En ce mois d’avril 2016, ce sont deux groupes emblématiques de la scène folk metal finlandaise qui ont fait une mini-tournée dans plusieurs grandes villes françaises. L’équipe de Valkyries était présente pour couvrir plusieurs dates. La première étape fut à Sélestat le 9 avril, et c’est Nidhögg qui va se faire un plaisir de vous raconter comment ça s’est passé …
Sélestat, le 9 avril et Lyon le 18 avril, par Nidhögg :
Moonsorrow aura pris son temps, 5 ans depuis le précédent album, mais les revoilà avec ce fabuleux « Jumalten Aika ». Un album sur lequel j’ai personnellement perçu l’influence de Wardruna sur quelques passages. C’est donc sans surprise que j’entends Wardruna dans la sono avant le concert, et il faut avouer que la musique du groupe constitue une parfaite mise en bouche avant que ne résonne l’intro du morceau « Jumalten Aika ». 1ère excellente surprise, le son est nickel, on entend parfaitement tous les instruments ainsi que la puissante voix black de Ville. Ce sera le cas à Sélestat comme à Lyon (je suppose donc aussi pour les autres concerts de la tournée), ce qui est toujours agréable, rien de plus frustrant que de ne pas profiter à fond d’un concert à cause d’une voix inaudible. Le vocaliste se fendra d’une petite blagounette : « We are Moonsorrow, who are you ? », qui a le mérite de laisser le public sans voix. A Lyon, ce sera une variante : « We are Moonsorrow from Finland, and I guess you are France ? ». Assez révélateur de la bonne humeur du groupe et de son plaisir de jouer ici.
Alors votre serviteur est un grand fan de Moonsorrow, je l’avoue sans problème, mais il faut bien reconnaître qu’enchaîner les titres de 15 min avec une interprétation pratiquement sans faille (la voix claire du guitariste Janne, pas toujours juste) pendant 1h30 est assez admirable. Mention spéciale au batteur Marko Tarvonen, absolument énorme !
Le groupe piochera majoritairement dans le petit dernier, 4 titres sur 8, seule « Mimisbrunn » n’aura pas été jouée. Ce qui à mon sens est également une performance, car encore une fois, on ne parle pas de morceaux de 3 min, mais de 12 à 15 !
A noter l’intervention sympathique de Jonne Järvelä de Korpiklaani sur le titre « Ruttolehto », comme sur l’album par ailleurs. Les fans pourront ainsi profiter d’un Jonne (à peu près) sobre, mais c’est autre débat dans lequel je ne me lancerai pas.
Les titres du groupe s’enchaînent sans que le groupe baisse en régime, et l’ambiance sera au diapason, walls of death, crowd surfing à Sélestat et des slammeurs, ce qui me permet d’évoquer le fait que les slams sont souvent malvenus, gênant les musiciens, bougeant le matériel sur scène, et puis les gars, ce n’est pas vous qu’on vient voir, mais bien les musiciens ! D’autant que ce seront toujours les 2 ou 3 mêmes énergumènes à Sélestat. Bref cela n’entachera pas l’excellent concert de Moonsorrow, heureusement. A Lyon le public aura été plus timoré, le crowd surfing ne se déclenchant qu’à de rares reprises vers la fin du concert.
Pour conclure, un groupe en excellente forme, des setlists au top, de belles ambiances, un son nickel à chaque fois, tout pour faire de ces concerts de très bons souvenirs, et une envie de très vite revoir le groupe, qui reviendra très bientôt en France pour le Ragnard Rock Festival.
Un grand merci à l’association Zone 51 de Sélestat pour l’organisation sans faille de ce concert et à l’asso SLH de Lyon pour les mêmes raisons.Merci également à Camille Fabro pour les photos !
SETLIST SELESTAT :
Jumalten Aika
Raunioilla
Suden Tunti
Kuolleiden Maa
Ruttolehto
Ukkosenjumalan Poika
Ihmisen Aika
Sankaritarina
SETLIST LYON :
Jumalten Aika
Raunioilla
Suden Tunti
Jotunheim
Ruttolehto
Ukkosenjumalan Poika
Sankaritarina
Ihmisen Aika
Je devais à la base également parler de Korpiklaani, mais n’étant absolument pas fan du groupe, je ne peux pas en parler, d’autant plus que je en suis resté que 30 min à Sélestat, et je n’ai pas assisté au concert de Lyon. Je peux seulement noter qu’il y avait une très bonne ambiance à Sélestat mais rien d’étonnant étant donné le nombre de fans du groupe.
