L’année 2019 commence on ne peut mieux pour ma part : il y a trois mois, mes chouchous de Sojourner annonçaient leur toute première tournée européenne « The Sovereign Arsonists Tour MMXIX », aux côtés de deux autres groupes que j’apprécie aussi énormément, à savoir Harakiri for the Sky et Draconian. Aucune logique dans la programmation de cette tournée vous dîtes ? Certes, les trois groupes n’ont pas grand-chose en commun musicalement parlant, mais au diable les étiquettes, du moment qu’on les aime ! Et quelle ne fut pas ma joie lorsque je vis qu’une date à Paris, organisée par notre cher Garmonbozia, était prévue !
Le rendez-vous était donc donné le mardi 29 janvier au Petit Bain. Pour ma part, vous vous en doutez, une place au premier rang était non-négociable, comme bon nombre de mes collègues Valkyries, venus spécialement de toute la France pour l’occasion. Nous décidons donc de nous mettre en route pour la salle bien avant l’ouverture des portes, et nous avons bien fait, car lorsque nous sommes arrivés sur place près d’une heure avant, il y avait déjà un peu de monde. Pour cause, la date était quasiment sold-out !
A 19h, nous pouvons enfin entrer, après avoir bravé la pluie et le froid pendant une heure ! Mission « Premier rang » accomplie, il n’y a plus qu’à attendre patiemment le début du concert.
Une demi-heure plus tard, Sojourner entre en scène, et les cinq musiciens commencent en beauté avec le morceau d’ouverture de leur deuxième album The Shadowed Road, « Winter’s Slumber ». Et j’ai le plaisir de retrouver le nounours écossais Scottie à la basse, quatre mois après le Warhorns Festival. En revanche, à mon grand regret, toujours pas de flûtiste live. Cela ne m’aurait pas tant posé problème si les samples de flûte n’avaient pas été si peu audibles. Peut-être était-ce dû à un mauvais placement de ma part, car je me trouvais juste devant les amplis. Remarque, l’avantage, c’est que cela a mis en valeur le côté bourrin du groupe. Et oui, Sojourner a ce petit plus qui fait que, pour un groupe de black atmosphérique, ça déménage ! Il n’y a qu’à admirer le jeu de batterie de Riccardo pour s’en persuader, une véritable machine de guerre !
Sans trop de surprise, je suis une fois de plus conquise par la puissance vocale d’Emilio. Le jeune homme s’est montré d’ailleurs bien plus communicatif qu’au Black Winter Fest, et nous incitait à scander des « Hey ! » lors des morceaux plus pêchus (headbangs obligent sur « Aeons of Valor » et le redoutable « Titan » !).
Le groupe semble s’épanouir de plus en plus sur scène : non seulement Chloe prend de l’assurance vocalement, mais en plus, les musiciens ne se contentent plus de jouer tout le temps dans leur coin. En effet, Mike et Scottie se sont mis, le temps de quelques secondes, à jouer l’un en face de l’autre. Aaaaaah, enfin une manifestation de complicité, ça fait plaisir !
Petit bémol, il semblerait que Chloe ait fait une fausse note à la guitare au début de « Homeward ». Pas de chance pour moi, puisque c’est la seule chanson de mon top 3 qui a été interprétée ce soir, autant dire que cela m’a quelque peu perturbée. Pas de larmes versées cette fois-ci, mais j’avoue que je n’en étais pas loin ! Évidemment, cela n’était pas de leur fait … mais seulement une demi-heure de set, c’était bien trop court ! J’espérais un rappel pour entendre « The Shadowed Road » et/ou « Ode to the Sovereign », mais le set finira finalement sur « Titan ». D’un côté, finir pour une fois le set sur un morceau énergique n’était pas une si mauvaise idée !
