Samedi 11 avril, c’était soirée folk/pagan metal dans la salle parisienne du Glazart, salle que Grymauch et moi-même découvrions totalement. La déco extérieure avec les murs recouverts de tags n’était pas vraiment dans mes gouts, mais pour nous qui nous y rendions pour la première fois, cela avait au moins l’avantage d’être très facilement repérable ! Puis il suffisait d’aller dans la même direction que le chevelu en kilt et ceux arborant les t-shirts à l’effigie de leur groupe favori, vraiment très pratique ! Les portes ouvraient à 18h30 mais il a fallu attendre une heure avant que ne débute la première prestation. On a donc pris notre mal en patience le temps de cette Happy Hour en nous retrouvant autour d’un verre imprégné de malt et de houblon. Une tournée suffira, car si nous tenons à être bien placés dans la salle, il nous faut à présent y aller.
P.S. : Je tiens à m’excuser d’avance de la qualité des photos qui laisse à désirer, on a fait avec les moyens du bord !
FENRIR
Les groupes présents sont la preuve tangible que l’on peut vraiment être fiers d’avoir en nos contrées gauloises de tels talents. Ce soir, c’est aux Nancéens de Fenrir que revient la lourde tâche de chauffer la salle. Très bonne entrée en matière, j’ai trouvé ce choix fort judicieux dans la mesure où il s’agissait du groupe le moins brutal. N’y voyez là rien de péjoratif, simplement un avis purement objectif. Toujours est-il que le groupe sait largement se faire apprécier. En ce qui me concerne, je suis de ces personnes qui pourraient dire « quand on aime, on ne compte pas ». J’ai déjà vu tous les groupes au moins une fois, mais avec Fenrir, c’est un record, quatre fois en l’espace de neuf mois !
C’est donc sans surprise qu’à 19h30 et des poussières, je vois débarquer Elsa en robe médiévale et ses cinq musiciens en kilt et corpse paint. À noter que j’ai vraiment apprécié ces tenues de scène qui tranchaient complètement avec les vêtements plus sobres des autres groupes.
Le show commence sur « Broceliande », morceau instrumental faisant office d’introduction pour chacune de leurs représentations. Très vite, une première gène m’envahit. Pour ceux qui ne connaitraient pas le groupe, Fenrir officie dans un folk metal qui, en plus de la voix lyrique d’Elsa, tire son originalité dans l’utilisation des violons. J’aurais vraiment aimé dire que Fenrir a su accorder ses violons, au sens propre. Malheureusement, cela n’a pas été le cas. La faute à une batterie trop mise en avant et qui empiétait donc sur les autres instruments. Résultat, il fallait vraiment tendre l’oreille pour saisir au vol les mélodies du violon de Bruno. On a d’ailleurs bien failli ne pas entendre aussi celui d’Elsa, si cette dernière n’avait pas réclamé plus de retour de son instrument avant d’entamer « The Conquest of Britain ». Vraiment dommage de ce côté-là.
La frontwoman reste fidèle à elle-même, toujours aussi souriante et communicative. Elle prend le temps de présenter les différents morceaux en les agrémentant parfois d’une anecdote sympathique. Exemple après le morceau d’introduction, Elsa explique que lors d’une interview donnée il y a peu, le journaliste lui avait posé une question rigolote (pour reprendre ses termes) : « Plutôt Seigneur des Anneaux ou Camelot ? ». Sans plus attendre, nous avons eu la réponse en musique : « Camelot » !
Les spectateurs semblaient tempérer leurs ardeurs, se contentant de headbanguer, avec toutefois un engouement non dissimulé. Ça a mis le temps, mais dès « Thunder-Cliff », l’ambiance était à son comble et n’est plus retombée jusqu’à la fin. Ça y est, la soirée commence vraiment et les premiers pogos se forment. Lorsque Elsa nous a sollicités pour sauter sur place en même temps qu’elle et ses musiciens, nous avons tous répondu présent.
« Quoi ? C’est déjà fini ? ». Voici les mots qui ont résonné dans ma tête à la fin de leur apparition. Est-ce parce que le temps a passé vite tant on ne s’est pas ennuyé ? Ou bien parce que la setlist était plus courte qu’à l’accoutumé ? Un peu des deux, mais je pencherais plutôt pour la deuxième option. Mais il fallait bien cela puisqu’il y avait encore trois groupes à applaudir.
