Ce premier week-end d’octobre 2018 s’achève avec un concert fort attendu par les amateurs de post-black, et qui affichait ainsi complet depuis un petit moment. Trois mois après la sortie de leur quatrième album Ordinary Corrupt Human Love, les Américains de Deafheaven sont en tournée européenne et sont soutenus par Inter Arma. Une seule date française était prévue, dans la salle de la Maroquinerie dans le XXème arrondissement parisien. Voilà maintenant un peu plus de deux ans que le groupe n’était plus revenu dans la capitale, et j’espérais le revoir dans de meilleures conditions qu’au Trabendo, le son n’étant pas optimal cette fois-là.
J’arrive sur place un quart d’heure avant l’ouverture des portes, et sans grande surprise, il y a déjà pas mal de monde devant la salle. Je peux dire adieu au premier rang, mais me rappelant des mouvements de foule qu’il y avait eus lors du passage de Deafheaven au Trabendo, je me dis que me mettre à l’écart ne serait sans doute pas plus mal. Une fois entrée, je choisis donc de me placer en hauteur, derrière l’ingé son.
Il est 19h45, et Inter Arma entre en scène. J’appréhendais le set car le peu que j’avais écouté du groupe ne m’avait absolument pas convaincue. Advienne que pourra, ça passera peut-être mieux en live … Effectivement, j’ai failli reprendre espoir au début du set, car le morceau d’introduction instrumental était très planant et me faisait beaucoup penser à Pink Floyd. Quant au chanteur, celui-ci m’a rappelé Jim Morrison dans son attitude, en restant de dos tant qu’il ne chantait pas. En revanche, il ne restait pas inactif pour autant, loin de là, et headbanguait au rythme de la musique. Le morceau suivant ne m’a pas déplu non plus pour certaines similitudes avec Deafheaven.
J’ai employé le terme « failli » ci-dessus, car malheureusement, à partir du troisième morceau, j’ai complètement décroché. Le mélange doom/death et post-metal/sludge à la Neurosis m’a laissée de marbre, pour ne pas dire que cela m’a profondément ennuyée, surtout quand le rythme était vraiment traînant … C’était chaotique, pesant, parfois psyché, mais pas dans le sens positif du terme. De plus, les morceaux étaient tellement longs et paraissaient si interminables que l’on ne savait pas vraiment quand finissait l’un et commençait l’autre. Bref, à l’issue de ces trois-quarts d’heure de set, j’ai la confirmation qu’Inter Arma et moi, on ne sera jamais très copains …
SETLIST : The Long Road Home / An Archer in the Emptiness / The Paradise Gallows / Primordial Wound
Un quart d’heure plus tard, les cinq Californiens de Deafheaven arrivent sur scène. Le set commence par l’un des morceaux forts du dernier album, « Honeycomb ». Et premier constat, cette fois, on entend bien le chanteur, qui est d’ailleurs très en voix ce soir. Il est survolté et headbangue frénétiquement (vu la sueur qui dégoulinait suite à tant d’énergie déployée, je suis bien contente d’être loin de la scène). Globalement, le son est bon, tous les instruments sont bien mis en valeur, notamment les guitares qui occupent une place primordiale dans la musique du groupe. L’association entre black metal et rock alternatif pourrait décontenancer sur le papier, mais le génie de Deafheaven réside justement dans le fait que ces influences se marient finalement extrêmement bien. George Clarke annonce un peu plus tard le classique « Sunbather », ce qui déclenchera instantanément les premiers pogos de la soirée. Malgré la longueur des morceaux, le set passe terriblement vite, et au bout d’un peu plus d’une heure, les musiciens quittent déjà la scène. Le public réclame avec acharnement leur retour, et ces derniers finissent par revenir. Le chanteur remercie au nom du groupe le public, et annonce un autre morceau extrait du nouvel album, « Glint ». Malheureusement, l’un des guitaristes ne profitera que très brièvement du rappel car celui-ci a rencontré un problème technique, et se consolera en slammant dans la fosse. Pour le dernier morceau, le chanteur requiert « l’excellente énergie » du public, et le set prendra fin au bout d’une heure et demi sur un autre classique de Sunbather : « Dream House ».
SETLIST : Honeycomb / Canary Yellow / Sunbather / Brought to the Water / Worthless Animal / Glint / Dream House
Fée Verte