Retour sur le site le lendemain aux alentours de 12h30. Le beau temps est encore au rendez-vous. Voulant profiter un peu plus des animations aujourd’hui, je choisis d’aller faire un petit tour au Caravansérail. La cornemuse de Breaking Beats Clan m’appelle inexorablement. Rien de tel qu’un peu de rock celtique pour se mettre en jambes ! Au milieu de quelques blagues plus ou moins réussies, le groupe reprend les airs celtiques incontournables, tels que « Santiano » et « The Wild Rover ». Bien qu’il n’y ait pas beaucoup de monde devant la scène, l’ambiance est bon enfant et familiale, le groupe réunit toutes les générations.
Du côté de Cide :
C’est en ce dimanche ensoleillé que je me rends compte que, la veille, je n’avais clairement pas profité des différents stands d’artisanat proposés par le Cernunnos. Je vais donc mettre de côté le groupe Ethmebb, gagnant du tremplin de ce festival. Je ne pourrai pas vous citer tout ce que j’ai pu voir tellement les stands étaient variés et originaux. On passe des armes, aux bijoux, puis aux ustensiles de cuisine, en passant par des masques folkloriques … Il y en a pour tous les goûts. J’aurais personnellement un petit faible pour des cornes à boire taillées de manière à voir des visages dessus, c’était juste complètement dingue !
ETHMEBB (Abreuvoir – 13h-13h40)
Je n’avais pas prévu de voir les gagnants du tremplin du Cernunnos, mais la curiosité a été trop forte et j’ai finalement assisté à une partie du set. Ethmebb sont franciliens et sont nés des cendres du groupe de grindcore Ethmeb (oui, un B en moins, ça change toute la donne!). Le groupe compte quatre membres, et ne serait-ce qu’en voyant leurs pseudos, tu sens que ça va être épique : Rémi Molette (Guitare/Chant), Victor Tunidjah (Guitare/Chœurs), François Santenoff (Basse/Chœurs) et Damien Baissile (Batterie) ont uni leurs forces pour créer un style complètement décalé … « Epileptic Power Death Progressive Black Doom for children ». Les grands enfants que nous sommes devrions apprécier. Mais concrètement, à quoi correspond tout ce méli-mélo de termes ? Pour simplifier, Ethmebb pousse à l’extrême tous les clichés du folk, de l’épique et du metal, avec des paroles en français souvent … oui, débiles, je pense que c’est le bon mot. C’en est même tellement absurde que je ne saurais déterminer si c’est du génie ou du délire total. Je dirais qu’il y a un peu des deux. Le côté parodique m’a inévitablement fait penser à Moulk. Je craignais que ce concert ne rassemble tous les beaufs du festival, et finalement, à ma grande surprise, le public était plutôt calme.
FUROR GALLICO (Halle – 13h45-14h30)
J’avais vu la formation italienne pour la première fois au Cernunnos de 2015, et c’est donc quatre ans plus tard que je la retrouve à ce même festival ! Le groupe revient en force pour nous présenter son troisième album Dusk of the Ages sorti le mois dernier. A la première écoute, celui-ci m’avait un peu plus convaincue que le précédent, Songs from the Earth (en même temps, ce dernier m’avait tant déçue que le nouvel album ne pouvait être que mieux …). Avant de monter sur scène, j’aperçois le groupe en coulisses qui pousse son cri de guerre. Puis les musiciens arrivent un à un sur une introduction sombre et mélancolique menée par le violon (sous forme de samples cependant). Le chanteur Davide est le dernier à arriver sur scène. Le line-up a quelque peu changé dernièrement, et le groupe compte actuellement cinq membres permanents, ainsi que trois de session pour les lives : il y a donc Davide, le chanteur principal (qui excelle aussi bien en chant clair qu’en growl et en scream), deux guitaristes dont le membre permanent Gabriel Consiglio, le bassiste Marco Ballabio, le batteur Mirko Fustinoni (qui avait l’air d’être le plus jeune du groupe), la harpiste Becky, le flûtiste Massimo Volontè, et la chanteuse Valentina Pucci. Bien que le groupe ressemble pas mal à Eluveitie musicalement, celui-ci possède tout de même sa petite touche personnelle. Premièrement, les instruments utilisés ne sont pas tout à fait les mêmes que pour la formation helvète. Il est si rare de voir une harpe dans l’univers du metal que j’ai énormément apprécié la présence de cet instrument. J’ai même failli versé une petite larme d’émotion à la fin de l’épique « Dusk of the Ages ». Massimo alternait aussi entre tin whistle, low whistle et bouzouki. Pour résumer, Furor Gallico, c’est l’alliance parfaite du death et du black metal enrichi par des mélodies folk celtiques. A travers ses morceaux, le groupe conte les traditions, coutumes et légendes de son pays. Car il ne faut pas oublier que des Celtes d’origine gauloise s’étaient également implantés en Italie. Mais revenons au concert en lui-même. Concernant l’ambiance générale, celle-ci fut très bonne, le public était d’humeur pogoteuse et slammeuse (notamment sur « Song of the Earth »), et le chanteur a initié un immense wall of death sur le dernier morceau du set, « The Gates of Annwn ». Quant à la chanteuse Valentina, j’ai trouvé dommage qu’elle manque d’assurance vocale lors de ses rares apparitions (quatre au total). En revanche, elle était extrêmement souriante, et cela faisait plaisir à voir. Je suis juste déçue que le groupe n’ait pas joué « La Caccia Morta », mais « Waterstrings » m’aura consolée.
