Eivør / Sylvaine // Paris

Quelques jours avant le jour J, le concert d’Eivør à Paris affichait complet. Dans le cadre de sa tournée européenne, l’artiste féroïenne était soutenue en première partie par la non moins talentueuse Sylvaine en solo. En somme, cette affiche féminine m’a immédiatement séduite.

Le métro n’étant pas très coopératif, j’arrive dans la très jolie salle du Trianon pile pour le début du concert. Je suis un peu désespérée face à cette fosse déjà bien blindée. Quitte à devoir faire le deuil du premier rang, j’aurais bien aimé me poser dans les gradins. Je parviens malgré tout tant bien que mal à me frayer un chemin dans les premiers rangs tout à gauche, moi qui ne suis pas très grande, c’est déjà mieux que de me retrouver tout au fond.

Accompagnée de sa guitare, la jolie Kathrine a interprété un set plus atmosphérique et folk qu’à l’accoutumée, en adéquation avec la tête d’affiche. Quelques vocaux hurlés ont cependant pointé le bout de leur nez très ponctuellement. Le public ne semblait pas, pour la plupart, connaître le projet musical de la Norvégienne, car plusieurs spectateurs applaudissaient au cours des morceaux, en pensant qu’ils étaient finis. Le set était bien trop court, une malheureuse petite demi-heure, mais « Mørklagt », un de mes morceaux préférés, m’a tout de même consolée. Pour marquer ce passage en France, Kathrine a interprété en français « L’Appel du vide », un autre morceau issu de son troisième album Atoms Aligned, Coming Undone. Le premier et le dernier morceaux du set, présentés comme des réinterprétations de chants traditionnels norvégiens, étaient quant à eux extraits de l’EP Eg Er Framand, paru en ce début d’année. Le fait que Sylvaine soit cette fois-ci en solo rendait le set plus touchant, intimiste et empreint de fragilité.

SETLIST : Dagsens auga sloknar ut / Mørklagt / L’Appel du vide / Eg veit i himmelrik ei borg

Sous les acclamations du public, Eivør se présente à nous, charismatique et toute en beauté dans sa tenue noire qui lui donne des allures de corbeau. A la guitare électrique, la chanteuse est accompagnée d’un claviériste et violoncelliste, assurant également les effets vocaux réverbérés et robotiques, et d’un batteur. Très justement surnommée « la Björk des Îles Féroé », Eivør interprète une musique pop/folk teintée de touches électro et expérimentales. La palette vocale de la chanteuse est très riche, passant d’une voix aiguë à des vocaux chamaniques. Eivør nous a d’ailleurs encouragés à l’accompagner de nos chœurs chamaniques sur « Í Tokuni ». La chanteuse a consacré une grande partie de son set à son dernier album Enn paru cette année, mais n’a pas pour autant délaissé ses classiques, comme « Trøllabundin », un des morceaux lors desquels la demoiselle s’est accompagnée de son tambour. Je regrette vraiment de ne pas avoir pu être au premier rang, car les jeux de lumières étaient vraiment très beaux, on aurait presque cru être sous des aurores boréales, et cela aurait donné des photos bien plus belles que celles que j’ai tant bien que mal réussi à prendre.

SETLIST : Ein klóta / Jarðartrá / Hugsi bert um teg / Purpurhjarta / Let It Come / Skyscrapers / Trøllabundin / True Love / Enn / Lívsandin / Upp Úr Øskuni / Gaia / Salt / Í Tokuni / Gullspunnin / Falling Tree

 

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