En cette fin d’hiver, God Is An Astronaut repart sur les routes pour la première partie d’une tournée européenne pour la promotion de son dernier album Embers paru le 6 septembre 2024. La première étape prenait place au Trabendo à Paris, l’unique date française qui affichait complet quelques jours avant. Par chance, en ce 6 mars, je sors du travail suffisamment tôt pour espérer une place au premier rang. J’arrive effectivement une heure avant l’ouverture des portes, et il n’y a pas encore foule.
Une fois à l’intérieur, nous patientons encore un certain temps (au moins trois bons quarts d’heure) avant le début du premier set. A 19h50, le concert commence enfin. La violoncelliste Jo Quail assure la première partie de la tournée. J’avais découvert la musicienne londonienne en première partie d’Alcest en 2022, et je me souviens avoir eu du mal à apprécier son univers bien particulier.
Vêtue d’une élégante robe noire, la demoiselle se montre très expressive, compensant avec l’absence totale de paroles dans ses morceaux. En solo, elle utilise des pédales d’effets, notamment des loopers, et exploite l’ensemble de son instrument, tantôt en tapotant sur les cordes, tantôt en utilisant l’archet ou une main pour marquer le rythme.
Jo Quail interprète une musique classique contemporaine complexe et peu accessible, à la lisière du post-rock/metal et de la dark expérimentale. Les ambiances sombres et malaisantes m’ont à certains moments fait penser à Treha Sektori et Murcof. On peut toutefois noter quelques élans folk, avec des percussions tribales pré-enregistrées, et sur le nouveau morceau « Embrace », présenté en exclusivité.
Au bout de quarante minutes, le set prend fin. D’un côté, je me dis que c’est juste ce qu’il faut si l’on fait comme moi partie de ces personnes peu réceptives aux musiques expérimentales, et de l’autre, vu que je commençais tout juste à m’habituer à ces étranges sonorités, j’en aurais bien entendu un peu plus.
SETLIST : White Salt Stag / Rex Infractus / Embrace / Forge
Depuis que j’ai découvert God Is An Astronaut il y a maintenant dix ans, le groupe irlandais reste de loin mon favori en matière de post-rock, et j’étais une fois de plus très contente de le revoir en live, trois ans après son dernier passage dans la capitale.
On retrouve sur scène le trio formé des frères Kinsella et Lloyd Hanney. Nous poursuivons notre exploration du monde merveilleux des musiques expérimentales et instrumentales. Certains passages sont toutefois agrémentés de temps à autre de chœurs atmosphériques enchanteurs et chargés d’émotions.
Les beaux jeux de lumières viennent mettre en valeur le post-rock/metal atmosphérique et introspectif, teinté d’une attitude shoegaze, délivré par le groupe. Nous nous laissons volontiers envahir par un mur du son intense, ainsi que des superbes jeux de réverbérations, exécutés tout le long du set par pas moins de quatre guitares différentes.
Comme évoqué plus haut, le groupe présentait son nouvel album, dont la composition a été fortement influencée par le décès du père des frères Kinsella. Le titre « Falling Leaves » lui rend particulièrement hommage, ce qui rend le morceau encore plus touchant une fois que l’on sait cela. J’ai d’ailleurs bien failli lâcher une petite larme.
Bien que le dernier album soit en toute logique le plus représenté dans la setlist, le groupe n’a malgré tout pas délaissé ses précédentes sorties, notamment mon album préféré qu’est All Is Violent, All Is Bright, avec pas moins de trois morceaux interprétés, dont mon titre favori « Fragile » joué en début de rappel, pour mon plus grand plaisir. En fin de set, pour les quatre derniers morceaux, Jo Quail a été invitée par le groupe à l’accompagner au violoncelle.
SETLIST : Odyssey / Echoes / Falling Leaves / All Is Violent, All Is Bright / Apparition / Seance Room / Suicide by Star / Frozen Twilight / Oscillation / Embers // Fragile / From Dusk to the Beyond