Les impressions de Cide :
Il est maintenant temps pour moi d’assister à mon premier concert de ce dimanche, à savoir Furor Gallico, groupe italien de Metal Celtique et dont l’album Dusk of the Ages venait tout juste de sortir (18 janvier 2019). On voit directement que la qualité du son est au rendez-vous en ce début d’après-midi, ce qui ne laisse présager que du meilleur pour la suite. Musicalement on est très proche d’un Eluveitie avec un mélange de Death/Melo, instruments celtiques et binôme chanteur-chanteuse. Mais l’originalité de ce groupe réside en partie par la présence d’une harpiste. Ma compagne étant joueuse de harpe, je l’ai de nouveau perdue dans la foule à vouloir se placer au premier rang. Et mon dieu que c’est beau ! Une fois de plus, chapeau bas à l’ingénieur son qui fait sonner cette harpe comme jamais. Le groupe enchaîne tantôt des titres agressifs, tantôt des titres plus mélodieux mais toujours avec cette base de duo de chant très complémentaire et efficace. Une très belle découverte pour ma part.
SETLIST : Passage to a New Life (Intro) / The Phoenix / Nebbia Della Mia Terra / Venti Di Imbolc / Waterstrings / Song of the Earth / Dusk of the Ages / The Gates of Annwn
ACUS VACUUM (Abreuvoir – 14h35-15h20)
Live report par Brynhildr :
Acus Matata : mais quel show magnifique ! L’Abreuvoir, cette salle intimiste, se met en place pour accueillir le groupe Acus Vacuum. “Encore un groupe de chevelus qui va être bizarre” pense un des spectateurs. Que nenni cher Monsieur ! Acus Vacuum est un groupe belge de folk médiéval qui donne envie de se trémousser et dandiner ! Un dépaysement temporel et temporaire qui n’aura pas manqué de couleurs et de spectacle ! Alternant extraits musicaux et chansons, Acus Vacuum nous accorde même une danse à coup de grands foulards colorés. Le public joue le jeu, s’assoit même à la demande du groupe pour profiter pleinement du show. Entre sautillements, dandinements, et picotements à force d’applaudir, le quintet belge (quatre musiciens et une danseuse) a même pensé à amener son humour pour une belle complicité avec les festivaliers. Il faut aussi avouer que l’hydromel adoucit les mœurs quand il est servi par le groupe ! Une parenthèse de douceur énergique au Cernunnos (Spring) Festival !
