Etes-vous prêt ? On va voyager ! Mais pas comme d’habitude… Si la musique fait rêver une grande partie d’entre nous en faisant vagabonder notre esprit au rythme des mélodies et autres blast beat, la formation que je vous propose aujourd’hui va nous servir de guide afin de nous mettre dans la peau d’un pécore lambda du grand nord ! Le tout avec humour et hargne !
Auringon Hauta est le nom de ce groupe qui va te faire vivre une journée en Finlande tout ce qu’il y a de plus banale, ou presque ! Allez, sans plus tarder mise en situation !
Vous vous réveillez un lendemain de cuite dans votre bicoque au bord du lac, un air rêveur d’Hammered Dulcimer se fait entendre (je soupçonne un synthé…). « The sacred morning » démarre donc dans la douceur histoire de vous éveiller tranquillement. Faudra quand même se magner l’train d’ouvrir les yeux car après 30 secondes de calme, la mélodie laisse place à un combo guitare / basse / batterie mid tempo bien assommant ! Un growl assez gras fait son entrée à son tour pour boucler un premier couplet tout dans la lourdeur ! Place au refrain qui sonne l’arrivée du violon et du chant clair, un chant d’ailleurs très enjoué qui ajoute pas mal de chaleur à l’ensemble ! Voilà en gros les ingrédients principaux de la formation (avec quelques surprises bienvenues au cours de l’album !), alternance growl / chant clair assez classique, un violon (et une flûte pour plus tard, mais chut c’est un secret), et un ensemble guitare / basse / batterie très lourd, rarement rapide et parfois même doom !
Ca y est, la journée a commencé et comme vous vivez en pleine pampa, pour bouffer, il faut pécher ! Deuxième titre, « Fishing Song », débute sans préambule toujours en mid tempo et après une minute de musique plutôt fade, vient un pont où s’invitent des jeux de gorge sur fond de batterie rituel, et même un genre de chant diphonique growlé ! Oui ! Objectivement c’est moche mais le rendu est vraiment cool ! Sans cette particularité ce titre est vite oublié … Bon c’est pas tout mais faut l’cuire l’poisscaille, du coup troisième titre « Woodcutting Song ». Arrivée de la flute, sur un air sautillant, l’heure est à la joie, on s’imagine parfaitement déambulé jusqu’au lieu coupe le sourire aux lèvres. S’ensuit un changement de ton tout à fait radical avec le growl agressif et les blast beat déchainés ! Au moins ça donne une bonne cadence de découpe ! Puis retour à la joie où l’on contemple le travail achevé sur fond de solo de guitare tout en simplicité. Vient le quatrième titre et le temps de prier Ukko, dieu de la mythologie finnoise (globalement équivalent à Thor). On a le droit ce coup-ci a une mélodie simpliste jouant au ping pong avec un chant type jeu de gorge. Après trois minutes à faire évoluer cette mélodie dans un esprit progressivement rafraichissant, on est plongé dans un pont musicalement ésotérique. La guitare se tait, la guimbarde entre en scène, quelqu’un psalmodie et la flûte perd le controle de l’harmonie au profit de la transe. Et on repart sur la même construction qu’au début. La composition en 3 parties donne de la matière, et merde ! Ça prend aux tripes ! C’est un peu la force de cette formation, ils ne révolutionnent pas le folk metal dans sa structure, mais apportent leur propre touche qui les rend reconnaissables parmi la myriade d’artistes du genre !
Vient ensuite « The Cruel Fight » en deux parties, une première intro très solennelle, et une deuxième où l’on rentre dans le vif du sujet. Blast beat, growl, on s’en prend dans la poire et manifestement, en Finlande ça se frite la tronche sévère ! Le septième titre célèbre le moment que toute personne, autochtone ou simple voyageur, se doit de vivre s’il veut réellement ressentir l’essence même de la Finlande. « Sauna Song » marque l’approche de la fin de la journée, ce moment où l’heure de la relaxation à son paroxysme a sonné. Ceux qui l’ont vécu le savent, la vue de ces petites bicoques remplit d’allégresse le plus malheureux des hommes. C’est donc sans surprise que la musique se lance dans la joie au son de la flute et des guitares sur un air sautillant. Il est temps de rentrer dans cette pièce étouffante et le couplet se lance dans une rythmique lourde, soutenue par un growl toujours aussi épais. N’y tenant plus, c’est tout fumant que l’on ouvre la porte menant au lac et au refrain qui revient dans la joie et la libération. Deuxième couplet, le corps redemande de la moiteur, cette fois-ci la lourdeur s’allonge dans un court solo pile dans la trempe Heavy. Ce sera tout pour cette journée, où l’on rejoint l’eau salvatrice une seconde fois, gambadant au son de cette flûte toujours pleine de vie et la musique s’éteint sur les bruits provoqués par l’autoflagellation aux rameaux de bouleau, favorisant la circulation sanguine. Enivrant tout ça non ?
L’album se clot sur le même style de composition avec « The Great Fire » et « Time of Spells », parce que oui, en Finlande, la fin de journée est le moment de se jeter des sorts en courant autour du feu. Ou plus sobrement d’allumer un petit feu pour faire cuire ses saucisses, de descendre trop de bouteilles d’alcool trop cher, et s’envoyer des braises rougeoyantes parce que lancer des boules de feu c’est super classe. Au grand dam de tes doigts. Comment ça ? Un peu cliché le coup de l’alcool ? C’est sans compter sur la dixième piste intitulée « – » … Les petits oiseaux qui chantent laissent place à un son totalement psyché, des rires et voix reminiscents, et la petite mélodie d’éveil de début de set remixéé dans un esprit sentant fort les hauts le cœur, puis comme inéluctable, l’album Ukon Julha se finit sur les doux sons d’un mec qui vomit ses tripes.
Alors, heureux ? Parce que faut bien avouer que sans pour autant casser la baraque, Auringon Hauta signe là un album avec sa propre personnalité qui a toutes les chances de marquer vos esprits !
Grymauch
NOTE : 7/10
Tracklist :
01. The Sacred Morning
02. Fishing Song
03. Woodcutting Song
04. Ukon Juhla
05. Cruel Fight Part 1
06. Cruel Fight Part 2
07. Sauna Song
08. The Great Fire
09. Time Of Spells
10. –
Sortie : Novembre 2014
Lien du groupe : Facebook.