A peine le concert de Sojourner au Warhorns Festival fini, il me tardait déjà de revoir mes chouchous. Le samedi 1er décembre 2018, ce fut chose faite, et ce, grâce au Black Winter Fest, dont la onzième édition se tenait au Campus Music Industry à Parme en Italie. Mon collègue Nidhögg, également grand fan du groupe, a décidé de me suivre dans cette folle aventure. Armés du précieux GPS, nous arrivons sur les lieux sans encombre, et nous garons tout aussi facilement sur un grand parking qui commence à se remplir doucement. Nous récupérons nos bracelets à l’entrée du site, et à peine arrivons-nous dans la cour extérieure que nous apercevons les membres de Sojourner. Une accolade fort chaleureuse s’impose ! Mais trêve de bavardage, certes nous sommes venus avant tout pour Sojourner, mais il y a tout de même quelques groupes intéressants à voir !
Ne pouvant faire le check-in à notre hôtel qu’à partir de 14h, nous loupons de peu le set d’Afraid of Destiny dont le début était fixé à 14h40. En revanche, nous sommes arrivés à temps pour celui de Scuorn, et nous avons bien eu de la chance, car le groupe a commencé à jouer plus tard que prévu. Scuorn est un groupe nous venant de Naples en Italie. Il s’agit à l’origine d’un one-man-band créé par le chanteur et multi-instrumentiste Giulian. Pour les prestations live, celui-ci est accompagné de quatre autres musiciens que sont Libero Verardi (basse et choeurs), Francesco Del Vecchio (guitare lead), Roberto Tarallo (guitare rythmique) et Giacono Torti (batterie). Scuorn se définit comme groupe de « Parthenopean Epic Black Metal ». « Parthénopéen » est un terme renvoyant à ce qui est relatif à Naples, anciennement appelée « République parthénopéenne », et « Scuorn » se traduit par « Honte » en napolitain. Outre le fait que les paroles soient chantées dans la langue locale et rendent hommage au culte de l’antique Parthénope, le groupe a également pour particularité d’employer des instruments traditionnels, dont certains assez curieux et atypiques dans la scène metal. C’est justement ce point que j’ai tout particulièrement apprécié lors du concert. J’ai également été convaincue par la puissance des orchestrations dont le côté épique ne pouvait que me rappeler des groupes comme Septicflesh. De plus, il y avait des efforts de faits côté costumes et mise en scène, puisque les musiciens étaient encapuchonnés et le chanteur principal était masqué. Et une première bonne découverte pour aujourd’hui !
SETLIST : Cenner’ e fummo (intro) / Fra Ciel’ e Terr’ / Sepeithos / Virgilio Mago / Averno / Sanghe Amaro / Megaride (outro)
Je n’ai pas eu le même enthousiasme pour le groupe suivant, Attic. Pourtant, cela commençait plutôt bien : la mise en scène était travaillée, avec un simili de rituel sataniste, et musicalement, ce n’était pas trop mal. Mais dès que le chanteur s’est mis à chanter, j’ai littéralement eu un choc … Oh non, pas du heavy metal, par pitié … Je n’ai d’ailleurs pas très bien compris ce que faisait un groupe de ce style dans un festival axé sur le black metal. Certes il était désigné comme groupe de première partie sur la tournée de Marduk, Archgoat et Valkyrja, mais très franchement, je m’en serais bien passée.
