Deathbarrel – Rebuke Revoke

Je dois avouer ne pas être une adepte des formats courts du type EP, split, démo et compagnie, pour la simple et bonne raison que je les trouve souvent bien frustrants. Et oui, quand on aime, on a envie d’en entendre plus ! Pour autant, un format court présente tout de même quelques avantages, notamment celui de découvrir un artiste rapidement, sans avoir à se farcir un ou plusieurs albums. C’est donc au printemps dernier, alors que la France sortait tout juste de son confinement, que je me suis laissée tenter par le nouvel EP de Deathbarrel, du nom de Rebuke Revoke.

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours aimé les musiques traditionnelles, notamment celtiques et country. Puis j’ai découvert le metal, et sans non plus renier mes premières amours, cela faisait quelques temps que je n’avais plus écouté de country. Deathbarrel m’a permis d’y remédier, et la découverte en valait largement la peine !

Contre toute attente, Deathbarrel ne nous vient pas des plaines du sud-est étasunien, des côtes canadiennes, ou bien encore du bush australien, mais… de Stavanger en Norvège ! Et oui, comme quoi, les Vikings savent se montrer polyvalents ! Après un premier album, intitulé Merciless Winds, paru en 2012 chez le label local de musique indépendante Checkpoint Charlie Audio Productions (abrégé « CCAP »), c’est seulement huit ans plus tard que le trio, mené par Mr. Ottar Strangeland (chant/guitare rythmique), sort l’EP de quinze minutes Rebuke Revoke chez Soulseller Records. Un OVNI pour ce label néerlandais spécialisé dans le metal extrême ! Mr. Strangeland est accompagné de deux autres musiciens que sont Mr. Hansi à la basse et Mr. Jacobsen à la batterie et aux instruments à cordes.  Tous deux prennent en charge les chœurs.

Deathbarrel qualifie sa musique de « True Norwegian Outlaw Country » (que l’on pourrait traduire par « authentique musique country norvégienne hors-la-loi »). Pour résumer, Deathbarrel, c’est « la musique de la dure réalité de la vie ».

Rebuke Revoke est composé de quatre morceaux de durée moyenne assez courte (trois à quatre minutes), et pourtant très riches musicalement parlant. Deathbarrel outrepasse les frontières de la country telle que nous la connaissons, en y intégrant des sonorités psychédéliques/progressives cuivrées (« Walk of Shame » et « Simple Boy ») et rock/bluesy (« South of the Border » et « Heard It All Before »), voire metal (distorsions de la guitare en introduction de « Simple Boy »). Le chant de Mr. Strangeland rappelle tantôt un certain Jim Morrison (The Doors), tantôt Mark Knopfler (Dire Straits), et même Brandon Flowers (The Killers), notamment lors du bridge avec la voix en retrait de « Heard It All Before ».

Si chaque morceau constituant Rebuke Revoke vaut le détour, j’apprécie tout particulièrement « South of the Border », titre country par excellence. Ce morceau entraînant aux accents bluesy, mené par la guitare folk et le violon, sent bon l’huile de moteur et rappelle inexorablement les titres cultes de Dire Straits tels que « Twisting by the Pool », « So Far Away », « Walk of Life », « Calling Elvis », « Heavy Fuel »…

Deathbarrel s’était bien fait désirer depuis toutes ces années, et c’est un retour  en grande pompe que nous offre le trio avec ce nouvel EP ! De quoi donner envie de presser la touche « replay » à l’infini, et de se (re)pencher sur le premier album, si les quinze minutes de Rebuke Revoke ne vous suffisent plus !

« Norwegian outlaw country music springs out of the Old Norse berserker genes. It is raw, uncut, masculine. It is the music of men who only have one flask of cologne, used only for weddings and for mother’s birthday, it is the music of men without handbags, men who like to fish and hunt. Deathbarrel is the sound of wrenches and motor oil, of Saturday night beers and truckstops, of longing and loss, of late evenings and aching muscles, of endless roads and shore leave, of the dreams of freedom that all and any working man feels deep in his soul.

Grits and stale sandwiches, phone calls that were never returned, funerals you were too far away from, friends found and friends lost, outlaw country is the music of the harsh reality of life, it is the sound of plain saying, of the ugly sides of life that cannot be ignored. It is a self-confident snarl at conventions, at authority, at all and any that defines and confines life to what mainstream society wants it to be. It is rebel music.

Deathbarrel is The Truth. Play it loud. »

Fée Verte

9/10

Tracklist :
  1. Walk of Shame
  2. South of the Border
  3. Heard It All Before
  4. Simple Boy

Sortie le 22 mai 2020

Liens du groupe :

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.