Lorsqu’un coq chante en Finlande, il dit : Kukko Kiekku ! (prononcé « couco kiékou »). Mais c’est bien Cocorico que les Français de Heimsgard se permettent de chanter, ce qui reste une façon de mettre en avant ses origines françaises…ou pas…
Quelques mots sur le groupe :
Heimsgard est le nom du projet solo de Raido formé en 2012 et originaire de Belfort.
Il est créé par volonté d’inclure des mélodies et des riffs différents de ceux qu’il pratique dans ses nombreux groupes de black metal, et ce afin d’en faire un projet à part entière. D’ailleurs, l’ensemble de ces groupes sont signés au label français Epictural Production, label auquel il adhère avec Heimsgard.
Le premier album, Ördrag, sort en 2015 et devait être l’unique album. Mais les critiques ont été si élogieuses qu’un deuxième album a été composé, « Following the Starlight », sorti il y a quelques semaines seulement. C’est celui-ci que nous allons étudier…
L’album :
Un nom nordique, une pochette rappelant les froides forêts nordiques en hiver…La thématique est on ne peut plus claire : la culture viking.
Ce qui surprend, c’est le fait que le groupe soit français ! On a ici un exemple de « melting pot musical » qui peut être intéressant, mais également très risqué. Alors quel est le résultat ?
L’album s’ouvre sur une « Intro » instrumentale avec les claviers accompagnant la flûte et les percussions. C’est assez classique, mais çà met tout de suite l’auditeur dans une certaine quiétude, puisqu’on démarre d’emblée avec « The Price To Asgard », avec les gros riffs , les doubles pédales et le fameux « Yaarh » du chant guttural qui peut rappeler un certain Ensiferum. Tout de suite, ce qui est surprenant à constater, c’est la grosse efficacité des riffs, directs et mélodiques. Ainsi, certains riffs n’échappent pas à la comparaison des grands groupes nordiques, comme « I Was Born Under A Wandering Star » qui peut rappeler Amon Amarth ou bien « In the Name of the King » qui peut faire penser à Manegarm. Les solos sont également d’une extrême intensité et très appliqués, comme pour « The Seven Seas Odyssey ».
Les riffs ne sont pas les seules pièces maîtresses de l’album, puisque l’instrumentation y tient une place particulière. Les arrangements orchestraux épiques (qui peuvent un peu rappeler Wintersun) donnent le sentiment de voyage sur son drakkar, loin de chez soi et qui bien sûr prennent aux tripes ( « Still Sailing »). Rien à voir bien sûr avec Crimfall, puisque la « partie metal » (guitare, batterie, etc…) reste bien mise en avant.
Il faut noter également, mis à part les instruments traditionnels, ce sont les voix. Le chant guttural reste bien sûr le chant principal, mais celui-ci reste accompagné par les chœurs qui renforcent le côté épique et mélodique de la chose. Dans cet univers assez « masculin », on peut se réjouir d’y trouver une voix féminine (en l’occurence une certaine Justine, amie proche de Raido…) qui diversifie l’ensemble. Celle-ci a d’ailleurs une place particulière lors du chant en solo dans « Whisper for the Sky » qui nous promet un moment hors du temps, comme si une grande prêtresse viking faisait ses incantations devant un peuple à son écoute.
En définitive, que retenir ? Même si le groupe n’échappe pas à la comparaison avec les groupes nordiques, on peut tout de même saluer l’efficacité artistique et technique de l’album. Il est rare qu’un aussi jeune groupe arrive à délivrer un tel album. Une heure d’écoute, ça passe si vite qu’il est déjà temps de rentrer sur notre planète…Alors Heimdall, tu ouvres le Bifröst ?
Note : 10/10
Tracklist :
- Intro
- The Price to Asgard
- I Was Born Under a Wandering Star
- the Sevent Seas Odyssey
- Perpetual Moonlight
- Still Sailing
- Nocturnal Alleviation
- In the Name of the King
- The Horseman Inn
- Whisper for the Sky
- The Glowing Guide
- Following the Starlight
- Aurora
Extrait de l’album :