Voilà maintenant quatre ans que Dark Tranquillity sortait Atoma, son onzième album fort bien accueilli par les fans et la critique, après un Construct plus en demi-teinte (bien que j’apprécie personnellement beaucoup cet album, puisque c’est grâce à celui-ci que j’ai découvert le groupe).
Depuis 2016, plusieurs changements se sont opérés au sein du groupe, et pas des moindres : en effet, Niklas Sundin, guitariste fondateur de la formation, a vogué vers de nouveaux horizons plus expérimentaux avec son nouveau projet Mitochondrial Sun, mais continue à réaliser les pochettes de DT. Après une très belle pochette dans les tons bleutés pour Atoma, un contraste se fait avec le nouvel album Moment, avec un artwork plus rougeoyant.
Autre changement à mentionner : l’arrivée de deux nouveaux guitaristes pour compléter officiellement le line-up studio, à savoir Christopher Amott et Johan Reinholdz, que l’on retrouvait toutefois au sein du groupe en tant que musiciens live depuis 2017. A l’écoute de Moment, force est de constater que les deux musiciens se sont parfaitement bien intégrés au reste du groupe, délivrent des solos de très bonne facture, et leur jeu de guitare ne détonne absolument pas avec le style du groupe.
Moment paraissait le 20 novembre dernier, et le lendemain de sa sortie, Dark Tranquillity donnait un concert en ligne (disponible jusqu’au 30 novembre) en direct du Stora Teatern (très belle salle de théâtre, soit dit en passant) dans la ville qui a vu naître les groupes pionniers du death mélodique : je veux bien entendu parler de Göteborg en Suède. Ce concert fait ainsi office de release party du nouvel album, qui va donc être interprété dans son intégralité.
Les musiciens entrent alors en scène sur les premières notes de « Phantom Days », suivis de très près par Mikael Stanne, toujours en grande forme. La pochette de l’album est arborée en arrière-plan. Les trois premiers morceaux sont intégralement interprétés en growl, ce qui permet à l’auditeur d’être immédiatement transporté. Moment semble alors s’inscrire dans la continuité d’Atoma, l’aspect mélodique étant davantage mis en exergue (vous allez me dire « oui pour du death mélodique c’est logique », mais il convient de rappeler que certains albums de la formation suédoise mettaient davantage l’accent sur le côté bourrin, notamment The Mind’s I). Le côté énergique est toutefois préservé, et le groupe perpétue la tradition du death mélodique « made-in Göteborg ».
Avant « Identical to None », Mikael prend la parole. C’est la première fois depuis treize mois que le groupe se retrouve sur scène. C’est sur le titre suivant, intitulé « The Dark Unbroken », que le chant clair fait son entrée, en alternance avec le growl. De la fumée se propage sur scène, en raccord avec les passages les plus atmosphériques. « Remain in the Unknown » s’ouvre sur le chant clair de Mikael Stanne. Les adjectifs me manqueraient presque pour qualifier cette voix que l’on retrouve maintenant depuis plusieurs albums et que l’on prend toujours autant de plaisir à entendre… Emplie d’émotion, chaude, suave, sensible, voire théâtrale et gothique, voilà comment on pourrait la percevoir. S’il y a bien un chanteur dont j’apprécie autant le growl que le chant clair, pour sûr, c’est bien Mikael Stanne.
L’alternance entre les deux types de chant prend fin sur « Failstate » et l’épique « Empires Lost to Time », faisant contraste avec le dernier morceau « In Truth Divided », plus atmosphérique et interprété uniquement en chant clair. Dire qu’il y a encore quelque temps, ce titre aurait pu figurer sur un album de DT uniquement en tant que morceau bonus. Désormais, le groupe assume pleinement ses compositions plus éthérées, au même titre que ses morceaux les plus bourrins.
Au bout de presque une heure de concert, Mikael nous remercie. Merci à lui et au reste du groupe pour ce très bon moment !
La petite note de l’album tout en objectivité :
10/10
Tracklist / Setlist :
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Phantom Days
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Transient
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Identical to None
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The Dark Unbroken
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Remain in the Unknown
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Standstill
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Ego Deception
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A Drawn Out Exit
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Eyes of the World
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Failstate
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Empires Lost to Time
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In Truth Divided