SETLIST : Viribus Naturae / Cernunnos / Bransle de dornn / Sol Invictus / Berserkir / Epona / Darakar / GOT / Trolldans / Dulcissima / Dryadalis / Rota Infernalis / Artos Bario / In Remembrance
NYTT LAND (Caravansérail – 14h35-15h20)
Le couple russe était encore sur place aujourd’hui pour donner un petit cours de chant guttural sibérien, ainsi qu’un concert afin de mettre tout cela en application ! Un nombre non négligeable de festivaliers se sont laissés séduire par cet atelier exclusif, et nous étions assis devant la scène, comme des élèves qui attendraient l’enseignement de leur professeur. Anatoly présente d’abord le groupe, explique d’où ils viennent (avec plus ou moins de facilité, car celui-ci n’est pas tout à fait à l’aise en anglais). L’atelier se divisera en deux parties, la première portant sur une présentation du chant guttural sibérien, et la seconde sera une mise en pratique de ce cours avec un concert « ambient ». Anatoly commence donc par nous parler de cette technique de chant si particulière et si difficile pour une femme. Il demande si quelqu’un dans le public sait chanter de cette manière. Un festivalier se jette à l’eau, et le musicien lui demande de venir les rejoindre sur scène. Il expliquera par la suite que la technique de chant guttural employée par le festivalier était de type tibétain. Pour ce qui est du chant guttural sibérien, nos propres notes dépendent essentiellement de notre poids et de notre taille. Dix minutes d’entraînement par jour suffisent, et apparemment, c’est quasiment le même principe que ronfler ! Il existe trois types de chant appelés « slow-tone », « middle-tone » et « over-tone ». Selon Anatoly, le corps est le meilleur instrument qui soit car il est sans limites. Certains instruments aident à maintenir le souffle et à le contrôler, comme la cornemuse et la flûte. Suite à cette présentation, le couple mettra cette technique en pratique lors d’une petite démonstration en concert, accompagné de la guimbarde et de la tagelharpa.
SKILTRON (Halle – 15h25-16h10)
* Pause miam ! *
Et on dit merci qui ? Merci Cide ! :
Pour cette édition je n’irai pas voir la musique folklorique d’Acus Vacuum car il est temps pour moi d’aller manger et de plus, je me ferai un malin plaisir de les voir lors des médiévales de Brocéliande 2019. Après un bon repas, c’est sur les conseils d’un ami que je me place pour apprécier le show de Skiltron, seul et unique groupe de Heavy/Metal de cette édition avec un dernier album Legacy Of Blood sorti en 2016. En effet, Skiltron c’est du Heavy avec de la cornemuse (et parfois de la flûte) et c’est super efficace ! N’étant pas du tout fan de Heavy de base, j’avoue m’être laissé charmer par ce groupe argentin originaire de Buenos Aires. Il faut dire que le frontman n’est pas là pour enfiler des perles et cherchera régulièrement à solliciter le public et à lui parler, même parfois en français. Le son est une fois encore nickel, ce qui nous permet d’apprécier la justesse de la voix du chanteur et aussi les excellents solos du guitariste. Pour l’anecdote, le joueur de cornemuse/flûte n’est autre qu’un des membres de Boisson Divine, groupe de Metal/Folk bien de chez nous. Décidément je vais de surprise en surprise en ce dimanche et ce n’est pas près de s’arrêter.
HIMINBJORG (Abreuvoir – 16h10-17h)
Dans la mesure où Himinbjorg avait été contraint d’annuler sa prestation au dernier Beermageddon Fest, la formation originaire de la Cité des Ducs (Chambéry) se rattrape avec un set de près d’une heure dans la petite salle de l’Abreuvoir. C’est entre autres l’occasion de voir le nouveau batteur du groupe, Rémy Dargon, à l’œuvre. Aucun album en vue depuis l’excellent Wyrd de 2015. En revanche, le groupe a intégralement réenregistré son album de 2003 Golden Age dans un très bon studio. Les Chambériens ont conservé l’esprit originel des morceaux, tout en améliorant la qualité et en donnant davantage de puissance (« Death of a King » en sera la preuve). Nous avons pu le constater en live : Himinbjorg nous propose un black pagan guerrier et plus épique que jamais. Tandis que la tête pensante Zahaah, torse nu, délivre un chant black vindicatif et des lignes de basses ravageuses, son acolyte guitariste le seconde avec un growl plus caverneux. Zahaah alterne entre un chant black et un chant clair qui crée une ambiance solennelle. Pour annoncer le morceau « The Alienated », Zahaah pousse un petit coup de gueule politique : ce morceau a été composé il y a une quinzaine d’années, et comme quoi, celui-ci est intemporel dans ses textes et reste valable aujourd’hui, plus que jamais en vue du contexte actuel. « The Alienated » pose le problème de la liberté de penser, la liberté d’être ce que l’on est vraiment finalement. Le set prendra fin avec la traditionnelle reprise d’Impaled Nazarene. Un set très intense, mais qui manquait cruellement de mon cher « The World of Men Without Virtue – The Circle of Desillusion ».
