Avez-vous déjà entendu parler d’Hordak, le méchant de la série animée Les Maîtres de l’Univers ? C’est le nom qu’a choisi un groupe espagnol en référence à l’enfance de ses membres et à leurs idéaux actuels.
Hordak nous vient tout droit de Madrid et a été formé en 2002 par des musiciens de Folkearth et de Last Deception : Autumn au chant et à la guitare, Winter et A. Mansilla aux guitares également, L. Mansilla à la basse, et J. Sierra à la batterie. Après une première démo sortie en 2003 et trois albums, le groupe met fin à sa collaboration avec le label ukrainien Griffin Music et sort un quatrième album via le label russe Casus Belli Musica.
Le groupe qualifie sa musique de « pagan metal celtibère » (tiens, ça me rappelle un autre groupe …). Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de ce peuple, je vous renvoie donc à ma chronique du premier album de Celtibeerian (https://valkyrieswebzine.com/celtibeerian-keltorevolution/). Selon le groupe, leur style serait l’équivalent espagnol du viking metal de Scandinavie ou du folk metal des pays slaves. C’est ce que nous allons vérifier dans les lignes qui vont suivre.
Dès le premier morceau « Ekleipsis – Devourer of gods », ces dires sont confirmés. Nous avons effectivement bel et bien affaire à du black pagan à tendance épique. Les influences sont immédiatement identifiables. Wolfchant. C’est le premier nom qui vient à l’esprit à l’écoute de ce Padre. A titre personnel, cela ne peut que me ravir vu l’affection que je porte au groupe allemand. L’on décèle également l’influence de Crystal Moors, notamment dans « Father sun – Father dragon ». Pas étonnant dans la mesure où Lavin Uruksoth, chanteur de la formation cantabrique, a écrit les paroles du morceau et partage le chant avec Autumn. Cela apporte une petite touche death fort bienvenue, car bien que le chant black d’Autumn soit bien exécuté, celui-ci finit par se révéler quelque peu monocorde. Certains passages nous évoquent également le groupe russe Nomans Land, notamment avec les chœurs de « Bloodline of the wolves » assurés par Wulfstan du groupe anglais Forefather.
L’atmosphère épique est majoritairement véhiculée par les instruments électriques, notamment les guitares avec leur rythme galopant. Néanmoins, les rares passages dans lesquels interviennent les instruments traditionnels donnent une identité à certains morceaux de l’album et apportent une touche de mélancolie et de douceur. C’est le cas de « Soaring », avec son introduction et son bridge acoustiques soutenus par la flûte de Jose Luís Frías, ou bien encore de l’interlude instrumental « Sol », avec un combo guitare/xylophone aux élans néo-folk façon Agalloch. Dernier exemple avec le morceau éponyme « Padre », meilleure piste de la galette à mon sens. Une superbe pièce finale de sept minutes plus typée black, mais dans laquelle la touche pagan demeure bien présente. L’on se délectera de deux bridges acoustiques, suivi du solo de violon nostalgique de Laura Camón Botella, avant de finir sur un solo de guitare.
Même si Hordak est loin de révolutionner le genre, le groupe a au moins le mérite de nous livrer un album aux morceaux épiques, saupoudrés de mélancolie, et qui devraient faire leur petit effet en live.
Je clôturerai cette chronique sur une citation du film Spartacus de Stanley Kubrick que l’on peut entendre au début du morceau « A leader in times of war » :
« Maybe there’s no peace in this world, for us or for anyone else. I don’t know. I do know that we’re brothers, and as long as we live, we must remain true to ourselves. »
Fée Verte
7/10
Tracklist :
- Ekleipsis – Devourer of gods
- Bloodline of the wolves
- Soaring
- Sol Sistere
- Thrive
- Sol
- A leader in times of war
- Father sun – Father dragon
- Aequus Nox
- Padre
Sortie le 10 janvier 2016
Liens du groupe :
https://www.facebook.com/heathenhordak/?fref=ts
https://hordakpaganmetal.bandcamp.com/