SETLIST : Broceliande / Camelot / The Conquest of Britain / Thunder-Cliff / Metal Jig / The Son of Pendragon / Fenrir
Fée Verte
LAPPALAINEN
On y va crescendo en brutalité avec les six Ch’tis de Lappalainen. Les Lillois viennent nous envahir de leur folk metal à la fois farouche et mélodique grâce à une tin whistle enivrante, où le chant guttural s’alterne avec le chant saturé aigu. Ce tout jeune groupe formé en 2011 s’est fait la main sur les scènes de sa région et chez nos voisins belges. En découle leur premier EP chargé de six titres, Road to Greenland. Les choses allant bon train, Florent (chant), Julien (guitare rythmique), Thomas (guitare lead), Thibaut (basse), Robin (batterie) et Victor (guitare et flute) dépassent enfin leurs frontières nordiques pour nous accorder le privilège de nous défouler sur les morceaux de leur premier album fraichement sorti, le tentaculaire Kraken’s Awakening.
J’avais vu Lappalainen pour la première fois au tremplin du Cernunnos en janvier dernier dans la salle confinée du Klub. Pas facile donc de remuer dans tous les sens avec si peu d’espace. Le Glazart étant beaucoup plus spacieux, nous avons enfin pu nous rattraper ! Circle pits, pogos, wall-of-death, tous les éléments étaient réunis pour transformer la prestation des Lillois en cérémonie délicieusement païenne et sanglante.
Tout groupe a son petit rituel de scène. Julien ne s’était pas privé au Klub pour slamer dans la fosse armé de sa guitare, et c’est donc sans surprise pour ma part que le musicien renouvelle l’expérience ce soir au Glazart. Chacun des membres affiche sur son visage et à travers sa manière de jouer un plaisir non dissimulé, si bel et bien que cette liesse contaminera l’ensemble de la salle.
Là encore, petit bémol sur la qualité sonore avec une flute parfois trop en retrait. Décidément on n’est pas gâté avec les instruments traditionnels ce soir … Heureusement, certains passages de la musique de Lappalainen étant plus posés, cette lacune a pu être comblée.
On a également pu profiter de toute la force des guitares lorsque Victor a troqué sa flute contre une guitare sèche sur « Before the End of the Day », « Swamplord » et « Riding on the Load of Hay ».
Je dois admettre que lors du tremplin en janvier, j’avais apprécié la prestation du groupe, mais pas au point d’écouter par la suite leur musique en CD. Il aura fallu que je les revois trois mois plus tard pour réaliser que cela relevait de l’outrage. Comment ai-je pu passer à côté de ce groupe durant tout ce temps ? Très bonne (re)-découverte en ce qui me concerne, les Lillois nous ont démontré ce soir tout leur potentiel. La malédiction des setlists écourtées perdure, on en veut encore !!!
SETLIST : First Light (intro) / Cresting the Waves / Before the End of the Day / Maelström / Brännvin / Swamplord / Riding on the Load of Hay / Kraken’s Awakening
DRAKWALD
Avant de laisser place à la tête d’affiche, les Tourangeaux de Drakwald ont mis le feu aux poudres ! Le groupe a commencé sa tournée « Resist Fatality Tour » l’année passée pour présenter leur premier opus, et ce soir, c’est la dernière (snifff …). Et quelle dernière ! On ne pouvait pas rêver mieux, ce n’était plus une fosse, c’était un champ de bataille ! Pour citer le groupe après le concert, jamais il n’y aura eu autant de slams pendant l’une de leurs représentations ! Ça c’est la petite marque d’attention qui fait toujours plaisir ! Sans parler des circle pits, pogos et du désormais culte wall-of-death sur « Giant With the Axe » !