SETLIST : Winter’s Slumber / Aeons of Valor / An Oath Sworn With Sorrow / Homeward / Titan
Laissons maintenant place à l’une des formations de post-black que j’apprécie le plus : Harakiri for the Sky. Enfin, apprécier, jusqu’à ce que je les revois ce soir … Peut-être ai-je assez vu le groupe en live dernièrement, en tout cas, je crois être blasée. Plus le temps passe, plus je me lasse (oh, une rime !). Déjà parce que je commence à trouver certains morceaux du groupe un poil longuets, sept minutes au lieu de dix seraient amplement suffisantes. De plus, la voix de notre cher Jimbo me paraît de plus en plus monocorde (ou alors elle l’est depuis un moment, mais c’est ce soir que cela m’a particulièrement dérangée). Et bien que les membres du groupe soient d’excellents musiciens, je n’arrive plus à retrouver l’émotion que j’éprouvais auparavant dans leur musique, j’ai l’impression que le groupe s’est lancé en pilotage automatique, et que leurs morceaux finissent par se ressembler. La preuve, je me mets maintenant à en confondre certains. Après « Calling the Rain » en guise de rappel, la formation autrichienne quitte définitivement la scène sur un extrait de la version de « Mad World » par R.E.M, morceau qu’Harakiri for the Sky avait également repris sur l’album Aokigahara.
L’avis de Xartyna … :
En revanche, pour ceux qui n’ont jamais vu ce groupe en live, ou qui sont un peu moins pointilleux sur les quelques défauts cités précédemment, Harakiri for the Sky délivre quand même un set qui vous prend par le ventre et libère un sentiment de désespoir que l’on peut retrouver sur leurs albums.
… Et celui d’Herja :
J’ai eu un avis beaucoup plus positif sur Harakiri for the Sky … Peut-être parce que c’était ma première fois en live et qu’ils sont clairement mon groupe de post-black favori avec des textes qui me touchent particulièrement … Bref, j’ai trouvé la formation autrichienne très énergique sur scène, rendant justice et donnant vie à leurs compos. Le chant de Jimbo est certes loin d’être varié ou très technique, mais je trouve toujours cette authenticité dans sa voix, ce côté « je chante avec mes tripes, il faut que ça sorte, et je vous em*erde », sur album comme en live. Le headbang était de mise et c’était si bon de lâcher prise, surtout sur l’enchaînement magique de deux de mes titres favoris « You are the scars » du dernier album Arson et « My bones to the sea » d’Aokigahara. Il est vrai que dans l’ensemble, à moins de vraiment bien connaître les morceaux, il était parfois difficile de reconnaître ce qui était joué … Seule déception : où est mon « The Traces We Leave » ?
La fatigue et la peur de se retrouver coincée par la neige commençant à se faire ressentir, je comptais partir avant la fin du set de Draconian. Mais par conscience professionnelle, j’ai voulu rester le plus longtemps possible, et finalement, ce fut une si bonne surprise que je suis restée jusqu’à la fin ! Il faut dire que cela aurait été dommage de rater le passage du groupe à Paris, puisque c’était leur tout premier concert en France en vingt-cinq ans de carrière ! Le batteur officiel du groupe Jerry Torstensson ne pouvant être présent sur la tournée, c’est Daniel Johansson, batteur de Wormwood, qui se charge de le remplacer !
J’avoue que j’avais peur de trouver le temps long pendant leur set. En effet, autant j’aime beaucoup Draconian sur album, autant je craignais que du doom en live, ce soit plus soporifique qu’autre chose. Et contre toute attente, j’ai passé un très beau moment ! Peut-être était-ce dû à l’effet de surprise vu que je découvrais totalement le groupe en live. Quoi qu’il en soit, j’ai beaucoup aimé l’ambiance sombre, mélancolique et pesante qui se dégageait des différents morceaux, ainsi que le contraste entre le growl puissant d’Anders Jacobsson, qui vivait vraiment ses textes, et la douce voix d’Heike Langhans, dont l’attitude hypnotisait toute la salle. On comprend mieux pourquoi Draconian est le groupe préféré d’Emilio (chanteur de Sojourner), et pourquoi on retrouve donc quelques similitudes entre les deux groupes ! J’ai bien failli verser une ch’tite larme lors du dernier morceau où Heike était seule sur scène et chantait quasiment a cappella.
Une fois le concert terminé, je retrouve les membres de Sojourner pour échanger quelques mots avec eux avant de partir, et bien sûr pour faire une photo-souvenir ! Merci infiniment à Garmonbozia pour l’accréditation et pour avoir permis à l’un de mes groupes adorés de se produire en France, je leur en serai éternellement reconnaissante !
Fée Verte