Qui a dit qu’il ne se passait jamais rien dans les Yvelines ? Et si, parfois ça bouge un peu dans mon département ! Contre toute attente, un petit festival metal a eu lieu ce samedi 24 juin dans une commune que l’on pourrait qualifier d’assez huppée, puisqu’il s’agit de Chatou !
Comme l’an dernier, le Kave Fest se tient dans le petit jardin d’un pavillon, à quelques minutes à pied de la gare RER. Les premiers festivaliers entrent sur les coups de 14H30. Ce qui est chouette avec ce festival, c’est qu’il programme pas mal de groupes franciliens. De quoi faire des bonnes découvertes !
Une demi-heure plus tard, le premier groupe entre en scène. Il s’agit de Krematoria, originaire du Vésinet. Les premiers riffs m’ont immédiatement fait penser à Amon Amarth, mais j’ai constaté par la suite que le groupe jouait plutôt du death metal bien bourrin, avec néanmoins quelques passages en chant clair. Tandis que la première partie du set est consacrée au premier album Slave, la deuxième est l’occasion de révéler en exclusivité quatre morceaux extraits du prochain album ! Ce que je retiendrai essentiellement, c’est une bonne interaction avec le public. Le set s’achèvera avec « Hate », un morceau « bien vénère sa mère » (dixit le chanteur de Krematoria) au bout d’une petite demi-heure qui est passée bien vite !
SETLIST : Slave of sins / Dive Into the Battle / Fatality / Doomed by time / Burning Breath / Murderous Pain / Hate
Pour être honnête, je pensais ne pas accrocher avec Schoolyards. Parce que généralement, quand je vois le terme « core », j’ai tendance à passer mon chemin. Finalement, même si ce n’était pas mon concert préféré du festival, j’ai tout de même été agréablement surprise ! Car ce qui fait la force de ce petit groupe, c’est qu’il touche un peu à tout (heavy metal, punk, hardcore, rockabilly, rock’n’roll …), du moment que c’est burné quoi ! Et c’est comme ça que l’on obtient du « rock’n’core » ! Là aussi, le chanteur du groupe s’est montré très avenant, en appelant le public « Camarades » par exemple. Il faisait très chaud cet après-midi, et sur scène, pas de ventilateur, un éventail faisait l’affaire ! Et en plus ça servait d’accessoire de scène peu commun dans un concert de metal !
SETLIST : Widower / Jesus und Muhammad / Mady / Moth and horses / No elevator Schools / Fear / Stubborn / From 29 to 44 (single sorti ce week end en animation vidéo) / Comrades 2.0
Voici le groupe qui sera sans nul doute ma meilleure découverte du festival. Lurking nous vient de Paris, et se démarque rien que par son line-up, puisque que c’est une chanteuse, prénommée Delora, qui mène la barque ! Et c’est qu’elle envoie la p’tite ! Celle-ci partage le chant avec le bassiste Anthony, qu’il soit clair ou growlé. Leur thrash/death mélodique m’a essentiellement évoqué Arch Enemy. J’ai tout particulièrement apprécié le charisme et l’énergie de Delora, qui venait parfois dans la fosse aux côtés des festivaliers. Lors du set, le groupe a repris certains titres de son album Betrayed, mais nous a également présenté quelques morceaux issus de son dernier EP Nightmare Visions.
SETLIST : Crash / Wall of Hate / The Wreck / Mirror Jail / Betrayed / Obed’s Bargain / My Tomb / Dimensional Wargs
Place maintenant à une autre formation parisienne, de black/death symphonique cette fois-ci, Promethean ! Le groupe est composé de six membres, dont un claviériste. Ils nous présentent leur premier EP Aloades sorti le 9 février dernier, mais également des morceaux qui figureront sur leur premier album à venir. La principale particularité du groupe, c’est la thématique de la mythologie grecque. Le titre de l’EP est d’ailleurs une référence au supplice que les jumeaux Otus et Ephialtès ont subi après avoir tenté d’enlever Hera et Artemis. Zeus condamna ainsi les géants vaniteux à rester enchaînés dos à dos pour l’éternité dans les confins du Tartare, lieu où l’on expiait ses fautes. Seul le dernier morceau de l’EP, « A Forbidden Symphony », est un précurseur du prochain album, qui aborde essentiellement un thème initialement traité par Lovecraft : les mythes de l’horreur cosmique. Bref, toutes ces sources d’inspiration pourraient surtout nous évoquer Septicflesh, mais Promethean s’inspire également de quelques grands noms de la musique classique, tels que Prokofiev et Rachmaninov. Pour ce qui est de la prestation en elle-même, j’ai été un peu déçue de la qualité sonore à ce moment-là. Certes j’avais intelligemment oublié mes bouchons d’oreille, mais les larsens et les claviers souvent inaudibles, ça avait du mal à passer. Néanmoins, j’ai apprécié l’énergie dégagée par chaque membre du groupe. Le public s’est en tout cas montré réceptif, jusqu’à provoquer un wall-of-death sur le dernier morceau.