Lorsque j’avais découvert le groupe en live à Dijon il y a un mois de cela, ce qui avait essentiellement pêché était le sous-mixage des instruments traditionnels assurés par Bertrand. J’espérais donc que cette soirée soit enfin la bonne occasion de profiter pleinement des mélodies de la flute et de la cornemuse. Apparemment à Gallia Comata, cela était dû à un mauvais choix de placement car on les entendait soi-disant très bien en s’éloignant plus de la scène. Mais je suis incorrigible, moi je suis petite, donc désolée, j’ai besoin d’être devant ! Malheureusement, là encore la qualité sonore n’a pas été à la hauteur du talent du groupe. Toujours cette batterie sur-mixée, une flute pas toujours très audible … Puis finalement, MAGIE ! Lorsque je me suis déplacée pour me joindre aux autres folkeux dans le circle pit, j’ai alors réalisé (et oui, je suis sérieuse, même pendant un circle pit, je suis en mode « analyse » !) qu’en fait, là encore, il suffisait de s’éloigner pour mieux savourer le death pagan bien bourrin toutefois adouci par les enivrantes mélodies de ces instruments. Rassurée donc, et surtout ravie d’avoir assisté et participé à un tel déferlement de bonne humeur dans la fosse !
Et pour la troisième fois de la soirée, j’ai encore pensé « déjà ? ». A la différence que cette fois, c’est vraiment parce que c’est passé trooooop vite ! La preuve en est avec la setlist parfaitement identique à celle jouée à la Vapeur de Dijon. Aaah c’était bon, on en aurait repris bien volontiers !
SETLIST : The Drowning / Diving in the Depth of Agony / Escape the Claws of Fate / When Beers Flowing’s / Giant With the Axe / Night of All Redemptions / Raise Our Swords / Inhale the Ashes of Honour / Blood and Glory
Fée Verte
NYDVIND
Etrangement la tête d’affiche arrivant, la salle se vide légèrement. Une petite perte d’entrain s’est fait sentir durant un show à l’ambiance bien plus sombre que les précédents. Ici point d’instrument folklorique, seulement deux guitares, une basse et une batterie pour un rendu tranchant et guerrier.
Le premier titre commence et premier constat, c’est fort. Ok j’ai oublié les boules quies comme un gros con, mais après avoir entendu les autres groupes j’ai été plutôt surpris du volume ! Et le résultat est sans appel, ça tabasse ! Deuxième constat, après avoir écouté trois formations qui concentrent plus ou moins la mélodie sur les instruments trad, Nydvind transmet, pour le coup, intégralement ses « mélodies » à la force des riffs de guitare. Et quels riffs ! Le black n’est pas mon style de prédilection et sans pour autant être vraiment extrême, je dois dire que l’atmosphère froide et brute qu’ils dégagent était vraiment efficace ! La fureur et le sentiment de menace sont montés en moi assez facilement et les nombreux appels à lever le poing ont été l’occasion de décharger cette énergie naissante. Un petit interlude lyrique à la guitare fut donc bienvenu vers les trois quarts du set (me semble-t-il…) pour calmer les esprits qui se sont tout de même animés dans le pit à travers pogos et autres Wall Of Death.
Un petit problème technique sur la basse et c’est uniquement au son des guitares et de la batterie qu’un autre titre démarre après avoir arraché quelques sourires aux artistes à fond dans leur univers. La basse revient en course après quelques minutes de trifouillage et y’a vraiment des moments où je me demande si c’est vraiment indispensable comme instrument… Sur le coup, là, elle était vraiment discrète !
Le set se finit sur un rappel auquel je n’assisterai pas si je ne veux pas louper mon train ! Mais j’ai tout de même bien apprécié cette prestation malgré le fait que je ne suis pas friand de ce style, je dois reconnaitre que Nydvind a su faire son effet sur ma personne ! Bravo les gars !
SETLIST : Plying The Oars (Intro) / Skywrath / Blood and Steel / Riding Majectic Crests / Sailing Towards the Unknown / Interlude / Son of Fire / Eclipse over The Shadowed Land / Thunderhymn / Deep Dark North
Grymauch
J’ai chaud, à boiiiiiire !!! Ça c’était de la bonne soirée ! Un grand merci à tous les groupes présents ce soir pour cette ambiance de feu ; à tout le staff de Blender Production pour l’accueil, leur investissement et l’accréditation ; sans oublier nos amis folkeux carrément au taquet et qui ont retourné le Glazart ! « Stay folk metal ! »
Fée Verte
Photos : Fée Verte