Bifröst – Mana Ewah

1000x1000Bifröst, pour ceux qui ne connaissent pas, est un groupe autrichien se qualifiant modestement de metal et ils ont raison : hormis une apparence black et folk/pagan metal, il leur arrive de varier leurs compositions en touchant à d’autres genres.

C’est le cas de Mana Ewah, sorti le 5 Février dernier, qui me semble être un album concept.
Malgré des morceaux généralement longs, l’album s’écoute plutôt vite.

La première partie de l’album, comme le veulent traditionnellement les albums concept, met en place le cadre.

L’introduction du protagoniste se fait avec Himmelsfall (Chute du ciel). Le morceau s’ouvre lentement mais sûrement en étant accompagné d’une mélodie quasi lancinante des claviers et d’une flûte. Malgré le chant saturé de Radgnar, on peut se surprendre à fredonner quelques airs.

Même si l’intro semble douce avec cette belle mélodie acoustique, le morceau suivant sonne plus comme la trahison avec l’arrivée massive de l’ensemble, d’ailleurs plus structuré que précédemment avec la guitare soliste se détachant du reste. Verräters Geschick (Traître habile) semble être le moment où le protagoniste se retourne envers son créateur et tout ce qui l’entoure, qu’il accuse comme responsable de tous ses maux.

La suite ne s’annonce en effet pas des plus joyeuses dans cette seconde partie traitant de ses mésaventures dans ce milieu hostile.
Mana Ewah est le premier morceau assez surprenant de l’album de part son riff principal et sa structure qui sonnent rock et des refrains en choeur, rendant le tout plus accessible. La courte partie folk aux claviers s’accordant sur la mélodie principale en étant certes toute aussi entêtante donne plus de caractère et de complexité à un genre qui a tendance à en manquer, ce qui est un bon point.

Waffenbruder Niedergang (Mort d’un frère d’arme), un peu similaire à la précédente par son riff d’introduction, travaille plus les variations de rythme. La batterie ressort d’ailleurs plus sur ce morceau avec notamment des passages en caisse claire qui, avec les choeurs plus massifs, donne un aspect militaire au morceau, se rapportant au titre.

Ces deux dernières variations s’accentuent plus en délaissant le côté rock/epic pour retrouver un registre plus lourd avec Im Angesicht des Todes (Face à la mort). Ce morceau est aussi plus mélodique avec de bons duos de guitares et le plus beau passage aux claviers de tout l’album, il se trouve ici.

La dernière partie de l’album n’annonce pas une fin définitive, plutôt quelque chose de différent. Le protagoniste s’en est sorti vivant mais marqué.

Cela se ressent dans Tobendez Herz (Le coeur qui fait rage) avec cette mélodie en fond venant perturber un bloc très dense, comme une sorte de renfermement sur soi-même. Un morceau répétitif manifestant peut être la souffrance et cette sensation de s’être retrouvé piégé, bloqué et seul.

C’est en quelque sorte une transition à l’ultime morceau, Neubeginn (Nouveau départ), qui tourne moins en rond et semble être la décision prise par le protagoniste : partir. Une introduction avec un bloc saccadé, suivi d’une mélodie à la guitare puis aux claviers, semblant s’ouvrir vers un monde nouveau. Le morceau, du fait de son rythme, sonne comme une longue marche.

Tous les morceaux sont bons, si bien qu’il m’est difficile de n’en choisir qu’un seul que je préfère. Alors j’ai décidé d’en prendre un par partie : Verräters Geschick, Im Angesicht des Todes et Neubeginn.
Les compositions sont variées, certes pas complètes mais elles peuvent vous satisfaire selon ce que vous recherchez. Musicalement, l’album suit une évolution croissante, se stabilise et part vers quelque chose d’autre. Peut-être que cette autre chose annonce la couleur du prochain album ?

NOTE : 8 / 10

Tracklist:

1. Himmelsfall

2. Verräters Geschick

3. Mana Ewah

4. Waffenbruder Niedergang

5. Im Angesicht des Rides

6.Tobendez Herz

7. Neubeginn

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