Bordeaux, le 12 avril, par Fée Verte …
Moonsorrow
Voilà déjà un peu plus d’un an que je voyais Moonsorrow pour la première fois, lors de la dernière édition du Cernunnos Pagan Fest à Paris. Enfin voir, c’est un bien grand mot, car étant placée au fond de la salle, je n’étais pas dans les meilleures conditions pour apprécier pleinement la prestation des Finlandais. Néanmoins, le groupe m’avait laissé une bonne impression. Cette fois-ci, j’ai la chance d’être au premier rang. Sauf que j’avais oublié de prendre mes bouchons d’oreille, well done …
Le groupe entre en scène sous les acclamations du public et commence d’emblée sur le morceau éponyme de leur septième et dernier album fraîchement sorti : Jumalten Aika. Et je suis ravie de constater que les bouchons d’oreille ne sont finalement pas si indispensables, tant le son est excellent. Tous les morceaux du dernier né seront joués ce soir, à l’exception de « Mimisbrunn ». En une heure et demi de set (temps de jeu fort conséquent pour une première partie, et c’est bien appréciable pour les fans du groupe), Moonsorrow a fait un bond dans le passé en jouant un morceau issu des quatre premiers opus. A la question « are you ready for an old sh*t ? », le public répond avec enthousiasme, et c’est parti pour « Ukkonen ». Des m**des comme ça, on aimerait bien en entendre plus souvent !
La centaine de personnes présentes a porté un triomphe aux Finlandais. Toute la salle chantait à l’unisson les « ohohoooooh !!! » des refrains fédérateurs. On avait presque l’impression d’être dans un stade.
Le set s’achève sur le superbe « Sankaritarina » issu du deuxième album Voimasta Ja Kunniasta, et c’en est fini d’une heure et demi on ne pouvait plus épique. Mes cervicales … Ouille ouille ouille !!!
Korpiklaani
Autant dire que ma motivation de ce soir était Moonsorrow. Mais comme il fallait bien rentabiliser le prix du billet et le temps de trajet, j’ai tenu bon tant que j’ai pu pour Korpiklaani. Autant dire que j’étais très inquiète, sachant dans quel état se trouvait Jonne la veille au Trabendo. Lorsque les musiciens arrivent sur scène, le chanteur est très souriant, mais au moins il semble sobre. Je suis déçue de découvrir que le violoniste virtuose Tuomas Rounakari est remplacé par une illustre inconnue (pour ma part tout du moins), mais cela ne semble pas gêner le public masculin … Public qui a d’ailleurs transformé la fosse en cour de récréation en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. De toute évidence, beaucoup étaient venus pour la tête d’affiche ce soir, et s’étaient économisés pendant le set de Moonsorrow pour se défouler par la suite.
Bien que tous les membres sur scène se soient donnés à fond ce soir, c’est surtout l’accordéoniste Sami qui retiendra plus particulièrement mon attention, de par sa bonne humeur contagieuse et les airs entraînants qu’il nous jouait.
Mais voilà, à la longue, le folk metal musette, je finis par saturer. Un morceau de Korpi, ça passe. Deux morceaux, ça passe déjà un peu moins. Et à partir du troisième, je commence à me lasser, tant j’ai l’impression que tous les morceaux se ressemblent. Et comme le set durait 1h40, cela m’a paru interminable. Les fans purs et durs pourraient se demander comment je peux m’ennuyer à un concert de Korpiklaani, tant leur musique est festive. C’est justement là qu’est le problème : trop de festif tue le festif. Pour ma part, les morceaux de Korpiklaani sont trop répétitifs, d’où l’ennui qui a surgi assez rapidement. Je considère que ce groupe est à voir au moins une fois, car que l’on aime ou pas, il fait incontestablement partie des figures phares de la scène folk metal. Mais pour les prochaines, ça sera surement sans moi …
… Puis par Brennos :
C’est dans la ville de Bordeaux qu’a eu lieu le 12 avril le concert tant attendu des Finlandais de Moonsorrow à l’occasion de la sortie de leur dernier album, Jumalten Aika, ainsi que de Korpiklaani à la salle Rock School Barbey. Lieu que j’avais déjà visité l’an dernier lors de la prestation d’Eluveitie et de Skalmöld. Je m’y suis donc rendu, en compagnie de quelques amis, étant un grand fan de Moonsorrow. Autant vous prévenir tout de suite, ce live report sera basé sur mes impressions et mon expérience en tant que spectateur et auditeur. Alors bien évidemment, amis de l’objectivité, passez donc votre chemin.
