Ex Deo – The Thirteen Years of Nero

En 2017, après une pause de quelques années, le groupe canadien de death symphonique était de retour de manière triomphale avec The Immortal Wars, un concept album autour des guerres puniques et ses figures historiques comme Hannibal Barca. Il était temps pour Ex Deo de remettre leurs armures pour s’attaquer à une unique figure historique : l’empereur Néron. 

Tout commence avec « The Fall of Claudius » par ce qui ressemble à l’enregistrement d’un discours du même empereur Claude, qui rappelons-le était le grand oncle de Néron et qui a été assassiné sur les ordres de la mère de Néron. Suite au discours, on entend des claviers, quelques notes de piano avant que n’arrivent les fameux riffs. On sent qu’on n’est absolument pas tranquille, comme s’il allait se passer quelque chose de grave. 

Cette ambiance d’inquiétude et de sombre mélancolie, on la retrouve dans tout l’album. Alors que Ex Deo nous avait habitué à des ambiances guerrières ultra épiques nous donnant envie de sortir le glaive et de partir au combat, ici la donne est bien différente. A commencer par l’instrumentation. Certes, on retrouve les orchestrations symphoniques habituelles du groupe (gérées tel que le précédent opus par Clemens Wijers de Carach Angren), comme pour « Son of the Deified » ou bien « Britannia 9th at Comuldonum ». Mis à part les gros cuivres un peu pompeux, les cordes donnent une tonalité peut-être plus dramatique, voire cinématographique. 

Mais ce qui surprend beaucoup, c’est l’utilisation d’instruments à cordes acoustiques qui nous plonge totalement dans l’époque romaine. Ainsi, rien qu’à écouter « The Fiddle and the Fire », on a l’impression de voir Néron jouer là sous nos yeux ! On entend également cette sorte de cithare pour « Imperator », toujours avec cette ambiance un peu inquiétante. 

Les riffs de guitare restent quant à eux rageurs, comme avec « The Head of the Snake ». Il en est de même pour le chant de Maurizio qui reste toujours aussi bien maîtrisé. Chose qu’on n’avait plus entendue depuis de nombreuses années, le scream refait son apparition sur cet album, comme pour « Boudicca (Queen of the Iceni) » où on peut également y noter la participation de Brittney Slayes (Unleash the Archers) ! 

Au final, vous l’aurez certainement compris : Ex Deo surprend encore. La figure de l’empereur Néron est certes très controversée, sujette à d’innombrables hypothèses et de débats. (un débat peut être de suite clos : non, il n’est pas l’instigateur de l’incendie de Rome du 18 juillet 64).

Mais c’est une figure qui fascine toujours autant. Pas étonnant que Ex Deo ait décidé d’en consacrer un album entier. Ce dernier est dans la pure veine du groupe, mais à ceci près qu’il se montre peut-être plus sombre, plus introspectif, plus « spécial » que ses prédécesseurs. Ainsi, le groupe fait le pari de se renouveler et c’est un pari gagnant ! 

A ranger parmi mes albums préférés de cette année 2021 qui décidément est une bonne année pour le metal. Ave Roma ! 

Note : 9.5/10

Tracklist : 

  1. The Fall of Claudius
  2. Imperator
  3. The Head of the Snake
  4. Boudicca (Queen of the Iceni) Feat. Brittney Slayes
  5. Britannia 9th at Comuldonum
  6. Trial of the Gods ( Intermezzo)
  7. The Fiddle & The Fire
  8. Son of the Deified
  9. What Artist Dies in Me…
  10. The Revolt of Galba

Extrait de l’album :

 

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