Lèpoka – Folkoholic Metal

Lepoka - Folkoholic Metal (2014)Chers amis folkeux, dans ma bonté infinie je vous offre l’opportunité d’enfin mettre à profit vos compétences acquises durant ces longues heures passées en LV2 Espagnol grâce à Lepoka. Aujourd’hui au menu c’est féria, sangria et fantasy, le tout saupoudré d’une bonne couche de dérision ! Enfin, c’est tout du moins ce qu’on nous promet… Et pour les LV2 Allemands, baaaaa…… Tant pis.

Folkoholic metal. Cette dénomination en dit long, et pourtant à ma grande surprise, ce n’est pas vraiment ce à quoi on pourrait s’attendre ! Le folk metal permet à plusieurs de nos groupes favoris de balancer un ou deux sons de taverne. La recette est connue et fonctionne bien, ce qui donne lieu bien souvent à deux résultats dépendants de l’auditeur : Les uns danseront jusqu’à la mort, emportés par la déferlante de bonne humeur bien grasse, quitte à passer pour un beauf qui ne saisit aucune subtilité musicale. Les autres renieront cette pratique pour garder un maximum d’intégrité, quitte à rejeter d’emblée l’idée que les musiciens en question puissent prendre du plaisir à jouer un son à la fraiche, comme ça entre potes, parce que la vie parfois c’est des grosses cuites. Et bien sûr entre les deux on y trouve toutes les nuances de gris qui vont bien ! Voilà. Personnellement je me situerais plus dans la case des beaufs parce que j’aime la joie et les soirées arrosées entre z’amis. Je me suis donc jeté sur ce groupe qui nomme son album « Folkoholic Metal » avec envie, excitation et bière à la main.

Voici donc le premier opus de la formation qui étrangement est en deux teintes au niveau du background ! Je m’explique. On démarre le set avec « Folkoholic Metal » (Bon faudra repasser pour l’inventivité par contre…). Une intro qui mèle guitare claire, synthé et bodhran, puis qui laisse place à un couplet musical bien prenant, puis refrain etc… Composition classique mais efficace, avec un titre pareil je vous laisse deviner le sujet du texte. Pour les plus lents d’entre vous il s’agit ici de guérir les peines de cœur grâce à un savant mélange de musique et d’alcool ! Bon, c’est bas du front, mais je suis là pour ça alors tout baigne ! Deuxième titre « Réquiem Natura » qui est résolument empreint d’une bonne touche de Power metal. Ça joue vite, la flute fait son entrée sur une mélodie endiablée, on a le droit à un petit break de mi chanson qui ralentit le tempo pour un peu de violon mélancolique et un solo de guitare bien exécuté malgré un score de 90/100 dans la rubrique cliché. Le tout sur un texte purement écolo genre les arbres ils sont gentils tout ça… On nous précise quand même que maintenant la bière ne coule plus à flot et qu’elle est noire (Style noire crado hein, pas noire Guinness…). Bon ça devait leur tenir à cœur, c’est sympa mais moi j’ai soif, je veux de la déconne ! Troisième titre, « Orfeo », on lance la guitare acoustique et le low whistle pour une intro douce qui amorce par la suite une chanson un poil dépressive sur la légende d’Orphée. On ne se foutrait pas un peu de ma gueule là ? En fait non. Comme je le disais plus haut, certains groupes aiment à composer des musiques à boire parce que de temps à autre c’est fun ! Et bien là c’est l’inverse ! Lepoka aime à composer des chansons sérieuses au milieu d’un univers soi disant « déconne »! Et c’est tout à leur honneur sauf que ça rend la démarche légèrement bancale quand tu annonces que ton album sera de la pure déconnade avec un titre sans équivoque et une pochette à l’imagerie totalement empreinte de fantasy pour au final nous servir un set ou il y a présence de trolls dans deux chansons et pour le reste, c’est en gros noyer son chagrin dans la bière avec en sus de l’écologie et Orphée, ça fait un peu effet pétard mouillé…

Une fois la surprise passée on peut cependant apprécier un folk metal légèrement cliché mais bien maitrisé. Ils m’ont quand même redonné le sourire grâce au septième titre qui sent très fort la grosse blague de mec bourré, j’ai nommé « Jägermeister Of Puppets ». Voilà, là c’est du grand n’importe quoi totalement assumé, et c’est délicieux ! Mais comment mettre un jeu de mot pourri en musique ? C’est simple, pour la référence on balance la mythique intro de Metallica, et on ajoute une musique traditionnelle finnoise ! En l’occurrence « Ievan Polka ». C’est absolument fantastique.

Il reste une chose importante à préciser pour bien cerner l’album, la voix. L’espagnol donne lieu à une ligne de chant vraiment pas commune ! C’est très rythmé dans la prononciation et très dansant, pour bien l’illustrer je ne peux faire mieux que de vous dire que c’est le même style de voix que le chanteur de Ska P. Vous en conviendrez, c’est particulier.

Au final, Lepoka nous livre un premier album en demi-teinte qui n’est pas dénué d’intérêt. Ça reste quand même très classique sur la forme, malgré le talent des musiciens et l’originalité de la voix au sein de la scène folk metal, et il faut sérieusement revoir le fond ! Soit assumer le coté déconnade avec un second opus plein de «Jägermeister Of Puppets » et de Trolls, soit changer d’étiquette musicale.

Une formation qui a du potentiel !

Grymauch

NOTE : 6.5/10

Tracklist :

01. Folkoholic Metal
02. Requiem Natura
03. Orfeo
04. Interludio
05. Esta Noche la Vamos a Liar
06. La Taberna de los Trolls
07. Jägermeister Of Puppets
08. Resakoff
09. Es Tiempo de Partir
10. Que el Cuento No Acabe Aquí

Sortie : 01 Septembre 2014

Lien du groupe : Facebook, Bandcamp.

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