Atlas Pain – Tales Of A Pathfinder

Avec son premier album What the Oak Left sorti en 2017, la formation italienne Atlas Pain était parvenue à se faire une place de choix dans mon petit cœur, et à se hisser dans le podium de mes groupes préférés. Après deux ans de travail acharné, ce groupe prometteur dans la scène « Epic-Pagan Metal » est de retour avec un deuxième album intitulé Tales Of A Pathfinder, une fois de plus sorti par l’intermédiaire du label italien Scarlet Records. Comme pour What the Oak Left, la pochette a été réalisée par Jan Yrlund (Korpiklaani, Manowar, Apocalyptica).

Ce nouvel album pourrait être considéré comme le projet le plus ambitieux du groupe jusqu’à présent, dans la mesure où il s’agit d’un album-concept. En effet, Atlas Pain s’apprête à nous faire vivre une expérience merveilleuse et unique. Le concept de Tales Of A Pathfinder est fondé sur un conte « steampunk » épique, tandis que l’auditeur sera conduit à l’autre bout du monde, afin de lui faire découvrir des terres inconnues et des cultures insoupçonnées. L’histoire se passe en 1899 à Londres. Le premier morceau, « The Coldest Year », plante le décor : au début de ce morceau d’introduction, on retrouve immédiatement les influences « steampunk » du groupe, avec le sifflement d’une locomotive à vapeur. Au loin, on devine une musique de cabaret, ainsi que des applaudissements. Mais n’ayez crainte, comme dit le chanteur, approchez donc ! Nous pénétrons alors dans une salle où se déroule un freak show. Des spectateurs réclament le silence avant que le numéro suivant ne commence. Un animateur, incarné par le chanteur du groupe, fait ensuite son entrée, et nous annonce que nous sommes sur le point de mener la plus grande expédition de tous les temps. Nous allons le voir peu à peu, chaque morceau de l’album sera un arrêt spécifique qui permettra à chacun de nous de découvrir des contes anciens et des cultures différentes, afin de nous faire apprécier tous les habitants de la planète. Préparez-vous à un long voyage, allons découvrir ces terres inconnues sans plus tarder !

Tales Of A Pathfinder, digne successeur de What the Oak Left, se révèle être un album aux morceaux tous plus épiques les uns que les autres, dans la lignée de groupes comme Equilibrium (influence la plus flagrante, notamment dans « The Great Run » et « Homeland »), mais aussi Ensiferum (« The Moving Empire ») et Wintersun (on ressent l’influence du Metal « made in Scandinavia » dans « Ódauðlegur », dont le titre signifie « Immortel » en islandais). Au niveau des voix, chant black, chant death et chœurs épiques s’alternent, ou s’associent, notamment dans les refrains. Lors de ce voyage épique, Atlas Pain nous emmène bel et bien aux quatre coins du monde : au Japon avec « Hagakure’s Way », en Islande avec « Ódauðlegur », en Nouvelle-Zélande avec « Kia Kaha », en Russie avec « Baba Jaga », et au Moyen-Orient avec « Shahrazād ». Mon plus grand regret à l’écoute de l’album, c’est que quitte à avoir fait un album-concept où tous ces pays sont explorés, j’aurais aimé que le groupe pousse ce concept jusqu’au bout en intégrant dans chacun de ces morceaux des influences musicales qui rappelaient justement les pays évoqués. Par exemple, dans « Hagakure’s Way » qui fait directement référence au monde des samouraïs, une petite mélodie typique d’Asie lors d’un bridge aurait par exemple été la bienvenue.

Malgré cela, Tales Of A Pathfinder regorge de bonnes idées, notamment dans la deuxième moitié de l’album. Les quatre premiers morceaux s’écoutent bien, mais restent en effet un peu « passe-partout » par rapport à ce qui va suivre. Jusqu’à « Ódauðlegur », c’est épique et efficace, mais pas tellement original, il manque ce petit quelque chose qui pourrait faire toute la différence. Et ce petit quelque chose, on le retrouve à partir de « The Great Run », avec un bridge surprenant entre « Dance Music » et « Uplifting ». Moi qui apprécie la musique électronique, cette incursion est une très bonne surprise dans ce morceau épique !