J’ai été plus qu’enthousiasmé par l’annonce de ce concert. Je dois dire que Korpiklaani est un groupe que j’apprécie et leur dernier album ne m’a pas déçu, ce qui n’est pas l’avis de la plupart des gens. Pour avoir vu Moonsorrow l’an dernier au Cernunnos Pagan Fest, j’avais hâte de les retrouver en live sans l’état de fatigue qui m’avait un peu gâché le concert. Bref, vous l’avez compris, j’attendais cette date avec impatience.
Arrivé à la salle, je commence par saluer ma collègue de Valkyries Webzine avant d’aller au merch afin de faire l’acquisition du précieux dernier album de Moonsorrow, que j’avais écouté le jour même. Le souvenir des nouveaux morceaux était donc frais dans ma tête. Mais passons, le concert va bientôt commencer, sans plus attendre je fonce dans la salle et je me mets dans les premiers rangs.
Moonsorrow
Très vite, les lumières s’éteignent, les guimbardes retentissent et c’est sur les chœurs du début de « Jumalten Aika » que les cinq Fnlandais entrent en scène. Parmi tous les morceaux du dernier album, c’est celui qui le plus, a gagné mes bonnes grâces. La puissance du chant de Ville Sorvali combiné aux mélodies entraînantes du clavier reprenant l’air des chœurs de début, les voix des deux guitaristes… bref, c’est du bon Moonsorrow comme on l’aime. Je pense que commencer le show par ce morceau est un choix très judicieux. Les Finlandais ont tout de suite réussi à nous mettre dans l’ambiance. Nous n’étions plus dorénavant dans le temps des hommes. Les yeux fermés au son de ce morceau et nous voici dès lors propulsés à l’âge des dieux. C’est dans un tourbillonnement de cheveux que finit leur premier don musical au cours de cette soirée. « Jumalten Aika » fait place de suite au morceau suivant et là, pur bonheur, ma chanson favorite parmi tout ce qu’a fait Moonsorrow, celle qui ouvre Kivenkantaja, j’ai nommé « Rauniolla ».
Malheureusement il fut difficile d’apprécier le début de la musique car un énergumène qui avait un peu abusé de l’alcool et d’autres substances que la décence m’empêche de nommer ici commença à pogoter, s’écrasant sur tous les membres du public. Faire des pogos sur le début de « Rauniolla » … bordel mec mais respecte-toi un peu, attends Korpiklaani, là tu vas pouvoir te déchaîner ! Cet homme avait pourtant l’air d’avoir de bons goûts, il était affublé d’un t-shirt Windir, ce qui prouve que même les meilleurs peuvent déraper. Il est vite fait sorti de la salle par un fan courageux et j’ai pu reporter mon attention sur les musiciens. Le gros point noir de ce concert était sans aucun doute le son. Messieurs les chanteurs, vous avez des belles voix mais malheureusement j’avais vraiment du mal à vous entendre. Cependant cela vient très probablement de mon placement dans la salle.
Quoi qu’il en soit, « Rauniolla » se termine et le set enchaîne avec « Suden Tunti », autre très bon morceau tiré de Jumalten Aika. Très agressif, ce titre est sans aucun doute celui qui sonne le plus « black metal » de l’album dont la plupart des morceaux reviennent habituellement au côté folk et chamanique de Suden Uni et Kivenkantaja. Les riffs ont tôt fait de remuer la salle. Je crois que c’est à partir de ce moment que ma nuque a commencé à me faire mal. La fin de « Suden Tunti » marque le retour de l’alcoolisé qui après quelques tentatives pour monter sur scène parvient finalement à ses fins et est très vite renvoyé par un technicien. Adieu Jean-Gui du 33, la prochaine fois tu essaieras de profiter un peu plus de la musique. Ville nous emmène par la suite dans les épaisses forêts enneigées du nord avec « Jotunheim » tiré de l’album Verisäkeet. Nous sommes par la suite de retour au nouvel album avec le titre « Ruttolehto » qui se révèle aussi excellent en live que sur CD. Les passages purement folk appuyés par le chant de Jonne Järvelä venu rejoindre ses compatriotes sur scène. Nous assistions alors à un véritable rituel chamanique d’anciens peuples finnos ougriens. Même si encore une fois, les micros des guitaristes peinaient à porter leurs voix dans la salle.