Les impressions de Cide :
Juste le temps de réaliser que je viens de passer un super moment, j’enchaîne directement avec Himinbjorg, groupe de Pagan/Black français dont le dernier album Wyrd est sorti en 2015 (la cover a été réalisée par un de mes amis, Vincent Fouquet d’Above Chaos). Groupe très rare en concert mais surtout très attendu au vue de la difficulté pour moi de me trouver une bonne place. C’est clairement le groupe dont j’ai le plus entendu parler avant cette édition, et je pense que ce système de bouche à oreille a porté ses fruits. Je ne vais pas y aller par 4 chemins, Himinbjorg sera mon gros coup de cœur de ce dimanche. Tout est là pour me plaire : un black/pagan très agressif mais bourré de subtilités, une alternance chant guttural/chant clair parfaitement maîtrisée et un son qui fait honneur aux compositions de Zahaah, créateur de ce projet. Ne connaissant que très peu de choses sur le groupe, j’apprends qu’il est l’un des fondateurs de la scène pagan/black française avec une première démo sortie en 1997. On voit clairement que l’expérience et la maturité sont la force d’Himinbjorg. J’apercevrai même parfois le public du premier rang (constitué de tout âge) chanter les paroles par cœur, ce qui est peu banal pour devoir le citer. Enfin, le chanteur nous fera un magnifique discours sur l’importance d’être fier de ce que l’on est et de ce que l’on fait et d’écouter uniquement de ce que nous dicte notre âme et non ce que les gens attendent de nous. Simple, sobre mais toujours juste, Himinbjorg m’a conquis et j’ai même eu la chance d’avoir pu discuter un bon moment avec ce père de famille après m’être procuré album et t-shirt.
SETLIST : Intro Entrance / In the Forest of the Demons from Within / Les Strates / Solstice / Death of a King / The Alienated / Rising / Impaled Nazarene
OBSCURITY (Halle – 17h05-18h05)
Live report par Cide :
Mais avant ça, il était temps pour moi de me placer devant Obscurity, l’un des groupes que j’attendais le plus pour cette édition. Les Allemands ont sorti leur dernier album Streitmach en 2017, et une fois n’est pas coutume, c’est un groupe qui se fait très rare par chez nous. La première et dernière fois que je les avais vus c’était à Nantes au Ferrailleur en 2010 en première partie de Kampfar. Et une fois de plus, je plonge la tête la première dans leur Death/Viking sans concession avec la plus grande joie. Le son est bon, les guitares sont intransigeantes et le growl du chanteur me donne encore des frissons. Je passe donc un excellent moment même la setlist n’est pas trop celle de mes rêves. Étant légèrement déçu de ne pas entendre mes chansons préférées, je commence à m’extirper, quand soudain, je vois le chanteur inviter les gens sur scène pour un de mes titres favoris. Ayant trop peur de me casser un ongle, je décide de ne pas monter pour me délecter de chaque détail de cette bonne ambiance. Et pour couronner le tout, le groupe ne commencera pas un morceau (comme prévu), pour bien prendre le temps de souhaiter un joyeux anniversaire à l’un de ses membres. Sauf si ce dernier est un excellent comédien, je pense clairement qu’il ne s’y attendait pas. Je ressors de ce concert en me disant que c’est l’un des groupes les plus bourrins qui m’a offert l’un des shows les plus joyeux et festifs de cette édition … Comme quoi, Obscurity arrivera toujours à me surprendre.
Il est malheureusement temps pour moi de ne pas assister au show des Français de Brennkelt pour pouvoir tout simplement aller manger, sachant l’enchaînement de concerts qui va suivre. Et pour le coup, la chance m’a souri car il est quasiment 18h30 et le festival commence à être en pénurie de nourriture. Rien de très alarmant, mais disons que bon nombre de plats ont dû être effacés de la carte, si bien que je serai l’un des derniers festivaliers à profiter de cet excellent lard aux fèves. Faut dire que toute la nourriture sur le fest est d’une qualité incroyable et fut donc victime de son succès (comme le merchandising d’ailleurs).
