Puisque nous sommes en pleine période d’hommages, Axoria a décidé de rester dans le thème en se consacrant à un album-hommage profondément marquant du groupe Bell Witch à leur ancien batteur et chanteur Adrian Guerra, décédé l’an dernier.
Mélancolie et désespoir, incantations et lamentations, voilà à quoi l’on pourrait résumer en quelques termes le dernier album de ce groupe originaire de Seattle aux Etats-Unis, intitulé Mirror reaper. Petite particularité de cet album, celui-ci ne contient qu’un seul titre de plus de 83 minutes. On pourrait penser que ce procédé allait rapidement lasser l’auditeur, or il n’en est rien et c’est là toute la réussite du tour de force que représente ce one-track-album !
Nous commençons directement par une introduction qui va nous donner le ton et l’ambiance générale de l’album. En effet pendant quelques minutes les quelques notes grattées une à une à un rythme extrêmement lent nous emmènent immédiatement dans une ambiance planée, presque irréelle, dans une mélancolie qui nous donnerait presque envie de lâcher d’entrée de jeu une petite larme. Les premières complaintes chantées arrivent d’abord avec un growl aux alentours de la 7e minute, puis l’ajout d’une voix claire dont on pourrait penser qu’il s’agit d’un chœur religieux ou d’une incantation donne toute la puissance à la symbolique d’hommage. Puis progressivement, le temps s’arrête, la vie s’éteint, les voix se taisent, les instruments s’éteignent un à un pour ne laisser que quelques notes jouées çà et là. Nous sommes dans l’entre-soi, dans ce passage de la vie à la mort, les notes deviennent si silencieuses qu’elles nous font perdre toute notion du réel. Les incantations reviennent doucement pour nous sortir de cette torpeur, comme si nous étions appelés par l’au-delà pour nous emmener vers le moment clé situé presque au centre du morceau, ou nous imaginons parfaitement le passage entre les deux mondes. La dimension spirituelle de cet album se poursuit au cours de la deuxième moitié de l’album ou une alternance magnifique des chants et des instruments continue de nous faire évoluer dans cet autre monde. Perdus dans le temps et dans l’espace, nous nous apercevons que les plus de 80 minutes se sont déjà écoulées…
Ce one-track-album est véritablement la pépite de cette fin d’année 2017, une expérimentation initiatique autant qu’un hommage vibrant et émouvant. Un album à écouter absolument d’une traite ! Dire qu’ils viennent jouer en France fin mars prochain pour deux dates (Bordeaux et Paris), on ne peut qu’avoir hâte d’aller à leur rencontre !
Track-list : 1- Mirror reaper
Note : 9 / 10