Le 27 octobre dernier sortait, sur le label Debemur Mortii, le douzième album du groupe français (sans compter les splits et cassettes) originaire de Mondeville. Et autant vous dire que chaque album est attendu avec une grande impatience par tous les fans. Cet opus est bien loin d’être mauvais, mais si vous connaissez les productions de Blut Aus Nord vous n’aurez pas de surprises en écoutant ce dernier album. Pour autant, aucun des albums de Blut Aus Nord ne se ressemble. Le titre, en latin, se traduit par «Dieu est mon salut », il est donc très évocateur du thème abordé tout au long de cette production : une recherche mystique de l’âme et de la rédemption. Nous entrons donc dans 34 minutes de désolation et de solitude éternelle. Le concept ici repose sur le Psaume 88, intégralement récité. C’est en effet l’un des psaumes les plus sombres. Il exprime le désespoir d’un croyant accablé de douleur et de solitude et qui en appelle à Dieu.
L’écoute s’ouvre sur le premier morceau δημιουργός (« Créateur ») et ses psalmodies suivies de près par le second et lancinant morceau Chorea Macchabeorum. Impius (« Mauvais ») est un titre torturé, les riffs sont effrénés et les sont râles sourds. Viens ensuite γνῶσις (« Connaissance ») qui est un instrumental court talonné par le cinquième morceau Apostasis. Ici le tempo s’emballe, le growl de « l’apostat » est féroces et les chœurs sont tourmentés. Ce titre tout comme Impius sonne très death metal, voire même doom. Abisme bénéficie d’un tempo plus lent, avec toujours ces chœurs, très présents, récitant le psaume. Revelatio nous rentre en plein dedans avec ses guitares saturées et ses harmonies aigües. ἡσυχασμός est encore un morceau instrumental, pour est là mieux nous balancer le très agressif Ex Tenebrae Lucis (« de la lumière l’obscurité ») qui nous enfonce donc encore un peu plus dans les ténèbres. Cet opus s’achève avec Métanoïa où l’on sent la douleur présente, les chants et les cris sont soutenus ici aussi par une rythmique et une guitare très lancinante avec un très beau solo en prime.
Mais pourquoi abordé le concept de Dieu ? En effet il semble ne pas avoir trop de rapport avec le black metal. Vindsval, l’homme derrière la création de Blut Aus Nord déclare dans une interview à Metallian en Octobre 2017 « Le black metal devrait être une forme d’Art transgressif, quelque chose de plus profond, une source de questionnement et de réflexion. […] Glorifier Satan en 2017 est à peu près aussi subversif et pertinent que de montrer son cul sur une plage naturiste ! » En effet, selon lui le black metal devient trop prévisible et se vide peu à peu de son sens.
Comme je le disais, cet album ne m’a pas autant accroché que les productions précédentes. Chorea Macchabeorum se détache un peu du reste de l’écoute mais je trouve que tous les morceaux se ressemblent plus ou moins. Pour ceux qui ne sont pas familiers du genre je vous déconseille de commencer par l’écoute de cet opus mais par 777-The Desanctification et 777- Cosmosophy.
Note 7/10
Tracklist
1. δημιουργός
2. Chorea Macchabeorum
3. Impius
4. γνῶσις
5. Apostasis
6. Abisme
7. Revelatio
8. ἡσυχασμός
9. Ex Tenebrae Lucis
10. Métanoïa
Sortie : 27 octobre 2017
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