BRENNKELT (Abreuvoir – 18h10-18h55)
Live report par Herja :
Après un concert explosif d’Himinbjorg (qui fait définitivement partie de mes meilleurs souvenirs de ce week-end) et une courte pause, il est temps pour moi d’enchaîner avec Brennkelt. N’étant que très peu familière de leur musique, j’étais ici par curiosité et n’avais aucune attente initiale particulière.
Les Français sont là ce dimanche pour nous causer de légendes gauloises avec un black/death assez accessible et efficace, et surtout avec la mise en scène qui va avec. Le chanteur débarque en grande trombe sur le « Protectors of Earth » de Two Steps From Hell (que vous connaissez forcément même si le nom ne vous dit rien) et plante une belle hache dans une souche posée sur le devant de la scène. Le groupe arrive, tous costumés, corne à boire à la ceinture et après nous avoir joué une petite intro, le concert démarre vraiment.
Le groupe est très dynamique sur scène et sollicite régulièrement un public plutôt réceptif. Le frontman s’adressera à nous pour nous annoncer les morceaux entre deux gorgées dans sa corne à boire, pour nous demander si nous sommes bien de fiers gaulois ou encore pour proposer un petit wall of death que la fosse exécutera avec joie. Ce fut globalement un concert plein d’entrain et très sympathique avec des musiciens visiblement ravis d’être là et des compos plutôt bien ficelées.
Si je suis loin d’avoir passé un mauvais moment, j’avoue en revanche avoir eu du mal à complètement rentrer dans le concert. Bien que le côté cliché de la mise en scène soit complètement assumé, elle m’a tout de même laissée de marbre. Sans compter la claque que je m’étais prise avec mon concert précédent, qui a sûrement dû jouer inconsciemment sur mon appréciation de Brennkelt. Le reste du public était au rendez-vous, donc avis aux amateurs !
SETLIST : Seneones (intro) / Gaulois / Hymne aux guerriers / Alesia / Gallia / Le supplice d’Acco / Funérailles / Sacrifice pour Taranis
BUCOVINA (Halle – 19h-20h)
Bucovina était sans doute le groupe que j’attendais avec le plus d’impatience. J’avais beaucoup apprécié leur prestation au Ragnarök Festival l’an dernier, mais leur nouvel album Septentrion sorti il y a deux mois fut une si bonne surprise que j’avais hâte de remuer ma tignasse sur les nouveaux morceaux. Et je n’ai pas attendu bien longtemps pour me défouler, car juste après l’introduction, le groupe enchaîne avec l’un de mes morceaux préférés du nouvel album, « Stele Călăuză ». Comme sur leurs albums, j’ai adoré l’alternance entre le chant black du chanteur/guitariste Crivat et le chant clair de son acolyte guitariste Luparul. Cependant, les voix auraient mérité d’être davantage mises en valeur. Cela ne gâchait en rien le côté épique, renforcé par les riffs de guitares délicieusement mélodiques. Cet aspect épique était renforcé scéniquement avec les ventilateurs posés de part et d’autre de la scène, avec Crivat qui chantait et jouait, cheveux au vent. Celui-ci posait même un pied sur le ventilateur placé devant lui. En tout cas, pour sa première en France (et sa dernière date de la tournée), le groupe semble très heureux d’être là, surtout Crivat, très souriant, et qui faisait l’effort de parler français. Même si « épique » reste le mot d’ordre de ce set, certains passages se montrent plus sombres et mélancoliques, comme par exemple « Din Negru », morceau sur la revanche, allant de paire avec le morceau joué précédemment, « Aşteaptă-mă dincolo (de moarte) ». Ce dernier est également l’un de mes préférés, et rend hommage à Adrian Rugina, ami du groupe qui avait perdu la vie en voulant venir en aide à des metalleux lors d’un incendie qui a ravagé le Colectiv Club à Bucarest le 30 octobre 2015. Le message de « Luna Preste Varfuri » m’a également beaucoup touchée, car ce morceau dit « Mieux vaut avoir connu l’amour une fois et en avoir souffert par la suite, que ne jamais l’avoir connu ». Tout comme le groupe, le public n’était pas en reste et lui a fait honneur en pogotant et en slammant. Il y a même eu un immense wall of death pour l’avant-dernier morceau ! J’aurais juste beaucoup aimé que le groupe interprète un autre de mes morceaux préférés, « De cremene », mais dans la mesure où celui-ci a joué une heure et quart au lieu de l’heure initialement prévue, je ne me plaindrai pas ! Une fois le set terminé, je me précipite à l’espace des signing sessions pour rencontrer le groupe. Ce dernier s’est fait un peu désirer, et à leur arrivée, on a eu l’impression que l’ambiance était assez tendue entre eux. Peut-être y a-t-il eu un problème technique durant le concert qui les aurait contrariés. En tout cas, les membres du groupe ont gardé le sourire lors de la séance de dédicaces, c’est le principal !
