Korn nous revient avec un treizième album sorti le 13 septembre dernier et trois ans après The Serenity of Suffering. Etant très fan du groupe, je vais donc faire de mon mieux pour être la plus objective possible, mais je vous le dis de suite, nous avons là du très lourd pour cette nouvelle sortie. Sans plus attendre, nous commençons avec « The End Begings » qui est une ouverture d’1min30. Immédiatement nous entendons une cornemuse qui nous fait de suite penser à celle du titre « Shoot and Ladders » présent sur leur premier album sorti en 1994. Une bonne entrée en matière donc, avec la voix tantôt murmurée « Why did you leave me? », tantôt suppliante de Jonathan Davis portée par la basse puissante de Fieldy. Quand on sait que tout dans cet album reflète le deuil du chanteur pour sa femme Deven avec laquelle il été marié depuis 2004, décédée accidentellement le 18 août 2018 d’une overdose de médicament, on ne peut que ressentir dès ce premier titre toute la peine contenue dans les paroles. Qu’on se le dise immédiatement, The Nothing tourne autour du concept du néant (tel que nous le décrit le titre de l’album), de la mort et de l’acceptation de celle-ci.
« Cold » nous révèle encore toute l’étendue vocale de Jonathan Davis, ainsi qu’un son très lourd et un refrain accrocheur qui vous rentre de suite dans la tête. On y retrouve le son des dernières productions du groupe mais également des éléments plus old-school du nu-metal dont le groupe se fait toujours le digne représentant. Arrive « You’ll never find me » qui est un des premiers titres révélés sur la toile via Youtube et qui m’a de suite fait dire : « Wow, le groupe est de retour ». Un son bien lourd et qui me fait beaucoup penser à des titres des débuts du groupe sur l’album Life is Peachy. Encore un morceau bien accrocheur, à la mélodie efficace qui sent bon les années 90 et qui finit sur cette phrase « I’m not doing fine ». « The darkness is revealing », comme le précédent, est un titre où on reconnait bien là les sonorités si typiques de Korn. On enchaîne sur « Idiosyncrasy ». Là encore, une composition puissante alternant entre violence et envolées aériennes. Jonathan Davis livre encore une performance vocale impressionnante pleine de douleur et de haine : « You hold disgust in your heart, You just fucked with me, idiosyncrasy ». Quant à la signification du titre, ce mot désigne notre « personnalité psychique » et il qualifie aussi des comportements découlant de troubles psychologiques.
« The Seduction of Indulgence » est, lui, un interlude de 1min42 lancinant, fleurtant avec la folie. S’enchaîne « Finally Free » où Jonathan s’adresse directement à sa femme, en effet c’est elle qui est « enfin libre ». Il n’y pas de doute possible quand on peut entendre « Where are you now? I tried to get through to you, nothing is saving you, How could I fail? This life betrayed you, and you are finally free ». Quand on sait que le chanteur du groupe a tout fait pour l’aider alors qu’elle souffrait de troubles psychologiques graves, tout devient très limpide. Cependant ce titre n’est, pour moi, pas le plus intéressant de l’album musicalement, pas de grosses surprises dans la rythmique et le chant. Puis nous avons « Can you hear me » qui semble aussi s’adresser à Deven. C’est un très beau titre au niveau du refrain, plus « doux » que les autres morceaux. « The Ringmaster » n’est pas mon titre favori de l’album, il me semble un peu faible par rapport au reste, bien que le morceau nous gratifie d’une session beatbox tout à fait louable au milieu de la chanson. De même pour « Gravity of Discomfort » qui est un bon cru mais sans plus. Par contre, inscrit dans l’ensemble de l’album, il reste un bon titre. « H@rd3r » par contre est un de mes morceaux préférés. Très sombre et entraînant, celui-ci aussi sonne comme d’anciennes compositions aux influences hip hop avec du blast beat et toujours cette voix chuchotée puis hurlante la seconde d’après. On approche doucement de la fin de l’album avec « This Loss ». S’il y a bien un morceau où la peine et la souffrance du chanteur sont le plus palpables, c’est bien ici : « I am just a shadow of the man I once used to be, Everything I ever loved is always taken back from me ». Enfin, « Surrender to Failure » de 2min21 est un morceau atmosphérique où Jonathan Davis finit de nous achever avec toute sa douleur au travers de ces paroles : « I would do anything to bring you back to me, If only God would let me turn back time, I’ve failed ».
En termes de nu-metal je pense que Korn reste le seul groupe à l’heure actuelle à nous livrer des albums de cette qualité. Bien que certaines galettes de leur discographie étaient plus faibles que d’autres, on ne peut enlever le travail réalisé et le cœur mis dans chacune des compositions. Korn est bel et bien de retour, dans la souffrance et la colère la plus pure.
8/10
Tracklist
- The End Begins
- Cold
- You’ll Never Find Me
- The Darkness is Revealing
- Idiosyncrasy
- The Seduction of Indulgence
- Finally Free
- Can You Hear Me
- The Ringmaster
- Gravity of Discomfort
- H@rd3r
- This Loss
- Surrender to Failure
Sortie : 13 septembre 2019
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