Alkahest est le premier album du groupe de black metal suisse Kvelgeyst formé en 2015 par Meister T. (chant, basse et clavier), V. Knüppelknecht (batterie et chœurs) et Urgeist (chant et guitare). Alors, que penser de cette galette ? Je dirais que même si le groupe ne réinvente pas le style, la production est soignée et de qualité. Nous avons là du black metal old school dans la veine de Darkthrone ou de Celtic Frost à leurs débuts. De plus, une fois n’est pas coutume, le chant est en allemand et cela me semble assez rare dans le milieu pour le souligner, de plus la pochette de l’album est vraiment belle. Si vous êtes allergiques à la langue teutonne, passez votre chemin, pour les autres voici ce qui ressort de l’écoute de ce premier opus.
Le premier morceau se nomme « Basilisk – Im Angesicht des Schattenwichts », n’étant pas germanophone j’ai demandé de l’aide à un ami (coucou Nico !) pour m’aider à traduire plus ou moins les titres de cet album. Donc, « Basilisk – En présence des diablotins de l’ombre » est un bon titre d’ouverture mais qui me semble un peu inégal cependant. La rythmique du morceau est bonne, mais certains effets de voix sont, à mon avis, à laisser de côté malgré un refrain puissant. Le second morceau nommé « Miasma – Vor flirrenden Götzen in stickigen Grotten » ou comprenez « Miasma – Devant Gotzen dans une caverne étouffante » me semble plus abouti. Il est à savoir que Gotzen était un colonialiste allemand et le miasme étant une maladie pulmonaire, on a bien ici le côté étouffant qui est souligné. Le chant est torturé et les guitares sont lancinantes, nous noterons aussi la forte présence de la basse. « Miasma » est résolument le titre le plus black atmosphérique de l’album avec des passages tirant aussi sur le depressive black metal, soulignés par la voix gémissante du chanteur. On alterne sur des tempos plus lents et de nouveau rapides sur les 7 minutes et 28 secondes du titre. « In der Hölle trieft der Gran », qui se traduit par « Dans les enfers goutte le Gran » (qui est un fleuve qui traverse la Slovaquie) débute de façon très sombre et lourde. Un son de petit carillon se fait entendre et apporte une atmosphère étrange au morceau, voire inquiétante. Les chants se font tantôt gutturaux tantôt clairs semblant provenir des profondeurs… de l’enfer !
Changement d’ambiance avec « Demiurg – Denaturierung Holobiont » (Démiurge). L’holobionte dénaturé, est le titre le plus long avec ses 7min40, dont le tempo est très rapide. Encore là les références sont recherchées, Démiurge étant la déité responsable de la création de l’univers pour le mouvement platonicien et l’holobionte pouvant se résumer à un méta-organisme constitué de plusieurs êtres vivants différents. La guitare est très connotée thrash metal et est renforcée par des chants clairs. Ensuite, le morceau redevient plus black mais en gardant ce soupçon de musique thrash. Pour « Alkahest – In Schall und Rauch zerflossen » (Alkahest – Fondre en bruit et fumée), nous avons encore là aussi des relents de depressive black metal mais le morceau est cependant très semblable aux autres bien que son violon lui apporte un côté plus black mélodique sur la fin de l’écoute. Finallement « Sefiroth – Schalenleib des Welten-Alls » semble se rapporter à la création de l’univers encore une fois et s’ouvre sur une guitare electro acoustique avant que le morceau ne redevienne plus lancinant et sombre. Notons encore une basse très présente et un clavier que n’aurait pas renié Satyricon à ses débuts.
Taarna
NOTE : 7/10
Tracklist :
1. Basilisk – Im Angesicht des Schattenwichts
2. Miasma – Von flirrenden Götzen in stickigen Grotten
3. In der Hölle trieft der Gran
4. Demiurg – Denaturierung Holobiont
5. Alkahest – In Schall und Rauch zerflossen
6. Sefiroth – Schalenleib des Welten-Alls
Sortie : 12 juin 2019
Lien du groupe : Bandcamp