Les impressions de Cide :
Après un bon repas (et une bonne discussion avec Zahaah d’Himinbjorg), mes amis me conseillent vivement d’aller jeter une oreille sur Bucovina, groupe de Viking/Metal roumain ayant sorti le dernier album Septentrion en 2018. On me vend ce groupe comme assez similaire à Månegarm. En effet le groupe nous offre un excellent Viking/Metal très mélodieux et entraînant. Le chant du groupe étant constitué à 90% de chant clair, je me mets à genoux devant la performance du chanteur tant la justesse de sa voix est bluffante. C’est classe, c’est propre mais personnellement pour le coup c’est un peu trop lisse pour que j’adhère à 100%. L’un des guitaristes nous fera le plaisir de lancer quelques chants gutturaux mais ces derniers sont trop rares et timides pour être convaincants. Ceci dit, j’ai passé un excellent moment et je me ferai clairement un grand plaisir de redécouvrir le groupe cette fois-ci sur album.
SETLIST : Catre Tara de Sus (Intro) / Stele Călăuză / Carari In Suflet / Septentrion / Ultima larna / Duh / Luna Preste Varfuri / Aşteaptă-mă dincolo (de moarte) / Din Negru / Straja / Sunt munţi şi păduri / Vinterdøden / Noaptea nimănui / Sub Piatra Doamnei / Spune tu, Vânt / Mestecanis
HELSOTT (Abreuvoir – 20h05-20h55)
Live report par Cide :
Je m’en vais donc me placer pour Helsott mais comme pour Horn la veille, la fatigue se fait sentir. Néanmoins, j’apprécie tout de même le show des Californiens dont le dernier album Slaves And Gods est sorti en 2018. J’ai donc affaire ce soir à un Death/Folk parfaitement maîtrisé malgré un son qui ne leur fera pas toujours honneur. Je remarque souvent cette façon d’être des Américains à privilégier le côté « bad guy » à la chaleur communicative européenne. Ceci dit, le public est ultra réceptif, ce qui va clairement transformer le groupe au fur et à mesure du set en des gros nounours que l’on a envie de câliner. Je n’aurai pas la chance d’assister à l’intégralité de leur concert, mais au final, tout ce que le groupe m’a offert, je l’ai pris sans aucune retenue, et j’espère les revoir un jour dans notre belle France.
FINNTROLL (Halle – 21h-22h30)
J’attendais aussi avec une certaine impatience de revoir Finntroll, quatre ans après les avoir vus pour la dernière fois au Motocultor Festival. Car s’il y a un groupe de folk metal « mainstream » que j’apprécie toujours autant, c’est bien celui-là ! Certes, nos chers trolls finlandais n’ont pour le moment plus rien sorti depuis 2013 avec leur album Blodsvept, mais une heure et demi de set, cela ne se refuse pas ! Ne sachant que trop bien à quel point un concert de Finntroll, c’est éprouvant, j’ai préféré rester au fond de la salle pour ne pas me prendre les impacts des pogos quasiment incessants et pour ne pas avoir à réceptionner les éventuels slammeurs. Ce fut un bon choix stratégique, car malgré la fatigue qui me gagnait doucement, j’avais tout l’espace nécessaire pour danser comme je le voulais, entraînée par les mélodies festives des claviers (gérés ce soir par le claviériste de Frosttide, car Virta ne pouvait être présent). De ce que je pouvais voir, Vreth avait l’air d’être en grande forme, et pas trop pompette pour une fois ! La setlist était en béton, et le groupe a su clôturer le festival en beauté !
