Le week-end du 14 janvier 2017, Insomnium, Barren Earth et Wolfheart passaient par la France, plus précisément à Lyon et à Paris, et on vous raconte comment ça s’est passé dans les deux villes !
Je fus surpris de constater que Insomnium joue dans une mjc de la banlieue de Lyon, à Rillieux La Pape précisément, mais il s’avère que c’est une vraie salle de spectacle, très mal agencée cependant, la circulation à l’entrée étant très difficile, et l’aération suspecte mais j’y reviendrai plus tard. La salle doit contenir tout au plus 400 personnes, ce qui fait plaisir étant donné que la soirée affichait complet. En arrivant dans le hall de la salle, le planning de la soirée affiché – très bonne idée au passage, je pense que ça devrait être généralisé – j’ai la mauvaise surprise de constater que c’est Wolfheart qui ouvre la soirée, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, vu les styles des groupes.
Wolfheart ne dispose donc que d’une petite demi-heure pour mettre le feu à la salle, ce qui sera fait en bonne et due forme ! Les musiciens ont clairement envie d’en découdre, à l’image du bassiste Lauri Silvonen, qui harangue le public et seconde le grunter en chef Tuomas Saukkonen avec des growls très efficaces. Le groupe joue ses titres les plus « connus », « The Hunt », le single du dernier album en date « Zero Gravity », et nous fait l’honneur de jouer un titre du prochain effort à sortir début mars, « Boneyard », excellente chanson malheureusement amputée de ses 2 dernières minutes, pour cause de temps de set réduit. Malgré le peu de temps de jeu, le groupe arrive à déclencher des circle-pits, ce qui leur fera énormément plaisir ! A peine le temps de commencer à savourer que la performance s’achève déjà avec le fabuleux « Routa pt. 2 ». A revoir dans une plus grande salle et avec un show qui durera plus longtemps.
Barren Earth a la lourde tâche de succéder à la claque énorme envoyée par Wolfheart, et je dois avouer que j’ai eu le plus grand mal à rester regarder le groupe pendant plus de 10 min, cette mixture de death / doom / prog m’étant particulièrement pénible à l’oreille. J’allais surtout jeter un œil pour observer un de mes batteurs préférés, Marko Tarvonen, qui participe au projet studio, mais il était remplacé par un batteur que je ne connais point, ce qui ajoutait à ma déception (légère). Je suis donc désolé pour les fans mais il m’est impossible de dire quoi que ce soit sur cette prestation.
Arrive enfin le sommet de la soirée avec Insomnium, qui nous avait prévenus et nous envoie donc d’entrée dans la face l’excellent « Winter’s Gate », le titre gagnant nettement en intensité et efficacité en version live, avec notamment un Niilo Sevänen en grande forme, bien plus confiant en lui qu’auparavant et très communicatif avec le public. La configuration de la salle fait toutefois que le public bien à bloc a transformé la pièce en fournaise, on se serait cru pour le coup dans un sauna finlandais ! Je me demandais même si je n’allais pas sortir prendre l’air quelques minutes mais on ne quitte pas une salle avec un Insomnium en aussi bonne condition. La « chance » des musiciens était de pouvoir se rafraîchir durant des interludes de « Winter’s Gate ». Une excellente performance, je le souligne, la chanson sera jouée à la perfection, et l’ovation à la fin des 40 min totalement méritée ! D’ailleurs à la fin de cette 1ère partie de show, on sent les musiciens totalement soulagés, et eux qui étaient déjà en forme vont encore plus se libérer. S’ensuivra un véritable best of des derniers albums, le groupe nous assène donc « Mortal Share », « While We Sleep », « Change Of Heart », « The Promethean Song »… Que du bonheur auditif et à noter l’excellente prestation de Markus Vanhala à la guitare lead, qui reproduit à la perfection les différents solis ! Le groupe s’éclipse déjà au bout d’une petite heure, mais c’est pour mieux revenir en rappel et jouer le fabuleux « Down With The Sun » que j’attendais beaucoup à titre personnel, et même si le fait de jouer l’intro « Equivalence » m’avait mis la puce à l’oreille, on ne peut jamais être sûr. Insomnium achève la soirée comme à son habitude avec le très atmosphérique « Weighed Down With Sorrow », et nous promet de revenir très bientôt. Soulagé de quitter cette salle surchauffée de chaleur humaine, mais très heureux d’une soirée aussi réussie, j’espère avoir l’occasion de les revoir très vite, bien que je me pose la question de savoir si « Winter’s Gate » sera jouée entièrement également dans les festivals d’été, le groupe disposant probablement d’un temps de jeu moins conséquent. En tout cas, vivement la prochaine !
Nidhögg
Le vent du nord a soufflé en ce 15 janvier 2017. La neige tombe, le froid se fait presque glacial. Et pourtant, ce n’est pas la météo qui a empêché bon nombre de metalleux d’arriver en avance devant un Petit Bain qui affichait complet depuis déjà quelques semaines. Les portent ouvrent à 19h, et je profite que la plupart des fans soient attroupés devant le merch ou le bar pour me frayer une petite place au premier rang sur la gauche (choix stratégique …).