Un retour aux premiers albums s’opère et vient le début de « Ukkosenjumalan Poika » très vite suivi du nouveau « Ihmisen Aika » pour nous ramener à l’âge des hommes. Titre que j’ai trouvé beaucoup mieux sur CD. Le concert de Moonsorrow se finit ainsi par « Sankaritarina » où moi et le reste du public avons donné de notre voix malgré ma justesse vocale plus que discutable. Pour conclure, nous avons assisté à 1h30 de Moonsorrow et j’aurais bien voulu que ça dure encore. Je suis dorénavant conquis par les prestations du groupe en live et j’ai hâte de les revoir pour leurs prochaines dates en France. Quant au dernier album, il renoue avec ce que les premiers albums de Moonsorrow avaient de spécial et vraiment ça fait plaisir. Foncez donc écouter Jumalten Aika, ce n’est peut-être pas le meilleur de leur discographie mais ça vaut le coup d’y jeter une oreille !
Le set se termine, il est temps d’aller au bar.
Korpiklaani
Une bière en main, je retourne aux premiers rangs assister à la prestation de Korpiklaani. Souvenez-vous, j’ai apprécié le dernier album tout ça… Ayant déjà donné toute mon énergie pour Moonsorrow, j’espérais tout de même que les mélodies entraînantes allaient me donner la motivation nécessaire pour participer à la mêlée. Les joyeux Finlandais arrivent sur scène et commencent sans plus tarder « Viinamäen Mies ». Le public, plus nombreux que pour Moonsorrow, adhère tout de suite et commence à se bouger dans tous les sens dans la fosse. Pour la setlist, ils ont alterné morceaux plus mélancoliques comme « Lempo » et « Ämmänhauta » aux plus entraînants en passant par ma favorite du groupe, « Ruumiinmultaa ». L’enthousiasme des membres du groupe s’est fait sentir tout au long du show, tout comme le public. A part peut-être pour le bassiste, cet homme étant resté de marbre durant tout le concert, son épaisse barbe cachant ses expressions faciales. Toutefois, ce n’était pas le cas des autre membres, mention spéciale à Jonne qui a donné une bonne prestation ainsi qu’au guitariste. N’oublions pas non plus la jolie violoniste et l’accordéoniste qui ont tout donné et qui bénéficiaient d’un son vraiment agréable.
Cependant, cela m’attriste vraiment de dire ça mais… j’ai été pris d’un ennui total en plein milieu du concert. Korpi c’est bien, mais 1h30 c’est vite lourd. Je me suis écarté de la mêlée et je me suis excentré à l’extrême droite de la scène. J’ai vraiment trouvé que l’enchaînement Moonsorrow- Korpiklaani passait vraiment mal. Je n’étais absolument pas dans le délire du groupe mais j’ai tout de même réussi à danser sur « Vodka » et le rappel de « Wooden Pints ». Le show de Korpiklaani se termine par « Beer Beer ». Je n’ai jamais réussi à comprendre en quoi cette chanson avait du succès, mais passons, le public a apprécié …
Korpiklaani n’est pas un mauvais groupe mais est très vite lassant à la longue, j’espère que leur concert au Hellfest va me réconcilier avec leurs prestations live. C’est donc une déception pour moi. La salle se vide, le temps de dire au revoir à tout le monde et de rentrer. J’en profite pour visiter la glorieuse cité de Burdigala le lendemain et arpenter la Rue Sainte-Catherine à la recherche des disquaires locaux avant d’aller voir Manzer et Silver Machine. Au revoir Bordeaux, c’était un très bon moment, à la prochaine.
SETLIST MOONSORROW
1. Jumalten Aika
2. Raunioilla
3. Suden Tunti
4. Jotunheim
5. Ruttolehto
6. Ukkonen
7. Ihmisen Aika
8. Sankaritarina
SETLIST KORPIKLAANI (bizarrement sans rappel pour le Trabendo …)
- Viinamäen mies
- Journey Man
- Pilli on pajusta tehty
- Kantaiso
- Lempo
- Ämmänhauta
- Erämaan Ärjyt
- Ruumiinmultaa
- Petoeläimen kuola
- Sumussa hämärän aamun
- Vaarinpolkka
- Rauta
- Kipumylly
- Metsämies
- Kultanainen
- Minä näin vedessä neidon
- Palovana
- Sahti
- Karhunkaatolaulu
- Kylästä keväinen kehto
- Vodka
- Wooden Pints
- Beer Beer