambiance globale sur scène, notamment des claviers plus présents. Les deux guitares, et surtout la lead, semblaient seules sur scène, et une atmosphère mélodique plus planante aurait donné plus de relief à l’ensemble. Mais le groupe est encore jeune et dispose d’une très bonne marge de progression, je ne m’inquiète donc pas pour eux !
Gorgon
Ayant la lourde tâche de conclure musicalement la soirée à cause de l’annulation surprise de Finsterforst, Gorgon avait fort à faire. Mais officiant dans un Metal rapide, épique et grandiloquent, je n’avais pas d’inquiétude quant à la performance des parisiens. Ayant une bonne expérience sur scène, les visages peints, les bougres allaient certainement nous faire passer un bon moment.
Alliant riffs incisifs et passages symphoniques apocalyptiques, les français ont donné tout ce qu’ils avaient, livrant une prestation très sérieuse, tout en encourageant un maximum le public pour que ce dernier se soulève sur leurs titres. D’ailleurs, en parlant de titres, nous avons eu l’honneur de découvrir quelques nouveaux morceaux de leur prochain album Elegy, qui sort le 18 janvier prochain. Et quel plaisir de voir que ces nouveaux brûlots sont tout aussi puissants et retentissants que ceux du premier album. Une bien belle surprise que tout cela, même si mon seul regret sera l’absence du titre “Valley Of Redemption”, une composition que j’aime beaucoup.
Pour finir…
J’avais déjà abordé en début d’article l’annulation de Finsterforst et le concert acoustique totalement improvisé des membres de Boisson Divine en fin de soirée, qui ont véritablement animé le bar à leur manière. Dans cette petite partie, j’aborderai tout simplement les boissons et la nourriture sur place. Je ne pus goûter les burgers et autres plats à la saucisse proposés, mais d’après ce que j’ai pu en entendre, ils contentèrent tout le monde. Concernant les bières, mention spéciale à l’IPA et à la Bière de Noël, qui avaient fort bon caractère et qui ont fait plaisir à notre palais !
En somme, une nouvelle édition réussie pour le Lid Ar Morrigan ! Réussissant à proposer en une seule soirée (en comptant tout de même la fin d’après-midi) une date folk qui, en plus d’encourager la scène française, avait aussi le mérite d’être de qualité, avec des groupes qui se sont illustrés de fort belle manière, le festival a sérieusement de beaux jours devant lui. On sait que les affiches séduiront. Reste plus maintenant qu’à attirer toujours plus de monde pour la suite !