Une demi-heure plus tard, les quatre membres de Wolfheart débarquent sur scène sur l’intro de leur premier album Winterborn, suivie logiquement du glacial et efficace « Strength and Valor ». J’avais déjà vu le groupe il y a un peu plus d’un an de cela au Glazart, et j’avais été déçue de ne pas entendre le growl puissant de son chanteur Tuomas Saukkonen. Cela fait bien plaisir de revoir le groupe dans de meilleures conditions ! La majorité de la setlist est (assez curieusement) consacrée au premier opus. Le groupe nous fait néanmoins l’immense privilège de jouer en live un morceau issu de leur prochain album Tyhjyys. C’est justement à partir de ce « Boneyard » que les premiers pogos seront déclarés. Malheureusement, le morceau n’a pas été joué dans son intégralité, la faute à un temps de jeu trop court (une petite demi-heure seulement !). Malgré cela, les musiciens ont su se donner à fond et sont parvenus à réchauffer nos corps transis par le froid, et rien que cela, ça donne envie de les revoir, et plus longtemps !
C’est au tour de Barren Earth de jouer. Je serai concise. Je n’ai pas été conquise. Pourtant, je n’ai absolument rien contre le doom/death mélodique. Mais là, ce n’était pas une vague de froid, mais une pluie de somnifères qui s’est abattue sur nous. La bonne humeur que Wolfheart avait réussi à nous procurer s’est immédiatement dissipée, pour laisser place à un ennui profond. Sans doute était-ce dû à l’impatience qui me gagnait de voir Insomnium. Quoi qu’il en soit, il aurait été certainement plus judicieux de faire jouer Wolfheart en deuxième position, afin que l’ambiance ne retombe pas (et ils auraient ainsi pu jouer plus longtemps …).
Aaaaaaaah Insomnium … Un des groupes que j’aime le plus en ce bas monde, et qu’il est bon de les revoir, quasiment deux ans après leur dernier passage à Paris ! Et quand je parlais de choix stratégique plus haut, je ne croyais pas si bien dire, car bonne pioche, je me suis retrouvée du même côté que Markus Vanhala, mon guitariste de metal préféré au monde (instant groupie). Je n’avais jusqu’à maintenant jamais eu l’occasion de voir le line-up studio au complet sur scène, et c’est désormais chose faite puisque Ville Friman est présent sur la première partie de la tournée. Pourtant, cela n’était pas une bonne nouvelle pour moi, car sur les vidéos live que j’avais visionnées auparavant, celui-ci chantait terriblement faux … J’appréhendais donc les parties en chant clair, mais il n’y avait finalement pas de quoi, puisque de là où j’étais … on les entendait à peine. Même le growl de Niilo était par moments trop en retrait, heureusement que je connaissais les morceaux par cœur car sans les guitares, j’aurais été bien en peine de les reconnaître.
On nous avait promis que le groupe jouerait son dernier album dans son INTÉGRALITÉ. Peut-on alors m’expliquer pourquoi je n’ai pas entendu mon passage préféré de Winter’s Gate, qui est pourtant si épique et entraînant ? (instant frustration). Mais ils ont été très facilement pardonnés, car une fois « Winter’s Gate » fini, le quartet revient sur scène, et c’est parti pour l’instant nostalgie, avec les titres plus anciens. Le parfait « While we sleep », la mélancolique « Promethean Song » et son solo prodigieux, le rappel avec l’enchaînement éclatant entre l’intro d’Across the Dark et l’énergique « Down with the sun » … Que d’excellents morceaux, tous joués avec une pêche incroyable (j’en veux pour preuve un Vanhala trempé de sueur à la fin du concert), bien qu’il manquait « Black Heart Rebellion » pour me combler de bonheur. Instant hystérie lorsque le guitariste lève le pouce vers moi à plusieurs reprises pendant le concert, et me fait un check à la fin … C’est moi, ou il fait très chaud tout à coup ?
Après un set de pratiquement une heure et demi, je rentre chez moi des étoiles pleins les yeux, ravie d’avoir revu mes chers Finlandais qui s’épanouissent album après album. 2017 ne fait que commencer, mais je peux vous assurer que ce concert figurera parmi mes meilleurs de l’année. Vivement le Ragnarök Festival !
SETLIST WOLFHEART : The Hunt / Strength and Valor / Ghosts of Karelia / Boneyard / Zero Gravity / Routa pt.2
SETLIST BARREN EARTH : The Leer / Flicker / A Shapeless Derelict / Set Alight / The Rains Begin / On Lonely Towers
SETLIST INSOMNIUM : Winter’s Gate / Gale / Mortal Share / While We Sleep / Bereavement / Change of Heart / Only One Who Waits / Promethean Song / Equivalence / Down With the Sun / Weighed Down With Sorrow
Fée Verte