Les impressions de Cide :
HERE WE ARE ! Ai-je vraiment besoin de présenter LA tête d’affiche de cette 11ème édition du Cernunnos à savoir les trolls finlandais de Finntroll. Ni plus ni moins l’un de mes groupes préférés tout style de metal confondu, je les avais vus pour la première fois en août 2015 au Motocultor festival. Groupe fondateur du « Humppa » Black Metal, le groupe s’est très vite fait un nom dans la sphère Black/Folk Metal, de par leur originalité. Néanmoins, c’est grâce à l’album légendaire de 2004 Nattfödd que le groupe s’est propulsé comme LE groupe de Black/Folk incontournable. Malgré de tristes histoires de line-up, le groupe a toujours avancé telle une horde, nous offrant des albums tantôt épiques, tantôt black, tantôt festifs. Mais ce qui fait la force de Finntroll, c’est la performance de mélanger tout ce joyeux bordel et d’en sortir une musique tout aussi cohérente sur album et en live. Les trolls ayant pris une orientation légèrement steampunk pour leur dernier album de 2013 (et oui déjà) Blodsvept, le groupe ne renie pas ses racines en concert et ce, pour notre plus grand plaisir. Le plus gros dilemme pour moi sera de savoir si je vais me défouler dans la fosse ou profiter du concert en arrière. Professionnalisme de chroniqueur oblige (:-P), je choisis de m’asseoir sur les barrières de la régie pour bien voir chaque détail en hauteur. Pour le coup je suis très surpris de voir pendant les balances, que notre claviériste préféré Trollhorn ne sera pas de la partie mais remplacé par un autre troll qui a l’air bien heureux d’être là. D’ailleurs, dès les balances, le ton est donné avec le claviériste, le batteur et le technicien de scène qui n’hésiteront pas à jouer avec le public, manifestement très impatient. Inutile de préciser que la salle est pleine mais une fois de plus suffisamment grande pour que l’on ne se marche pas les uns sur les autres. L’intro est lancée et c’est parti ! Je vous laisserai vous délecter de l’incroyable setlist que le groupe nous offre ce soir avec plus d’une heure et demi de show. Je me permets tout de même de m’arrêter sur le titre « Eliytres » présent sur l’album Nattfödd, musique très rarement jouée par le groupe en live, et je suis donc très heureux de l’entendre ce soir. Pour le reste, on a le droit principalement à des titres du dernier album, même si clairement le groupe a décidé de nous offrir tous les « tubes » de leur discographie. Petit moment d’émotion pour ma part lorsque le groupe jouera « Svartberg », premier titre « Metal » de leur tout premier album de 1999 (et oui ça ne nous rajeunit pas tout ça), Midnattens Widunder. Sinon que dire de plus, si ce n’est que ce concert a été parfait de A à Z. Même Skrymer, guitariste ayant pour malin plaisir à « faire la gueule » lors des concerts, nous esquisse quelques sourires, se laissant emporter par la joie du public. Rien de plus à ajouter, le marteau des trolls a encore frappé et pas qu’à moitié ! A très bientôt mes chouchous :’).
C’est donc sur mes p’tites larmes de fragile que je repars de cet incroyable festival où tout s’est déroulé sans aucun accroc pour ma part. L’ambiance générale, qu’elle vienne du public ou des professionnels et des bénévoles, était juste parfaite. On a vraiment assisté à des prestations d’une qualité rare et chaque protagoniste de cet improbable tout a joué son rôle à la perfection. Cernunnos : merci pour tout et à l’année prochaine !
SETLIST : Blodsvept / Ett Norrskensdåd / Slaget / Nattfödd / Eliytres / Solsagan / När Jättar Marschera / Mordminnen / Svartberg / Nedgång / Midvinterdraken / Ursvamp / Skogsdotter / Häxbrygd / Jaktens Tid / Trollhammaren / Under Bergets Rot
Comme l’a mentionné Cide, le Cernunnos Pagan Fest a fait un véritable pas en avant concernant l’organisation globale ! Bien que je n’aie pas été pénalisée de ce côté-là, seul et unique bémol à déplorer : les ruptures de stock pour certains produits culinaires et quelques breuvages, en plus du merchandising officiel du festival. En revanche, l’espace accessible à tous (Caravansérail) était bien aménagé, et ouvrir un passage pour éviter aux festivaliers de faire le tour du bâtiment principal était une très bonne idée ! Merci à toute l’équipe du festival pour cette très belle édition, en espérant pouvoir revenir l’an prochain !
Fée Verte