Dødheimsgard / Winterfylleth / Necronautical // Paris

Dans le cadre de sa mini tournée européenne « Interstellar Horizons », Dødheimsgard était de passage mardi dernier dans la capitale, soutenu par Winterfylleth et Necronautical en premières parties. La date parisienne se tenait au O’Sullivans Backstage By The Mill et étant arrivée bien en avance, j’en profite pour me poser côté bar avant l’ouverture des portes.

Necronautical démarre son set avec dix minutes d’avance, sur une introduction instrumentale menée par l’orgue. Des candélabres sont disposés de chaque côté devant la batterie. Ne connaissant pas le groupe avant de le voir à l’affiche du concert, j’avais écouté quelques morceaux un peu avant, et de ce que j’avais entendu, on semblait avoir affaire à du black metal teinté de sonorités symphoniques. En live, les parties orchestrales étaient malheureusement légèrement trop étouffées par les instruments électriques, du moins ce fut mon ressenti de là où j’étais placée (c’est-à-dire au premier rang). Pour renforcer l’aspect occulte, le bassiste secondait le chanteur/guitariste aux chœurs clairs.

SETLIST : Nihil sub sole novum / Shadow Work / Slain in the Spirit / Necropsychonautics / Apotheosis

J’avais une revanche à prendre pour Winterfylleth puisqu’au Ragnarök festival l’an dernier, je n’avais vu que la fin du set de la formation anglaise, et cet été lors de leur passage à l’Alcatraz festival, j’étais arrivée trop tard pour les voir. Je m’offre ainsi ce soir une session de rattrapage.

On peut être amusé de voir que les membres du groupe n’adoptent absolument pas les archétypes physiques du black metal… voire du metal tout court, surtout en ce qui concerne le chanteur, qui nous a adressé quelques mots de salutations en français. A la guitare lead, on retrouve le chanteur de Necronautical. On délaisse le black metal funèbre du groupe d’ouverture pour un black/pagan metal épique et atmosphérique m’ayant par moments fait penser à une autre formation anglaise, à savoir Fen. Les Anglais ont décidément un goût très prononcé pour les morceaux longs et progressifs puisque la plupart des titres de Winterfylleth frôlent les dix minutes.

Il m’a tout de même fallu attendre la moitié du set pour véritablement me laisser happer par la musique du groupe, la faute en partie à des claviers trop en retrait (là encore, sans doute une erreur de placement de ma part). Malgré cela, le claviériste était très investi et participait à l’atmosphère épique grâce à ses chœurs.

SETLIST : Intro – First Light / Dishonour Enthroned / To the Edge of Tyranny / The Reckoning Dawn / A Soul Unbound / Upon This Shore / The Imperious Horizon / A Valley Thick With Oaks / Whisper of the Elements

La première et dernière fois que j’ai vu Dødheimsgard remonte à pas mal de temps puisque c’était en 2016. Je me souviens malgré tout du traumatisme que j’ai vécu, le chanteur me faisait tellement peur que j’avais passé tout le concert dos à la scène. Hésitant à revivre une expérience similaire, un ami présent au concert ce soir me briefe : « T’inquiète pas, c’est plus le même chanteur… mais le nouveau est bien perché quand même ! ». Étant maintenant davantage habituée au metal expérimental, je prends le risque de rester au moins le temps des premiers morceaux du set pour tenter de me forger un nouvel avis sur le groupe.

Sur une intro bien cosmique, le chanteur se présente à nous, bâtons d’encens en main, foulard sur le visage et vêtu d’un extravagant veston pailleté. C’est confirmé et avéré, le chanteur actuel, à l’image de la musique de DHG, est aussi barré que le chanteur précédent. Ce singulier personnage s’amuse à descendre chanter dans la fosse au milieu du public, joue avec l’objectif des photographes, et ne tient absolument pas en place. Les Norvégiens officient dans un black metal avant-gardiste teinté de sonorités indus, avec des contretemps en veux-tu, en voilà, et des passages totalement « WTF » aux sonorités jazzy, blues, voire limite disco.

En milieu de set, le chanteur annonce un morceau qui devait être bien emblématique dans la discographie du groupe puisque instantanément, un flot de pogos s’est déclenché, et c’est tout à fait à partir de ce moment-là que j’ai préféré me mettre en retrait. A se demander lesquels étaient les plus fous, le public ou le groupe. Contre toute attente, je suis finalement restée jusqu’au bout, j’ai passé un bon moment, et j’aurai même le plaisir de revoir la formation norvégienne au Fortress Festival l’an prochain en Angleterre.

SETLIST : Et smelter / It Does Not Follow / Interstellar Nexus / Ion Storm / Sonar Bliss / The Snuff Dreams Are Made Of / Oneiroscope / Traces of Reality / The Crystal Specter

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