Dark Funeral / Fleshgod Apocalypse / Ex Deo / Kami No Ikari

A peine nous sommes nous remis des festivités de fin d’année que 2025 débute en musique, notamment avec la tournée de Dark Funeral, Fleshgod Apocalypse, Ex Deo et Kami No Ikari qui passaient par Paris le 8 janvier à la Machine du Moulin Rouge. J’arrive sur place à 18h, soit l’heure prévue à la base pour l’ouverture des portes, mais une amie m’apprendra au cours de mon trajet que celle-ci a été repoussée une heure plus tard à cause de contrôles douaniers plus longs que prévu, les quatre groupes ayant joué à Londres la veille. On ne se laisse pas abattre pour autant, vu qu’avec les copains on faisait la queue au niveau du O’Sullivans juste à côté, on a gentiment patienté avec une bière.

Ce sont les locaux de Kami No Ikari qui ont la lourde charge d’assurer la première partie de trois groupes iconiques dans leur genre respectif. Au vu du style du quintet parisien, à savoir le deathcore, on pouvait s’interroger quant à la pertinence de l’affiche, mais le groupe intègre des sonorités mélodiques et symphoniques fortement inspirées de Fleshgod Apocalypse. D’ailleurs, Francesco Ferrini, compositeur et pianiste de la formation italienne, a apporté sa contribution sur les parties orchestrales du premier album See You In Hell paru à l’automne dernier. Parmi les autres influences notables du groupe, on peut citer des grands noms de la scène deathcore, tels que Lorna Shore, Fit For An Autopsy et Shadow Of Intent.

Formé en 2020 en période de confinement, Kami No Ikari s’inspire de l’esthétique japonaise, le nom du groupe se traduisant d’ailleurs par « colère des dieux ». Je dois admettre que je ne suis pas la mieux placée pour faire l’éloge de cette première partie, vu que le « core » et ses dérivés ne font absolument pas partie de mes styles de prédilection. Cela dit, en toute objectivité, les Parisiens ont accompli leur mission de groupe d’ouverture en faisant remuer la fosse sur la fin de leur set.

Je n’avais jamais eu l’occasion de voir Ex Deo en live, et c’était donc ma motivation principale de l’affiche. Nos vaillants légionnaires américano-canadiens, menés par l’iconique centurion Maurizio Iacono, étaient prêts à en découdre et à affronter les Gaulois que nous sommes. Le groupe délivre son death mélodique enrichi d’orchestrations symphoniques et épiques avec une efficacité redoutable. En plus de ses titres cultes comme l’excellent « I, Caligvla », le quintet présentait en exclusivité « Vespasian » issu de son EP Year of the Four Emperors paru ce vendredi et déjà disponible au merch le soir du concert. Malheureusement, à cause du retard pris, le set a dû être écourté.

SETLIST : Imperator / Cato Major : Carthago delenda est! / The Rise of Hannibal / Vespasian / I, Caligvla / Romulus

La dernière fois que j’ai vu Fleshgod Apocalypse remonte déjà à 2017, et ça me faisait bien plaisir de retrouver la formation italienne en live. La jolie soprano Veronica Bordacchini est la première à apparaître sur scène, masquée, vêtue d’une belle robe d’opéra et tenant le drapeau italien en main, en référence à la pochette du dernier album en date Opera. Les autres membres du groupe lui emboîtent le pas, et dès les premières notes de « I Can Never Die », c’est une déferlante d’orchestrations symphoniques baroques, d’accords de piano ravageurs et de riffs death technique impitoyables. Avec une telle richesse musicale, on pouvait craindre un certain fouillis, mais à mon agréable surprise, l’ensemble était correctement calibré. De temps à autre, Francesco Ferrini délaissait son piano pour venir au devant de la scène. Là encore, le groupe a été contraint de sacrifier un titre de son set mais l’a clôturé avec maestria sur « The Violation ». Un bon moment de « bourrinage » mélodique qui m’a bien dérouillé les cervicales !

SETLIST : Ode to Art (de’ Sepolcri) / I Can Never Die / Healing Through War / Minotaur (The Wrath of Poseidon) / Bloodclock / The Fool / Pendulum / The Violation

2017, c’était l’année où je voyais également pour la première et dernière fois Dark Funeral. C’était au Ragnarök Festival, à une heure relativement tardive pour la couche-tôt que je suis, et je garde ainsi un souvenir assez flou de la performance des Suédois ce soir-là. Étant maintenant plus habituée à un black metal plus brutal, j’appréhendais moins le set du groupe cette fois-ci. Les codes visuels du black metal satanique tels que les croix inversées et les pentagrammes sont de sortie pour une véritable messe noire. Chanteur au sein de la formation depuis 2016, Heljarmadr se présente à nous vêtu d’une longue cape noire, tel un messager du diable, et nous sollicite régulièrement pour rendre gloire à Satan. En fin de set (une fois de plus écourté), le chanteur agitera un drapeau noir à l’effigie du groupe. Bravo à Garmonbozia pour la gestion de l’événement malgré les circonstances !

SETLIST : Nosferatu / Atrum Regina / To Carve Another Wound / The Arrival of Satan’s Empire / When I’m Gone / Unchain My Soul / Open the Gates / Let the Devil In / Where Shadows Forever Reign

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