En ce 10 octobre 2019, après une journée bien remplie, je me rends avec des amis au O’Sullivans Backstage By The Mill dans le XVIIIème arrondissement parisien, pour une soirée qui le sera tout autant. Le concert en question, organisé par Garmonbozia, met à l’honneur le doom sous toutes ses formes, avec pas moins de quatre groupes à l’affiche : Isole, Shores of Null, Ereb Altor et In The Woods…. A notre arrivée sur les coups de 18h, il n’y a pas encore beaucoup de monde à l’entrée, ce qui arrange fortement les groupies que nous sommes, car nos places au premier rang sont de ce fait assurées. Une demi-heure plus tard, les portes ouvrent, et nous nous précipitons alors devant la scène. Une fois ma place garantie, je vais faire un petit tour au merch, bien décidée à dévaliser celui d’Ereb Altor. Malheureusement, il n’y avait pas tous les albums que je convoitais, loin de là, et je me suis donc contentée du dernier album du groupe en vinyle (ce qui est déjà pas mal!).
Une demi-heure plus tard, nous accueillons le premier groupe à entrer en scène, Isole. Pour tout avouer, je connaissais depuis longtemps le groupe de nom, vu qu’il s’agit du side-project de deux membres d’Ereb Altor, mais je n’ai jamais vraiment pris le temps d’écouter, dans la mesure où je ne suis pas une grande amatrice de musique doom. La découverte sera donc totale pour ma part, d’autant plus que c’est le seul groupe à l’affiche que je n’ai encore jamais vu en live.
On peut donc compter sur scène Daniel Bryntse au chant et à la guitare, secondé par le deuxième guitariste Crister Olsson, assurant les chœurs, tout comme le bassiste Jimmy Mattsson, et enfin le batteur Victor Parri. Ce sont donc les deux premiers membres cités qui font également partie d’Ereb Altor, et je me dois quand même de dire « chapeau à eux d’assurer deux sets ce soir » !
Concernant la musique, qualifiée de « doom épique », évidemment, on peut trouver une ressemblance avec Ereb Altor, bien que le côté doom soit ici plus marqué. Et je dois reconnaître que sur scène, c’était finalement plus énergique que je ne le croyais, car les passages traînants étaient finalement peu nombreux. Cependant, bien que j’apprécie ce que j’entends, je ne suis pas plus réceptive que cela. Quant au chant, celui-ci était majoritairement clair (ce sont justement ces chœurs qui créaient en grande partie ce côté épique), mais il y avait tout de même quelques passages growlés assurés par le bassiste.
La setlist n’était pas uniquement axée sur le dernier album du groupe, Dystopia, sorti le 23 août dernier (seuls deux titres sur cinq en étaient extraits). D’ailleurs, l’un des deux extraits, « Galenskapens land », était le premier morceau du groupe chanté en suédois (les autres sont chantés en anglais). Les trois autres morceaux étaient issus du premier album Forevermore, du troisième intitulé Bliss of Solitude, et de l’avant-dernier The Calm Hunter.
Sur scène, on pouvait noter une complicité entre les musiciens, et Daniel était plutôt communicatif. Le public headbanguait, signe que celui-ci appréciait la prestation. Au bout de quarante minutes, le set prend fin.
SETLIST : Beyond the Horizon / By Blood / Dead to Me (The Destroyer Part I) / Galenskapens land / Moonstone
Un quart d’heure plus tard, place aux Italiens de Shores of Null, que je connaissais déjà, car je les avais vus deux ans plus tôt au Klub, aux côtés de Sylvaine et d’Harakiri for the Sky. La découverte était plutôt bonne, la question était « apprécierai-je autant la prestation de ce soir ? ». Et comme il y a deux ans, il m’a fallu un petit temps d’adaptation pour apprécier le groupe à sa juste valeur. J’ai trouvé que le set avait mis un peu de temps à vraiment démarrer, et ce n’est seulement qu’à la moitié du set, avec « Ruins Alive », que le groupe a commencé à susciter mon intérêt.
Avec Shores of Null, la transition du doom au black se fait peu à peu, et le son est plus lourd et agressif. Le groupe, composé d’un chanteur principal, d’un batteur, de deux guitaristes et d’un bassiste (tous trois aux chœurs), propose en effet un doom mélodique teinté de touches black, death, et aussi gothiques. Comme pour Isole, le chant clair était majoritaire, même si les passages growlés, assurés par le chanteur et le bassiste, étaient plus nombreux. A ma grande surprise, en fin de set, le chanteur a adopté un chant black plus torturé, à la limite du DSBM.
