[FR] Interview avec Samuele Faulisi (Atlas Pain)

Bonjour Samuele ! Merci beaucoup d’avoir accepté de répondre à cette interview !

Tout d’abord, je pense que peu de personnes connaissent encore Atlas Pain. Peux-tu te présenter et présenter le groupe en quelques mots ?

AP : Tout d’abord, merci de nous accorder cette opportunité de parler un peu de nous ! Nous sommes Atlas Pain, un groupe de pagan/epic metal d’Italie qui essaye de diffuser sa musique avec le moins d’offenses possibles !

Notre musique est un mélange entre des mélodies accrocheuses, des riffs agressifs et des arrangements orchestraux majestueux. Enfin, on essaye de faire au mieux…

Atlas était un Titan condamné par Zeus lui-même à porter la voûte céleste pour l’éternité. As-tu choisi le nom du groupe grâce à cette histoire ? Au final, pourquoi as-tu choisi d’appeler ton groupe comme ça ? Es-tu passionné de mythologie grecque ?

AP : C’est bien cette histoire-là. Notre nom fait référence à cette musique et cette émotion que nous imaginons tel que nous la jouons, épique et directe. Cela colle également parfaitement avec notre idée de narration.

Depuis les tous premiers jours du groupe, nous essayons, avec nos paroles, de raconter des histoires sur notre monde. Ça peut-être des légendes d’Afrique, des mythes grecs ou simplement des contes de fées, ça n’a pas d’importance.  En tout cas, nous ne sommes pas passionnés par une mythologie spécifique, mais nous sommes seulement des musiciens qui racontent des histoires.

Nous pouvons constater qu’il y a peu de groupes italiens de folk metal. Bien sûr, nous savons que ce sont les pays nordiques (Finlande, Suède, Norvège…) qui sont les spécialistes du genre. A vos débuts, aviez-vous eu peur de faire du « copier-coller » du style nordique, malgré vos origines italiennes ?

AP : Pas du tout en fait ! Un des meilleurs aspects du monde moderne, concernant le metal, est le fait que nous sommes tous capables d’écrire nos propres chansons en écoutant et en nous inspirant de divers genres et divers groupes du monde entier. Chacun d’entre-nous dans le groupe écoutons plusieurs styles de musique.

Personnellement, j’ai toujours été fan de pagan metal, metal mélodique en général et de musique symphonique (les bandes originales de John Williams et de bien d’autres…). Voilà pourquoi c’est devenu naturel d’écrire des chansons spécifiques très similaires à la culture nordique.

Il y a quelques temps, un chroniqueur a été surpris de savoir que nous étions un groupe italien, puisque pour lui, on sonnait « finlandais ». Il faut donc toujours écouter ce que tu penses être bien pour toi, ce qui te procures des émotions. Nous transformons nos idées en musique.

« What The Oak Left » est votre premier album sorti l’année dernière. Peux-tu expliquer ce que signifie le titre ?

AP : Je peux commencer par dire que nous avons toujours eu des difficultés pour donner un nom à notre genre musical qui soit le plus fidèle possible. Certains disent pagan metal, d’autres power metal, d’autres encore disent Disney metal, etc…

En tout cas, nous voulions juste apporter quelque chose de nouveau à la musique ancienne, celle qui inspire le groupe. Ce n’est pas un refus, bien au contraire : nous utilisons le son moderne (c’est à dire les synthés, les automations, les rythmes électroniques…) et le mélangeons avec « l’ancien », le son folklorique. Voici ce que le chêne, le symbole de la sagesse et du passé, nous donne comme héritage pour que nous le transformions comme nous l’entendons.

Vous avez signé un contrat avec Scarlet Records en juillet 2016, immédiatement après que vous entriez en studio pour enregistrer votre premier album. Comment vous ont-ils contactés ?

AP : Ils nous ont simplement écrit et ont dit qu’ils étaient intéressés par notre musique. Ils connaissaient nos projets pour notre premier album, nos travaux et notre concept. Nous avons beaucoup parlé dans leur quartier général (NDLR : à Milan) des différentes possibilités de promotion de notre musique. Ce sont vraiment de superbes personnes, très professionnels et fiables. Nous ne pouvions avoir mieux pour une collaboration.

Vous avez mis beaucoup de temps à enregistrer votre premier album. (J’ai vu que vous êtes entrés en studio en mai 2016 et avez sortie l’album en mars 2017) Est-ce en raison de vos carrières/études ? Ou bien vouliez-vous juste « prendre votre temps » ?

AP : En fait, ça s’est passé sur une période plus courte. Nous avons commencé à enregistrer les pré-productions en mai 2016, c’est vrai, mais nous avons officiellement commencé à enregistrer notre album en juillet 2016 et terminé en septembre 2016. Les mois entre la fin de l’enregistrement et la sortie de l’album ont servi pour planifier la suite de la meilleure manière qui soit.

Nous avons donc travaillé en studio avec Fabrizio Romani (Media Factory Studios) qui a, avec beaucoup de patience et sérieux, passé beaucoup de temps à mettre en valeur chaque note de la meilleure façon, à nous pousser à jouer de plus en plus pour chercher le bon ton. C’était dur, mais ça a payé !

Peux-tu nous en dire plus sur le processus d’écriture ? (Je suppose que tu es le principal auteur-compositeur, n’est-ce pas ?)

AP : Effectivement, c’est moi ha ha ha ! Nous commençons toujours par moi lorsque j’écris les chansons. Après nous parlons tous ensemble des arrangements pour trouver la meilleure façon « d’adapter » chaque instrument à notre style. Ensuite nous répétons cette chanson et après, la magie opère !

