Dark Tranquillity / Moonspell / Wolfheart / Hiraes // Paris

En ce dimanche 10 novembre, veille d’Armistice, le Bataclan programmait un joli plateau mettant le death mélodique à l’honneur, avec Dark Tranquillity en tête d’affiche, soutenu par Moonspell, Wolfheart et Hiraes. Initialement prévue à la Machine du Moulin Rouge, la date parisienne a accompli l’exploit d’afficher deux fois complet !

J’arrive sur les lieux peu avant l’ouverture des portes, et face à la longue file d’attente, je ne pouvais que faire le deuil du premier rang. Après avoir franchi tant bien que mal le contrôle de sécurité (j’ai dû engloutir mon sandwich en une minute top chrono car l’introduction de nourriture dans la salle n’était pas autorisée), je parviens finalement, sans être au premier rang, à trouver une place sur la droite, à même hauteur que la scène, un bon spot que j’avais déjà adopté lors du concert d’Alcest qui s’était tenu dans la même salle il y a deux ans.

Je n’ai absolument pas eu le temps d’écouter Hiraes avant le concert. Pas grave, je découvrirai le groupe directement en live. Les musiciens, tous anciennement issus de Dawn of Disease, sont les premiers à entrer en scène, et j’ai la surprise de voir débouler après eux une chanteuse, répondant au nom de Britta Görtz, qui se fait immédiatement remarquer grâce à son growl hyper caverneux. Le groupe, originaire d’Allemagne, est relativement jeune puisqu’il a été créé en 2020, mais a déjà deux albums à son actif.

Officiant dans un death mélodique moderne aux sonorités futuristes, Hiraes fait fatalement penser à Arch Enemy. Je ne suis déjà pas fan de la formation suédoise, la magie ne risquait donc pas d’opérer sur moi. Certes c’est bien exécuté, on retrouve des codes classiques du genre, comme quelques incursions en chant clair, mais j’ai justement trouvé que c’était trop conventionnel et que cela manquait d’émotion. Malgré tout, Britta a fait de son mieux pour échauffer le public en ce début de concert, n’hésitant pas à venir chanter derrière la barrière du premier rang.

SETLIST : Through the Storm / About Lies / Under Fire / We Owe No One / Undercurrent

Retour en terrain familier avec Wolfheart. J’avais manqué leur précédent passage dans la capitale l’an dernier à cause d’un dilemme avec un autre plateau « death mélodique » qui se tenait le même soir. Depuis leur avant-dernier passage à Paris (c’était d’ailleurs en première partie de Moonspell), les Finlandais ont sorti tout récemment leur septième album Draconian Darkness.

Sur scène, des têtes de cerf en bois sont accrochées aux pieds de micro. Wolfheart délivre un death mélodique froid, dans la plus pure tradition finlandaise à la manière d’Insomnium, ponctué par des phases doom et atmosphériques, et enrichi par des orchestrations épiques et quelques touches de chant clair assurées par le bassiste et le guitariste lead. La tête pensante Tuomas Saukonnen, au chant et à la guitare, et Lauri Silvonen, à la basse, se partagent les interactions avec le public. Pour le dernier morceau au tempo plus soutenu, le bassiste nous demandera justement de nous défouler et de faire honneur au groupe lors d’un ultime moshpit. Voilà un set qui est passé bien vite, c’était trop court !

SETLIST : Strength and Valor / Zero Gravity / Burning Sky / The Hunt / Evenfall / The King / Grave

Au premier abord, Moonspell pouvait apparaître comme le groupe en décalage avec le reste de l’affiche de par son metal plus épuré et moins saturé. Pourtant, le metal mélodique et gothique des Portugais se révélait être une bonne transition avec Dark Tranquillity. Les deux formations ont d’ailleurs déjà partagé l’affiche d’une tournée nord-américaine en 2018.

Nos cousins lusitaniens sont en grande forme, le chanteur Fernando Ribeiro s’adresse régulièrement au public dans un français plus que convenable. Une certaine communion opère dans la salle, notamment lors de certains refrains très fédérateurs. Les incontournables claviers aux allures d’orgue créent une ambiance que l’on pourrait retrouver dans des vieux films d’épouvante. Allez savoir pourquoi, la première et dernière fois que j’ai vu Moonspell, c’était le chant clair qui avait tendance à me déplaire, et cette fois-ci, j’avais au contraire plus de mal avec le chant hurlé de Fernando. J’ai de manière générale davantage peiné à apprécier le set du groupe, sans doute mon impatience de retrouver Dark Tranquillity était trop forte. Moonspell terminera sa prestation sur le traditionnel « Full Moon Madness », lors duquel le chanteur s’est joint au batteur pour donner les coups de cymbales finaux.

SETLIST : Opium / Awake ! / Abysmo / Extinct / Night Eternal / Finisterra / Everything Invaded / The Future Is Dark / Breathe (Until We Are No More) / Alma Mater / Full Moon Madness

Aaaaaaah, Dark Tranquillity… Depuis que j’ai découvert ce fabuleux groupe il y a maintenant dix ans, c’est une grande histoire d’amour, et je ne me lasse jamais de les voir en concert dès que l’occasion se présente. Les ambassadeurs du melodeath « made in Göteborg » promeuvent leur dernier album en date du nom de Endtime Signals, paru cet été.

Comme toujours, le groupe est en grande forme et crée l’unanimité au sein du public, qui s’est déchaîné à plusieurs reprises dans les pogos, même quand les morceaux ne s’y prêtaient pas forcément. Le charismatique et génialissime frontman Mikael Stanne était particulièrement touché de l’enthousiasme du public parisien ce soir, je ne l’ai jamais vu aussi ému, au point que le chanteur en avait les larmes aux yeux. Par ailleurs, le groupe a rendu hommage à un de ses anciens membres, le guitariste rythmique Fredrik Johansson, décédé d’un cancer en 2022 après trois ans de combat. Après plus de trente ans d’existence, c’est tellement appréciable d’avoir en face de soi un groupe si authentique et si proche de son public. La setlist était un parfait condensé de titres récents, incontournables et « obscurs », des morceaux presque oubliés, rarement voire jamais joués en live. Pour le dernier titre du rappel que fut le classique « Misery’s Crown », Mikael a invité une fan du premier rang à monter sur scène, encore une belle preuve de partage avec le public. C’était un super concert, et j’ai déjà hâte de revoir Mikael avec son autre projet musical The Halo Effect en début d’année prochaine !

SETLIST : The Last Imagination / Nothing to No One / Wayward Eyes / Unforgivable / Hours Passed In Exile / The Dark Unbroken / Final Resistance / Cathode Ray Sunshine / Atoma / Shivers and Voids / Not Nothing / Empty Me / Our Disconnect / Phantom Days / ThereIn // The Wonders at Your Feet / Lost to Apathy / Misery’s Crown

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