Côté setlist, les deux albums du groupe, Quiescence et Black Drapes for Tomorrow, étaient équitablement représentés. A l’annonce du morceau éponyme du deuxième opus, le chanteur nous a d’ailleurs confié que son successeur était actuellement en préparation.
Le seul bémol que j’aurais à pointer du doigt (et c’était valable pour l’ensemble de la soirée), ce sont les lumières rouges et bleues, infernales pour prendre des photos quand on n’a pas un matériel de pro.
SETLIST : Donau / House of Cries / Quiescent / Ruins Alive / Black Drapes for Tomorrow / Souls of the Abyss / Eudaemonia
Il est 20h45, la soirée est donc déjà bien entamée, et il est temps de retrouver le groupe qui était ma principale motivation de la soirée, à savoir Ereb Altor. Les dignes héritiers de Bathory ont, comme Isole, sorti un nouvel album dernièrement (le 20 septembre plus précisément), intitulé Järtecken. C’est qu’ils sont prolifiques ces Suédois !
Le set commence justement sur l’introduction du nouvel album, et le groupe enchaîne ensuite avec « Queen of All Seas », l’un des extraits dévoilés avant la sortie de Järtecken, qui semble avoir déjà été adopté par le public. J’avoue avoir été également conquise par les morceaux du nouvel album, qui sont plus typés « Black Metal », pour mon plus grand bonheur (oui, pour une fois, je fais ma « trve »). Mais si on aime tant Ereb Altor, c’est aussi, et surtout, pour son côté mélancolique, que l’on retrouvera d’ailleurs sur le morceau suivant, « Midsommarblot », annoncé par Crister comme un sacrifice de sang, lors de l’introduction de l’album Nattramn, dont il en est extrait. A titre personnel, c’était un moment émouvant, car c’est grâce à cet album que j’ai découvert le groupe.
Tout au long du set, le groupe a alterné entre des morceaux agressifs et mélancoliques, tous extraits des albums les plus récents (ce sera justement un de mes regrets, car j’adore les deux albums Gastrike et Fire Meets Ice). Je m’attendais d’ailleurs à des pogos sur le titre « Prepare for War », qui, comme son nom l’indique, était assez bourrin, mais ce ne fut pas le cas ! Le set prendra fin avec le combo « With Fire In My Heart… / … And Blood On My Hand », au bout de trois-quarts d’heure qui seront passés bien trop vite !
SETLIST : Avgudadyrkans Väg / Queen Of All Seas / Midsommarblot / My Demon Inside / Ulfven / Prepare For War / With Fire In My Heart… / … And Blood On My Hand
J’avais déjà vu en coup de vent In The Woods… au Ragnarök Festival l’an dernier, mais pour beaucoup, c’était un événement ce soir, car cela faisait vingt-trois ans que le groupe n’était pas revenu à Paris. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’avais déjà eu beaucoup de mal l’année dernière à me laisser apprivoiser par la musique du groupe, et après avoir vu Ereb Altor, le set des Norvégiens m’a malheureusement paru très fade, et surtout interminable… Il faut dire que de manière générale, le metal avant-garde ne fait pas partie des styles qui me transportent le plus. Je ne dirai pas non plus que la musique du groupe m’était insupportable, mais au risque d’en décevoir certains, j’ai trouvé le temps long. Pourtant, qui dit « avant-garde » et « progressif » dit bien souvent « diversité musicale », mais il n’y a que les passages black, psychés et épiques qui ont su éveiller mon attention. En revanche, la majorité du public a semblé apprécier la prestation, tant mieux pour eux !
SETLIST : Yearning the Seeds of a New Dimension / Empty Streets / Substance Vortex / HEart of the Ages / 299 796 km/s / …In The Woods / The Divinity of Wisdom
Je tiens tout de même à remercier l’association Garmonbozia pour l’accréditation, et les quatre groupes présents ce soir pour leur prestation, bien que certains sets m’aient plus convaincue que d’autres.
Je Suis d’accord avec toi
In thé Woods c’était vraiment ch…