Ignea – The Realms of Fire and Death

En 2017 sortait The Sign of Faith, premier album des Ukrainiens d’Ignea qui m’avait déjà particulièrement emballé. Vous pouvez d’ailleurs retrouver mes impressions en cliquant ici

Depuis, trois ans ont passé et est maintenant venu le temps du difficile exercice du deuxième album. De quoi confirmer leur talent ? C’est ce que nous allons voir tout de suite. 

L’album s’ouvre sur « Queen Dies » au son de la grosse guitare bien saturée et aux percussions orientales, alors que ne retentit la voix de Helle accompagnée par les claviers d’Evgeny. Ce n’est que de courte durée puisque lorsque les riffs reprennent, c’est le growl puissant et mélodieux de Helle qui donne un côté agressif. 

Pour la première fois de son histoire, le groupe propose ici un album concept tournant autour des thématiques du feu et de la mort, à travers des interprétations de mythes et de légendes. Le mythe de Prométhée est notamment évoqué pour « Gods of Fire », où on constate une plus grande agressivité au niveau des riffs et du growl, mais également ce qui est un des principaux points marquants : la mise en retrait de son style symphonique. Si l’on remonte à 2015, on peut se rappeler que le premier grand succès du groupe a été « Alga » enregistré avec un véritable orchestre symphonique et qui l’a fait connaître. Néanmoins, malgré cet événement ô combien marquant, Ignea a voulu innover. 

Dans cet album, l’utilisation des claviers se montre bien plus marquée et donne immédiatement une touche très moderne. Ainsi, pour « Too Late to be Born », l’introduction aux sonorités un peu électroniques illustre bien cette idée-là. C’est également le cas pour « Jinnslammer ». Mais Ignea surprend davantage par l’abordage de styles totalement inattendu, comme pour « What For ». Ce titre entièrement acoustique donne au groupe une tonalité orientale plus marquée. Ce qui contrebalance d’ailleurs assez nettement avec des styles plus agressifs, comme pour « Out of my Head », avec ses riffs très rentre-dedans et typés death metal. 

Ainsi, le groupe innove, mais tout en gardant son style qui lui est propre, ce qui n’est en soit pas si facile que ça. Et pourquoi pas enfoncer le clou en proposant des titres non anglophones ? C’est justement le cas avec « Чорне Полум’я » (prononcé Chorne Polumia) qui est leur premier titre chanté dans leur langue natale et qui se révèle extrêmement immersif. D’ailleurs, une version en anglais est proposée en titre bonus, et ce qui est remarquable, c’est que cela sonne totalement différemment. Personnellement, je pense que si le groupe pouvait chanter un jour un album entier en ukrainien, ce serait parfait ! Mais ce qui est encore plus inattendu, c’est leur reprise du titre d’Eivør « Í Tokuni »… en norvégien ! En effet, depuis quelques temps, la chanteuse Helle, passionnée de Scandinavie, prend des cours de norvégien. Peut-être dans le but de parler à ses fans norvégiens ? L’interprétation est ici tellement « igneaisé » qu’on aurait pu croire que ce titre a été écrit par eux !

En bref, toujours est-il que cet album est un vrai bijou. Très diversifié, surprenant et surtout très moderne, le groupe réussit à imposer son style très personnel qui pourrait encore faire des ravages dans les années à venir. La scène ukrainienne se révèle très prometteuse avec tous ses « groupes talent », dont fait déjà partie Ignea

Note : 10/10

Tracklist : 

  1. Queen Dies
  2. Чорне Полум’я
  3. Out of My Head
  4. Í Tokuni
  5. Too Late to Be Born
  6. What For
  7. Gods of Fire
  8. Jinnslammer
  9. Disenchantment
  10. Black Flame (Bonus)

Extrait de l’album : 

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