Ahoy ! Quatre ans après leur premier album « Drink ‘Til We Die », nos flibustiers australiens sont de retour avec cet album qui apporte quelques changements notables, notamment dans le line-up…Est-ce un changement payant ? Réponse dans cette chronique !
Quelques mots sur le groupe :
Lagerstein est un groupe de pirate metal originaire de Brisbane (Australie) et fondé en 2010. Ce sont quelques musiciens de différentes formations (principalement « OK Cowboys » et « Aeternitas », ce dernier étant un groupe de death symphonique) qui décident un jour de former leur propre groupe de pirate metal.
Quelques années plus tard, ils sortent leur premier album « Drink ‘Til We Die » le 19 août 2012. C’est celui-ci qui permettra de les faire connaître, puisqu’en mars 2013, ils partent en tournée européenne avec leurs aînés d’Alestorm (et Ex Deo) pour assurer leur première partie. C’est grâce à cette tournée que leur musique réussit à dépasser les frontières de leur Australie natale…
C’est donc en 2015 qu’ils enregistrent cet album finalement sorti le 2 février dernier et qui va nous intéresser aujourd’hui.
L’album :
Dans mon blog, j’avais déjà chroniqué leur premier album et dans lequel j’avais défini ce qu’est le pirate metal. Pour le lire, je vous invite à y jeter un œil en cliquant ICI .
Toutefois, nous allons tout de même rappeler dans quel style s’inscrit Lagerstein. Le groupe se définit comme un groupe de « Drinking Pirate Metal » où l’alcool et les pirates sont mis à l’honneur. Dans leur premier album, nous avons vu que le groupe respectait les codes, qu’ils soient visuels (ils font des concerts toujours costumés, leurs pochettes d’albums montrent l’image de pirates…) mais surtout musicaux. Mais depuis, beaucoup de choses ont changé, comme dans le line-up. Ultralord (chanteur sur le premier disque) a dû quitter le groupe en 2013 (après leur tournée avec Alestorm) en raison de ses problèmes d’emploi du temps dus à ses différents projets musicaux. Depuis 2013, deux nouveaux membres sont arrivés : Captain Gregaaarrr remplaçant Ultralord au chant (Non, il n’y a pas de fautes de frappes : c’est son nom de scène…) et Jacob the Fiercest Pirate in all Caribbean aux claviers. Au vu de l’arrivée de ce dernier, Mother Junkst, alors principal claviériste, s’est retrouvé au violon, mais assure également la partie claviers avec le keytar (synthétiseur portable). Tous ses changements peuvent paraître déroutants, surtout pour le chant. En effet, Ultralord avait réussi à marquer les esprits avec sa voix rock, faisant la part belle aux vocalises et aux variations, passant du rauque (presque guttural) à la voix haut perchée en un rien de temps. Alors ce changement de capitaine fait-il pour autant tanguer le navire ? Craignons-nous un naufrage qui semble annoncé ?
L’album s’ouvre sur « Raise Your Steins », un titre évocateur de l’univers de Lagerstein (puisqu’ils demandent de « lever les choppes »…), mais qui surprend par son côté épique, mis en valeur par les sons de trompettes et des cordes. Ainsi, ils démarrent sur les chapeaux de roues et veulent bien prouver qu’il n’y a pas de place pour le repos. Leur mot d’ordre est simple : venez faire la fête et boire de l’alcool à flots. Ainsi, Lagerstein intègre une nouvelle palette dans sa musique, qui est celle du côté épique. Ce dernier ne manque pas, comme en témoignent « Sail Ho ! » et surtout « Land of Bundy », ce dernier faisant référence à un bar en Australie et dans lequel le groupe invite l’auditeur à faire « la fête la plus mémorable ». Ce dernier mot est bien ce qui caractérise la chanson en elle-même : mémorable. Ce ne serait pas étonnant si ce titre était utilisé comme hymne de bienvenue à ceux qui vont au « Land of Bundy »…
Mis à part le côté épique, Lagerstein continue de tonitruer des chansons à boire, très caractéristiques du style, si l’on juge l’utilisation de l’accordéon (pour « Drink the Rum » ou encore « German Fun Times »), du violon de Mother Junkst, cette fois-ci très mis en avant (pour « Tales of the Fallen Ales ») et de bien d’autres, avec des chœurs toujours plus efficaces et « rentre dedans » et la voix du Captain Gregaaarrr très particulière…D’ailleurs, venons-en. Nous pouvions craindre, dès le départ, qu’il n’ait pas la carrure pour ce poste, tant son prédécesseur avait marqué les esprits…Toutefois, nous pouvons saluer le travail accompli. Ce n’est certes pas la même voix, mais elle détient tout de même cette ténacité et cette teinture de leader, qu’un capitaine doit avoir pour être écouté. Ainsi, Gregaaarrr chante juste, fort et avec un léger éraillement dans la voix, très caractéristique des voix de pirates…Au vu de tous ces éléments, le retour semble plutôt gagnant, puisqu’en plus Lagerstein continue d’utiliser des bruitages (coque de navire, bruits de vagues…) pour lier toutes les chansons entre elles et créer une histoire, et finit comme toujours par un long titre de 19 minutes (« Fountain of Rum », le plus long de leur carrière) qui en réalité ne dure que 8 minutes, le reste étant du bruitage et d’autres éléments. Et comme pour le précédent opus, une reprise est incluse dans l’album. Cette fois-ci (et c’est très inattendu), c’est la chanson « Fliegerlied » (disponible sur Youtube) qui est une reprise d’une chanson de pop allemande de Tim Toupet et chantée…en allemand. Le délire est toujours présent dans le groupe, d’après ce que nous pouvons en déduire et cela détend l’auditeur.
En conclusion, que retenir ? Lagerstein, avec ce deuxième album, revient en force et réussit à se renouveler, ce qui n’est pas une chose facile lorsqu’on est un groupe de pirate metal. Toutefois, nous pouvons noter l’étrange ressemblance de 2 titres avec des chansons d’Alestorm : « Down the Hatch » (ressemblant à « Wooden Leg ») et « Shiver me Timbers » (dont le début ressemble à « Keelhauled »). Nous pourrions presque les accuser d’avoir piraté Alestorm, mais cela ne servirait à rien : ce sont des pirates, alors autant l’être jusqu’au bout. Ahoy !
Le Toxicomélomane