Le morceau suivant, « Kia Kaha », est le premier morceau dévoilé en avant-première par le groupe. Et après avoir écouté l’album dans son intégralité, il s’avère que ce sera finalement mon morceau préféré de l’album. « Kia Kaha » est un précepte maori se traduisant par « Reste fort ». Non seulement ce morceau est le plus entraînant de l’album, mais il incarne aussi ce que j’attendais pour chaque morceau faisant référence à un pays, à savoir des influences musicales typiques. En effet, il ne fait aucun doute que le groupe nous emmène en Nouvelle-Zélande, l’introduction menée par des voix chamaniques maories nous le prouve parfaitement !

Bien qu’il n’y ait pas d’influences musicales slaves dans « Baba Jaga », ce morceau est tout de même intéressant. Après une première partie épique dans l’introduction, on ressent ensuite le côté mystique et menaçant qu’inspire la sorcière russe. L’animateur du spectacle incarné par Samuele Faulisi fait une apparition dans ce morceau et déclame son texte. Quant aux chœurs, ces derniers créent une ambiance festive, si bien que l’on pourrait imaginer des Russes danser lors de ces « Lalalala-lalalalaaaaa !!! ».

« Shahrazād » est également un morceau intéressant. Pas de mélodies orientales, en revanche, quelques éléments font allusion à l’héroïne des Mille et Une Nuits. Avant de virer sur du metal épique, la douce introduction au piano fait par exemple penser à une berceuse, à l’image de Shéhérazade qui raconterait une histoire au roi de Perse jusqu’à ce qu’il finisse par s’endormir. En référence à la nuit, il y a un peu plus d’incursions atmosphériques dans ce morceau, qui se termine en douceur, gazouillements des oiseaux en fond, comme si la princesse avait raconté une histoire au roi jusqu’au petit matin.

Comme sur What the Oak Left, Atlas Pain nous propose en fin d’album un morceau-fleuve, à la différence où cette fois-ci, ce n’est pas un morceau intégralement instrumental, et ce n’est pas celui qui conclura tout à fait l’album. En revanche, à l’image de « White Overcast Line », c’est dans ce morceau de onze minutes intitulé « Homeland » que le groupe peut pleinement exprimer ses influences des musiques de film, et dans lequel le mot « épique » prend définitivement tout son sens. Le morceau débute de manière orchestrale et épique, avec en fond le ressac des vagues. La première partie du morceau est chantée, mais une grande part de celui-ci est instrumentale. On sent arriver par la suite un passage dansant et épique, avant un bridge calme au piano. S’ensuit une reprise heavy épique qui me rappelle un peu le jeu de Markus Vanhala dans Omnium Gatherum. Puis un bridge s’installe, où la musique de cirque de « The Coldest Year » retentit, chant du conteur à l’appui. Un nouveau bridge commence ensuite, cette fois-ci atmosphérique aux claviers, suivi d’une nouvelle montée épique. Comme « Shahrazād », le morceau prend fin en douceur, de manière atmosphérique avec une voix narrative.

Tales Of A Pathfinder se termine avec « The First Sight of a Blind Man », morceau instrumental mélancolique au piano qui m’a beaucoup fait penser à l’un des thèmes musicaux du film Titanic. Le voyage prend alors fin avec la divulgation d’un tout nouveau monde, empli d’espoirs naissants, dans une réalité opprimée par les machines et la vapeur depuis si longtemps.

Dans l’ensemble, j’avoue que What the Oak Left m’avait davantage transportée que son successeur Tales Of A Pathfinder, notamment grâce à des morceaux qui restaient plus en tête. En revanche, avec son nouvel album, Atlas Pain a su prendre des risques, que ce soit pour le concept de l’album ou pour y avoir intégré plusieurs éléments intéressants. Mais que le groupe se rassure, il reste dans mon top de mes groupes fétiches quoi qu’il advienne, et Tales Of A Pathfinder devrait tout de même faire partie de mes albums préférés de 2019 !

Fée Verte

7,5/10

Tracklist :

  1. The Coldest Year
  2. The Moving Empire
  3. Hagakure’s Way
  4. Ódauðlegur
  5. The Great Run
  6. Kia Kaha
  7. Baba Jaga
  8. Shahrazād
  9. Homeland
  10. The First Sight of a Blind Man

Sortie le 19 avril 2019

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