Ma place pour le concert de Finntroll à Paris dormait bien au chaud depuis un peu plus d’un an. Après plusieurs reports, un changement de salle (passage du Petit Bain au Trabendo) et un remaniement d’affiche (Atavistia a été remplacé par Brymir), le concert a enfin eu lieu le dimanche 4 décembre dernier.
J’arrive sur place avec mon cher et tendre une heure avant l’ouverture des portes, et nous y retrouvons un ami. J’ai légèrement paniqué aux abords du Trabendo lorsque j’ai aperçu une longue file d’attente. « Non, ce n’est quand même pas la file d’attente pour Finntroll ?! ». Je dévisage discrètement les derniers arrivés de la file, « vu le look, je ne pense pas que ces jeunes gens soient venus pour Finntroll ». Effectivement j’apprendrai en fin de soirée que le concert d’un « chanteur » de rap, répondant au nom (qui m’était totalement inconnu) de Gazo, se tenait au Zénith. Au final, nous étions peu de braves gens à affronter le froid, la plupart des spectateurs sont arrivés peu avant l’ouverture des portes, mais avec une bonne bière et des amis avec qui discuter, cela aidait fortement à patienter.
Il nous fallait faire vite pour nous placer stratégiquement puisque le concert débutait seulement dix minutes après l’ouverture des portes. Je prends le risque de me mettre au premier rang, mais tout à droite dans l’espoir d’esquiver les pogos, réputés pour être violents et incessants lors d’un concert de Finntroll.
A 19h10, Brymir entre en scène. Le quintet, composé d’un chanteur, de deux guitaristes, d’un bassiste et d’un batteur, donnait ce soir son premier concert à Paris. Sur cette tournée, les Finlandais faisaient la promotion de leur quatrième album Voices in the Sky paru le 26 août dernier (le jour de mon anniversaire!) chez Napalm Records. C’est justement sur le morceau éponyme qu’a débuté le set.
Brymir officie dans un death mélodique très porté sur la mythologie nordique et rendu épique grâce aux chœurs des guitaristes et du bassiste, aux orchestrations et aux solos. On pourrait rapprocher le groupe des fameuses formations finlandaises du genre que sont Wintersun et Ensiferum. D’ailleurs, à ses débuts en 2006, le groupe portait le nom de Lai Lai Hei en référence à la célèbre chanson de ces derniers et a débuté en interprétant des reprises de chansons de metal. Et c’est en remportant une compétition lors de laquelle le groupe avait repris un autre classique d’Ensiferum, « Token of Time », qu’il a commencé à se faire connaître et à créer par la suite ses propres compositions. Voilà pour la petite anecdote !
Après « Landfall », également issu du dernier album, le chanteur Viktor annonce le titre émouvant « Ride On, Spirit », issu du troisième album Wings of Fire et écrit en hommage à Julian, un ami défunt du groupe. A noter que les deux premiers albums, Breathe Fire to the Sun et Slayer of Gods, ont totalement été occultés de la setlist.
Viktor annonce un peu plus tard un titre faisant allusion à la divinité nordique de la mer. J’étais fort ravie d’entendre « Herald of Aegir », mon titre préféré de Voices in the Sky, d’autant plus que le groupe a failli ne pas le jouer puisqu’il était noté sur la setlist « ??? Borderland / Herald of Aegir ». Je me serais bien laissée tenter par un petit pogo, mais le public, bien que réceptif à la musique du groupe, semblait préférer se préserver pour la suite. Le set prend fin au bout de quarante minutes sur le titre éponyme du troisième album.
SETLIST : Voices in the Sky / Landfall / Ride On, Spirit ! / Starportal / Forged In War / Herald of Aegir / Fly With Me / Wings of Fire
Le changement de plateau est très rapide, Skálmöld débute son set dix minutes plus tard sur « Gleipnir », issu de son deuxième album Börn Loka. Depuis le dernier passage à Paris des Islandais en 2017, la setlist a été étoffée avec l’ajout de trois titres tirés du dernier album Sorgir, paru l’année suivante. Étonnamment, excepté « Móri », il ne s’agissait pas de morceaux dévoilés en tant que singles promotionnels de l’album avant sa sortie.
Je m’étais quelque peu lassée de Skálmöld, la faute au growl du chanteur principal Björgvin Sigurðsson, trop monocorde à mon sens, bien que celui-ci soit loin d’être dénué de puissance et de singularité. Ce que j’ai trouvé malgré tout appréciable, c’est que tous les musiciens assuraient les chœurs (oui oui, même le batteur!). Ces passages chantés à l’unisson faisaient d’ailleurs leur petit effet. Les claviers accentuaient la dimension épique et rendaient l’ensemble entraînant, sans tomber dans le cliché du folk « pouet pouet », faisant de Skálmöld un groupe unique en son genre. Comme pour Brymir, on sentait une belle énergie et une bonne cohésion au sein du groupe. Le public a su faire honneur aux Islandais en lançant les premiers pogos de la soirée et en formant un wall of death.
SETLIST : Gleipnir / Brúnin / Narfi / Mara / Miðgarðsormur / Niflheimur / Móri / Niðavellir / Að vetri / Kvaðning
Avec cinq minutes de retard sur l’horaire initialement prévu, nos trolls préférés entrent en scène sur l’efficace titre d’ouverture du dernier album Vredesvävd. Et oui, depuis le dernier passage des Finlandais en région parisienne, plus précisément au Cernunnos Pagan Fest en 2019, nous avons enfin des nouveaux morceaux à nous mettre sous la dent, en alternance avec les grands classiques de leur discographie.
Que dire de ce concert, si ce n’est que comme d’habitude, c’était super bien… J’ai failli me prendre un jet de fumée en pleine face alors que je prenais des notes pour mon live report. Tundra a souffert d’un souci technique, rapidement rectifié heureusement. De ce que j’ai cru comprendre, Routa faisait son retour sur scène avec le groupe. Les pogos étaient tellement mignons que j’en ai fait sur « Fiskarens Fiende » (on passera sous silence le fait que j’ai mis dix minutes à reprendre mon souffle). On peinait parfois à entendre Vreth. Et il n’y avait pas de claviériste. Finalement, certes il y avait quelques imperfections, mais en matière de folk metal, Finntroll reste une valeur sûre, que ce soit sur album ou en live, et nous a insufflé une belle dose de bonne humeur en cette fin d’année. On a déjà hâte de les retrouver l’an prochain lors de la saison des festivals ! Après un set d’une heure et demie, j’ai eu la chance d’avoir une photo souvenir avec Vreth, qui m’a gentiment signé la setlist récupérée à la fin !
SETLIST : Att Döda med en Sten / Nedgång / Ylaren / Människöpesten / Den Frusna Munnen / Solsagan / Svartberg / Slaget Vid Blodsälv / Fiskarens Fiende / Ormfolk / Nattfödd / Trollhammaren / Skogsdotter / Mask / Under Bergets Rot / Jaktens Tid / Midvinterdraken