Aujourd’hui je vous propose de partir à la découverte d’Avast. Certes c’est ton anti-virus préféré, mais c’est aussi un groupe très prometteur que j’avais découvert grâce à un EP de deux titres sorti en 2016. Avast est originaire de Stavanger en Norvège et compte quatre membres : Hans Olaf Myrvang (chant et basse), Trond Salte (guitare), Ørjan Kristoffersen Lund (guitare) et Stian Steensnæs (batterie).
Avast ont passé l’an dernier à travailler au studio d’enregistrement sur leur nouvel album Mother Culture, un album concept qui examine les mythes sur lesquels la civilisation moderne repose. C’est un travail qui aborde l’idée potentielle d’une catastrophe mondiale et qui est inspiré du roman philosophique Ishmael de Daniel Quinn. L’album paraîtra le 26 octobre prochain chez le label norvégien Dark Essence Records (également label de Shining, Slegest, Hail Spirit Noir, Taake, etc).
Avast est un groupe que l’on pourrait considérer comme touchant à plusieurs genres musicaux, notamment le blackgaze et le post-metal (avec toutefois quelques touches de black metal norvégien traditionnel). La ressemblance avec la formation américaine Deafheaven est d’ailleurs frappante tout au long de l’album.
Cependant, les racines du groupe reposent essentiellement sur le punk rock et le hardcore, dans la mesure où les paroles ne sont pas centrées autour des thèmes traditionnels du black metal, mais tendent plutôt vers un sentiment philosophique et poétique sur les problèmes sociaux et environnementaux. On ressent même ces influences hardcore au niveau du chant.
Pour résumer, Avast combine habilement l’esthétique du black metal et l’aspect atmosphérique du post-rock afin de créer un son à la fois époustouflant et hypnotisant. Les passages atmosphériques font justement davantage penser à Alcest. L’envolée blackgaze épique du morceau instrumental « The Myth » en est l’une des meilleures représentations et fait d’ailleurs partie de mes passages préférés de l’album.
Si j’apprécie tout particulièrement cet album, c’est avant tout pour son intensité, son aspect mélancolique et sa variété. Pour les deux premiers points, je retiendrais notamment le final de « Mother Culture » et celui de « The World Belongs to Man ». Concernant le dernier point, je salue la capacité d’associer avec brio les passages planants et les passages plus sombres. Le morceau « Birth of Man » est selon moi le meilleur exemple, avec un premier bridge atmosphérique à la guitare et aux chœurs aériens, puis un deuxième bridge plus pesant à la limite du doom, avant de conclure par des riffs entre post-metal et post-black. Le morceau final « Man Belongs to the World » se démarque également de par ce côté sombre et lancinant.
Mother Culture confirme la première impression que j’avais eue d’Avast avec son premier EP : celle d’un groupe au fort potentiel. S’il fallait décrire ce premier album en quelques mots : atmosphérique, poétique, brutal, sombre et hypnotisant. Un album incontournable du cru 2018 pour tout amateur de post-black et de blackgaze !
Fée Verte
9/10
Tracklist :
- Mother Culture
- The Myth
- Birth of Man
- The World Belongs to Man
- An Earnest Desire
- Man Belongs to the World
Sortie le 26 octobre 2018
Liens du groupe :
www.facebook.com/avastband/
https://avastband.bandcamp.com/