Interview : Dur Dabla

A l’occasion de la sortie de leur premier album, et leur campagne de financement ; nous avons échangé avec le groupe breton Dur Dabla pour glaner quelques informations!

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  • Salut les Dur Dabla ! Une question toute bête pour commencer, que signifie le nom « Dur Dabla » ?

Salut ! Alors Dur Dabla est le nom de la harpe magique d’un dieu de la mythologie irlandaise : Le Dagda. Cette harpe peut jouer seule, sur instruction du dieu, et est dotée de nombreux pouvoirs comme endormir ou tuer.

  • Pouvez-vous nous raconter brièvement l’histoire du groupe et pourquoi vous l’avez formé pour les quelques personnes qui ne vous connaîtraient pas encore ?

Le groupe a été formé en 2007 par des metalleux brestois qui voulaient mélanger la musique bretonne avec le Metal, vu qu’il n’y avait pas ou peu de folk Metal en Bretagne. Petit à petit les influences du groupes se sont principalement focalisés vers la musique traditionnelle bretonne, cette inspiration se retrouve dans les compositions et les reprises d’airs traditionnels du groupe ; ainsi que dans les textes qui s’inspirent des traditions et de l’imaginaire armoricain.

  • Si vous deviez choisir un seul mot pour caractériser Dur Dabla, lequel choisiriez-vous ?

Comme on dit chez nous : Reuz ! Qu’on pourrait traduire par tohu-bohu.

  • Vous allez donc sortir votre premier album « Eñvor an Avel » cette année, pourquoi tant de temps avant de composer un album entier (on rappelle que la démo date de 2010, et l’EP de 2012) ?

Les changements de line-up après 2012 ont été assez compliqués à gérer pour le groupe, qui a du trouver un chanteur ainsi qu’un bassiste la même année. L’album a été composé il y a déjà quelques temps mais ce line-up instable ne nous a pas permis d’enregistrer l’album plus tôt.

  • En sortant un « vrai » album après tant d’années, vous aspirez à faire sortir le groupe de l’ombre autrement que par le live, ou c’était juste une envie de sortir quelque chose en physique ?

Même si le live représente la part la plus importante du groupe, l’album est pour nous l’occasion d’exprimer différemment nos compositions. Nous souhaitions également exprimer l’univers du groupe au travers d’une introduction contée, de morceaux acoustiques purement folk, ainsi que de visuels de la pochette et du livret.

  • Vous avez choisi de faire appel à la contribution de vos fans pour le financement de cet album. Ce choix vous paraissait logique ?

Etant donné que nos recherches au pied de l’arc-en-ciel se sont toujours soldées par des échecs, l’option du financement participatif était donc la meilleure pour nous permettre de faire appel à des professionnels tout en restant un groupe indépendant et non signé par un label. Nous souhaitions en effet avoir un produit fini qui soit largement au-dessus de ce que nous avions fait jusque là. Nous avons donc fait appel à Pascal Moguérou pour l’artwork et Hugo Bordage pour le mixage et mastering. Ce financement a aussi été l’occasion de proposer au public de nouveaux produits (T-shirts et goodies).

  • Comment s’est passé l’enregistrement de l’album ?

Nous avons réalisé les enregistrements nous-mêmes en y mettant du temps, des moyens, et beaucoup d’alcool. Nous avons passé beaucoup de temps à maîtriser les logiciels, la pose de micros, et tout ce qui peut être lié à l’enregistrement des différents intruments, et nous avons du investir dans du matériel spécifique, comme des micros et des sous-bocks. Seule la harpe a nécessité un travail studio pour arriver à une bonne sonorisation de l’instrument.

  • Vos paroles sont tantôt en anglais, tantôt en breton, et d’après la tracklist de votre album qui a d’ores et déjà été révélée, ce sera le cas aussi pour « Eñvor an Avel », pourquoi alterner les deux  et ne pas privilégier une langue plus que l’autre ?

Sur cet album, l’ensemble des textes sont encore en anglais, les titres en bretons correspondant aux morceaux acoustiques. Néanmoins, le prochain album dont la composition et l’écriture sont déjà bien avancées comportera une majorité de textes en breton.

  • Restons sur les paroles. Est-ce qu’on peut en savoir un peu plus sur les thèmes de l’album ?

L’ensemble des textes de l’album sont inspirés de légendes traditionnelles bretonnes, et plus particulièrement celles tournant autour du fantastique et de la mort. Nous évoquons notamment la légendaire cité engloutie d’Ys, les lavandières de la nuit ainsi que le Bag Noz, ce bateau sur lequel les âmes des marins disparues en mer sont obligées de servir.

  • Avez-vous des projets qui iront avec cet album ? Des tournées, des dates, une release party peut-être, du nouveau merch… ?

Une release party est prévue pour le 14 janvier au Galion, à Lorient. Elle est organisée par l’association Ondes Noires Lorient. Nous avons d’autres dates prévues pour 2017 mais il est malheureusement encore un peu tôt pour les annoncer. Pour le merch, le nouvel album s’accompagne d’un nouveau t-shirt issu de l’artwork.

  • La pochette de l’album m’intrigue un peu, on peut en savoir plus sur qui l’a faite, ce qu’elle représente etc…

La pochette ainsi que tous les visuels du livret ont été réalisés par Pascal Moguérou. Il s’agit d’un très grand illustrateur de Bretagne, qui est spécialisé dans le fantastique et l’imaginaire de la région. Nous avons trouvé que son travail correspondait bien avec la musique et l’univers du groupe qui porte sur les légendes bretonnes. Sur cette pochette on peut voir un personnage, qui est un korrigan, une sorte de lutin spécifique à la Bretagne, ainsi qu’un cercle de pierre et un ciel où se distingue dans les nuages des visages inquiétants. Cette pochette a l’avantage d’exprimer les différents tons de notre musique, tantôt joyeuse, et parfois plus sombre.

  • Avez-vous autre chose à ajouter sur cet album qu’on n’aurait pas déjà évoqué et dont vous aimeriez parler ?

Nous avons réalisé certaines compositions dans l’optique d’y intégrer de nouveaux instruments, certains ayant nécessité de faire appel à des musiciens extérieurs au groupe. Le format de l’album a donc été l’occasion de rajouter de la guitare folk et de la mandoline sur certains morceaux, de faire appel à Morgan Rohou-Vallet pour la bombarde, à Berengère Cagnon pour la harpe et Marie-Hélène Biannic pour l’introduction contée en breton.

  • Un petit mot final pour nos lecteurs ?

On dédicace cet interview à tous les anciens combattants de la guerre de Crimée.

Un grand merci au groupe pour le temps qu’il nous a accordé!

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