SETLIST : A Forbidden Symphony / The Nameless Color / The Plague / Antic Libraries / Le Supplice des Aloades / Niobides
Nous quittons la région parisienne pour le Havre, avec Sekhmet. Le groupe mélange metal traditionnel et moderne, en agrémentant son heavy metal de quelques passages en growl partagé entre le chanteur et le bassiste. Et heureusement qu’ils étaient là ces passages, car j’ai tendance à décrocher assez rapidement quand il n’y a que du chant clair. Par contre, je ne peux pas nier que la bonne ambiance était au rendez-vous. Le public a en effet repris les refrains de « Drop Dead », s’est plu à sauter sur place sur « Steps of Disappointment », et a carrément lancé une série de pogos sur « Dead Man Walking ». Le chanteur venait parfois dans la fosse et brandissait un drapeau breton (mmmmh, étrange pour un Normand :D).
SETLIST : Shield / Pandora / Asterion / Endless / Drop Dead / Ashes and Dust / Steps of Disappointment / Dead Man Walking
J’appréhendais pas mal le concert de Nakht, puisque le deathcore et moi, on n’est pas très copains. Sauf que le groupe joue plutôt du metal progressif à tendance deathcore (oui, les nuances c’est important). Son originalité ? Intégrer des mélodies aux sonorités orientales. Cela apporte une belle dose de fraîcheur au style. Bien que le style ne soit pas tout à fait le même, cela m’a pas mal fait penser à Nile et Shokran dans l’idée.
SETLIST : Intro / Walkin shades / Our Destiny / Apophis / Fallen life / The Messenger / Artefact / Interlude / HOD / New Breath / Lxxvii / Mind’s Jail
Il est maintenant temps de découvrir Deficiency, groupe originaire de Forbach en Lorraine. Le set est consacré au troisième album The Dawn of Consciousness sorti en mars dernier et à son prédécesseur The Prodigal Child. Le groupe se revendique comme officiant dans le thrash mélodique, mais j’avoue avoir plus eu l’impression d’entendre du metalcore. Dans les deux cas, je ne suis pas fan. Cependant, le public a semblé apprécier la prestation, et a manifesté son enthousiasme lors des pogos et des slams.
SETLIST : Newborn’s Awakening / Unfinished / Another Fail To Come / The Introspection Of The Omnipotent / Uncharted Waters / The Post Knowledge Day / The Flaw
Malgré le retard sur le running order, les membres organisateurs du festival tiennent absolument à exprimer leurs remerciements sur la petite scène du Kave Fest. Et oui, c’est bien beau de vouloir organiser un festival de metal dans son jardin, mais sans l’accord suprême de Papa et Maman, ça ne marche pas ! Trop metal les parents !
Voici un groupe que j’attendais de voir en live depuis un bon moment. Il s’agit de Gorgon, groupe parisien de death symphonique épique. Et je n’ai pas été déçue ! Déjà, cela faisait plaisir de voir un groupe qui a le souci de la mise en scène. Et musicalement parlant, que c’était puissant ! Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance, car une partie de la sono avait lâché juste avant la prestation du groupe. Mais ce dernier ne s’est pas découragé et s’est vraiment donné à fond ! Le set de ce soir était assez spécial, car il s’agissait du dernier concert de l’année des Parisiens avant de retourner en studio, et c’était également l’occasion de voir le nouveau batteur, Charles Phily, à l’oeuvre ! En plus des morceaux emblématiques de Titanomachy, un nouveau titre, intitulé « Snake Goddess », a été interprété !
SETLIST : Intro / Snake Goddess / Ashes and Blood / Titans Unleashed / Valley of Redemption / Arising Thunderlord / Everlasting Flame of Olympus / Wrath of the Sea / Elysium
Une petite photo de famille, et le Kave Fest 2017 touche déjà à sa fin. Vu le succès de cette deuxième édition, on ne peut qu’être confiant pour la pérennité du festival. Une chose est sure, il y aura au moins une troisième édition l’an prochain !
Le Kave Fest 2017 demeurera en tout cas un bon souvenir pour moi et la bonne centaine d’autres festivaliers présents, où « Convivialité » était le mot d’ordre ! A l’année prochaine, qui sait !
Les tops :
- Le cadre, très convivial
- L’autorisation de ramener ses conso’ personnelles, du moment qu’il n’y avait pas de débordement bien entendu !
- L’éclectisme de la programmation
- Le barbecue, si l’on fait abstraction des odeurs qui persistent sur les vêtements et dans les cheveux ^^
- Le prix de la nourriture et des boissons raisonnable
- Site facilement accessible par les transports en commun
- Des petites zones d’ombre et emplacements prévus pour s’asseoir
- Des toilettes d’extérieur (juste une cabine, mais c’était suffisant) qui sont restées propres
Les flops :
- Le retard sur le running order
- Un son pas toujours optimal, mais pour un fest de petite ampleur, c’était pas mal quand même !
Fée Verte