Hé bien voilà ! On y est ! Après vous avoir présenté le groupe le mois dernier, Ignea vient tout juste de sortir son premier album « The Sign of Faith ». Avec un gros potentiel déjà acquis, il était donc important qu’une chronique soit écrite à ce sujet…
L’album :
Hé oui, je ne vais cette fois-ci pas vous présenter le groupe, car j’ai déjà eu l’occasion de le faire (comme écrit en intro)…;)
Mais bon, une piqûre de rappel ne fait toutefois pas de mal : Ignea est un groupe de metal oriental ukrainien originaire de Kiev et formé en 2011. Autrefois connus sous le nom « Parallax », ils ont changé de nom en 2015 pour devenir Ignea. Après un premier EP en 2013 et un single (« Alga ») en 2015, voici donc leur premier bébé, très attendu par les fans.
Tout démarre avec « Seytanu Akbar » (qui veut dire « le diable est grand », en arabe) qui se veut être une réflexion sur les attentats terroristes qui ont touché l’Europe, dont une majeure partie s’est déroulée chez nous…Et le ton est tout de suite donné, avec une intro à la guitare acoustique sur des sonorités typiquement orientales, teintées d’une noirceur compréhensible, au vu du sujet traité…Ces sonorités balkaniques orientales, très accentuées par une guitare au son bien lourd, sont répandues à travers tout l’album (« Halves Rupture », « Alexandria »…)
Nous pouvons également noter la présence d’instruments traditionnels acoustiques, comme des percussions (« Last Chosen by You ») ou bien du bouzouki avec « Petrichor », une chanson déjà sortie en single et réalisée autrefois en « featuring » avec…Yossi Sassi, l’ex-guitariste d’Orphaned Land. Ce groupe est important pour Ignea, puisqu’il s’agit de leur principale source d’inspiration (ce qui se ressent d’ailleurs dans tout l’album…). Mais avons-nous affaire à un « tribute band » ? Hé bien non, puisqu’Ignea, en plus d’offrir un son de qualité, arrive à proposer leur style personnel.
A commencer par les arrangements symphoniques : en plus d’être « le premier groupe ukrainien de metal oriental » (d’après eux), ils sont également un groupe de metal symphonique. Ces arrangements permettent de transporter encore plus l’auditeur dans les histoires qu’ils racontent. On peut même parler « d’effet BO de film », dans le sens où on se croirait dans un film. C’est bien sûr le cas pour « Sputnik » dans sa version instrumentale (ayant figuré dans leur premier EP) et qui nous transporte dans l’espace. Mais mis à part « Jahi » ou bien « Theatre of Denial », il est impossible de passer à côté « d’Alga », le titre phare de l’album (qui évoque d’ailleurs le sort des Tatares de Crimée, tout comme la chanson « 1944 » de Jamala, la gagnante de l’Eurovision 2016…;)) et qui a permis au groupe de les faire connaître. Son intro symphonique (réalisée avec un véritable orchestre d’une quarantaine de musiciens !) reste tout simplement majestueuse et étonnante pour un si jeune groupe. Même les mastodontes du metal symphonique (Nightwish, Epica, Within Temptation…) n’ont pas eu recours à un vrai orchestre aussi tôt dans leur carrière… Le plaisir se prolonge avec « How I Hate the Night », une sorte de ballade (également symphonique) qui change totalement la tonalité de l’album, puisqu’on a affaire à une chanson type « Nightwish ». La voix de la chanteuse Helle (après une alternance entre growls et chant clair durant tout l’album) adoucit considérablement l’atmosphère, puisque par la suite, ça repart de plus belle avec « Leviathan », une reprise du groupe électro Ultra Sheriff.
En conclusion, que retenir ? Pour un premier album, Ignea étonne beaucoup par sa maturité et un style très personnel. Il est clair que ce groupe a du talent et ne compte pas s’arrêter là. Malgré tout ce qu’on sait de l’Ukraine (et tout ce qu’on ignore de sa culture, malheureusement…), une chose est sûre : le pays a un atout musical. Et il s’appelle Ignea…:)
Note : 10/10
Tracklist :
- Şeytanu Akbar
- Alexandria
- Petrichor
- Theatre of Denial
- Jahi
- Halves Rupture
- Last Chosen by You
- Alga
- How I Hate the Night
- Leviathan
- Sputnik (Xes Dreams)
Extrait de l’album :