SETLIST (à vérifier) : Iudicium Dei / Sanctimonious / Satan’s Bride / The Hound of Heaven / Born from Sin / The Headless Horseman
Heureusement, j’ai eu le meilleur désinfectant qui soit après ce moment de torture : Sojourner ! Je suis un peu déçue sur le coup que le groupe ne soit pas accompagné de la flûtiste de session pour le concert, mais celui-ci a su largement m’en consoler. En plus des parties aux claviers, les parties de flûte prennent donc elles aussi la forme de samples. Cette fois-ci, ce n’est plus « Scotty » qui remplace Mike Wilson (bassiste originel du groupe), mais un autre musicien, et son visage ne m’est pas totalement étranger, puisqu’il s’agit du bassiste d’un autre groupe que j’adore, à savoir Atlas Pain ! J’aurais aimé que le groupe interprète « Winter’s Slumber », morceau d’ouverture de son deuxième album The Shadowed Road au Warhorns Festival. Il faut croire que mon souhait a été entendu, puisque le set débutera par ce morceau ! Une fois encore, je suis bluffée par Emilio, qui va vraiment chercher son growl surpuissant au fin fond de ses tripes. Le contraste avec la voix toute douce de la chanteuse/guitariste Chloe fait là aussi son petit effet. En revanche, j’ai été un peu décontenancée par la différence d’attitude entre le batteur Riccardo et le bassiste Louie Raphael par rapport au reste du groupe (Aaaaaah, l’extravagance italienne dans toute sa splendeur). En effet, j’ai trouvé qu’Emilio était moins communicatif par rapport à la dernière fois, et le guitariste Mike Lamb semblait être plus concentré que jamais. Il faut dire que celui-ci a été victime de quelques problèmes techniques précédemment, on ne pourra donc pas lui reprocher cela ! Je salue en revanche la stratégie du groupe d’avoir alterné entre des morceaux pêchus et des morceaux plus mélancoliques. L’enchaînement « Homeward, Titan et The Shadowed Road » a d’ailleurs bien failli m’achever : à l’annonce de « Homeward », j’ai littéralement fondu sur place tant j’étais heureuse d’entendre à nouveau ce morceau qui est l’un de mes préférés. Puis « Titan » a été le morceau idéal pour mettre mes cervicales à rude épreuve. Et enfin, le set se termine une fois de plus en beauté avec le magnifique « The Shadowed Road », lors duquel je n’ai encore pas pu m’empêcher de verser une larme (bon, peut-être plus d’une, je l’admets). Le set est passé à une vitesse folle, et je suis triste que le groupe n’ait pas eu plus de temps pour jouer « Ode to the Sovereign ». Tant pis, on ne peut pas tout avoir, ce sera sans doute pour la prochaine fois lors de leur première tournée en janvier !
SETLIST : Winter’s Slumber / Aeons of Valor / An Oath Sworn in Sorrow / Homeward / Titan / The Shadowed Road
Je choisis de m’éloigner un peu du premier rang pour les groupes suivants (je me suis même tellement éloignée pendant un moment que je n’ai pas assisté au set d’Antimateria). Après m’être désaltérée, je retourne dans la salle pour le set de Saor. Moi qui avais été déçue de ne pas avoir entendu « Children of the Mist » au Cernunnos Pagan Fest, me voilà servie, puisque le groupe commencera le set avec ce morceau ! Décidément je suis gâtée aujourd’hui ! En revanche, de là où j’étais, il m’a semblé ne pas voir le frontman Andy Marshall jouer du tin whistle. Mais le violoniste était bien là, ce qui faisait au moins une petite touche folk en live. En plus, l’instrument était bien sonorisé ! Je suis restée réceptive à la musique du groupe pendant un bon moment … jusqu’à ce que les membres de Sojourner passent devant moi sans me voir. Cela m’a tellement déstabilisée (pour ne pas dire carrément contrariée) que je n’étais plus du tout concentrée sur ce qui se passait sur scène après cela.
SETLIST : Children of the Mist / Carved in Stone / Aura / Tears of a Nation
Je n’étais donc pas non plus dans les meilleures dispositions pour apprécier pleinement le set d’un groupe que j’étais pourtant curieuse de découvrir : Acherontas. On m’avait vendu ce groupe comme l’un des plus emblématiques dans le black occulte, mais comme l’a dit mon cher collègue Nidhögg, s’il suffit de mettre trois bougies sur scène pour que ce soit occulte, cela ne va pas bien loin. Les membres du groupe portaient tous un foulard qui cachait la moitié de leur visage, je n’en ai pas trop saisi l’intérêt non plus. De plus, j’ai eu l’impression que ce groupe a attiré quelques personnes ayant des problèmes de crampes aux bras … Bref, j’ai été déçue.
Ce fut ensuite au tour de Valkyrja de se produire sur la scène du Campus Music Industry. Mon collègue Nidhögg m’en ayant dit le plus grand bien, je décide d’assister à leur set par pure curiosité, aux côtés des membres de Sojourner (oui ça y est je les ai retrouvés, je me sens bien mieux !). Et je dois reconnaître que pour du black metal « pur », j’ai vraiment accroché, on pouvait y trouver des similitudes avec Watain par moments.
Autant le dire d’emblée, j’ai préféré déambuler à l’espace merch’ et me rassasier pendant le set d’Archgoat. J’ai entendu de loin, et vu le chant, on aurait dit du brutal death, pour ne pas dire du grind, ce qui n’est pas particulièrement ma tasse de thé.
Malheureusement, la fatigue commençant à se faire ressentir, j’ai fait un effort surhumain pour tenir jusqu’au début du set de Tsjuder, groupe que je voulais voir depuis un bon moment. Je n’aurai finalement tenu que le temps d’un morceau, mais cela m’a tout de même suffi pour me dire que je devrai absolument revoir ce groupe dans de meilleures conditions.
Fée Verte