Où est-ce que tu cherches ton inspiration ? Quelles thématiques t’inspirent le plus ?

AP : Sincèrement, je n’ai pas de sujets spécifiques qui m’inspirent. Je vis ma vie de la façon la plus normale possible, en me promenant, rencontrant des amis, faisant quelques travaux, chose habituelle.

Mais s’il y a bien une chose que je ne peux jamais oublier chez moi c’est mon dictaphone. En effet, j’enregistre une note spécifique que j’ai en tête (avec ma propre voix, ça c’est quelque chose…) pour ne pas l’oublier. Carpe Diem, comme on dit ! Ha Ha Ha ! Puis dans un second temps, je compose ces notes sur mon ordinateur dans mon home studio pour développer cela petit à petit.

Je vois que vous portez des costumes steampunk sur scène. Ont-ils une signification particulière ? Ou bien évoque t-il le partie cinématique de votre musique ?

AP : Tu as tout compris ! Comme dit précédemment, nous aimons raconter des histoires sans connexion. Nous ne parlons pas de vikings en portant des armures, ni des Écossais en portant des kilts. Nous voulions un costume qui représente notre idée de récit, comme un voyage dans le temps, sans étiquette spécifique. Ça nous a rendu libres d’explorer tout ce que nous voulons explorer.

En octobre 2017, vous avez publié le clip de « To The Moon ». C’est, selon mon point de vue, très artistique et très original. Où est-ce que ça a été tourné ? Qui a eu l’idée des miniatures (et du script en général) ? Et puis hum…Combien de dents as-tu cassé à Riccardo ? 🙂

AP : Merci beaucoup ! Nous nous sommes appuyés sur le très déjanté Silvano Richini (qui a déjà travaillé avec Vision Divine et d’autres…). Nous savions qu’il pouvait fournir quelque chose d’impressionnant, donc nous lui avons laissé carte blanche. C’était vraiment excellent !

Nous avions tourné dans une arène naturelle entre les hautes montagnes italiennes et quelques champs, près de Brescia (NDLR : Nord de l’Italie, dans la région de Lombardie). Pas de panique, Riccardo va bien : tu sais, nous étions des personnages en papier, donc nous n’avions pas de dents ! Ha Ha Ha !

Vous avez planifié plusieurs concerts en Italie, mais aussi en Europe. Comment étaient vos concerts en Allemagne et Autriche ? Le public était-il bon ? C’est une question évidente, mais avez-vous des concerts prévus en France ?

AP : Les 2 concerts étaient incroyablement géniaux ! De la réception du public à « l’after show », c’était une superbe expérience et un grand  moment. Concernant la France, nous avions planifié quelque chose quelques mois auparavant , mais malheureusement c’était tendu au niveau de l’organisation. Ce n’était bien sûr pas la dernière opportunité, et nous allons tenter de faire au mieux pour venir jouer ici.

Si vous deviez jouer en France, quel produit italien de Milan apporteriez-vous à notre webzine ?

AP : Bonne question ! D’abord, je dirai sans aucune doute une météo de m**** mais également du vin et du salami comme jamais, promis !

Dans votre bio, vous indiqués être fans de groupes comme Equilibrium, Wintersun ou bien Ensiferum. Si tu devais citer un album incontournable pour chaque groupe, lequel serait-ce ?

AP : Question très facile pour moi, Equilibrium – Sagas (littéralement un chef d’oeuvre. C’est difficile de trouver un aussi bel album dans ces genres et selon mes goûts), Wintersun – Time et Ensiferum – From Afar (quel belle floppée de riffs !)

Avec quel groupe en particulier voudriez-vous partir en tournée ?

AP : Si l’on se réfère à la question précédente, Equilibrium sans hésitation. Depuis les premiers jours, ils sont ma plus grande source d’inspiration. Ça pourrait être un honneur bien sûr.

Aimes-tu les films d’aventures ? Lesquels aimes-tu en particulier ?

AP : J’aime bien les films en général. Je n’ai pas de préférences pour un genre spécifique, puisque la règle est la même pour tous : si ça te touche en plein cœur, c’est gagné ! Je peux en citer pleins, de Forrest Gump au Roi Lion (d’ailleurs, quelle magnifique bande originale !) en passant par Cast Away (NDLR : « Seul au monde » en français). Spielberg et Zemeckis sont des génies immortels.

Peux-tu nous parler des futurs projets ? (clips, concerts, albums…)

AP : Là, je peux te dire que nous entamons la saison de la seconde phase de notre tournée. Nous irons principalement dans les villes italiennes, mais également à l’étranger comme au Portugal, en Suisse, et peut-être en Irlande et en Allemagne (croisons les doigts !).

Je peux vous annoncer officiellement que nous avons commencé l’écriture de notre prochain album. Quelques chansons sont terminées et notre objectif est de finaliser cette phase à la fin de l’été. Préparez-vous, ça va être plus costaud, plus épique et plus direct !

Un dernier mot avant de conclure ?

AP : Merci pour le temps qui nous a été accordé ! Ça a été un plaisir, bien sûr…Attendez-nous la France ! Nous jouerons chez vous, car nous sommes de terribles mangeurs de croissants ! Pour un sort magique, nous apporterons du gelato ! (NDLR : Crème glacée en italien)

Merci à toi Samuele d’avoir répondu à mes questions ! Grazie Mille !

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