Aujourd’hui on met l’Italie à l’honneur avec Artaius qui nous présentent leur second opus après deux années de maturité ! Ai-je des attentes particulières concernant ce deuxième album ? Normalement non, j’ai découvert cet artiste pour cette chronique. Mais comme je suis un gros manche je me suis plongé dans le premier album pensant que c’était le deuxième…. Du coup je me suis fait une bonne idée de leur concept avec le premier opus « The Fifth Season » et donc la réponse définitive est oui, j’ai des attentes ! Mais ont-elles été satisfaites ? (On peut même rajouter un tadindin pour marquer l’effet dramatique.)
Alors voilà, le premier album pourrait se résumer brièvement de la sorte : Une énergie et une fureur certaines, accompagnées de mélodies très prenantes faites de flute, de violon et de synthé et surtout un coté prog et même avant gardiste délectable. Même si la globalité des titres manque d’égalité, je me régale toujours de ces breaks qui sortent de nulle part pour faire muter l’ambiance instaurée en une sorte de délire jazzy psyché totalement délirant ! Le tout donnait un rendu original mais encore un peu brut. J’attendais donc plus de maturité pour ce deuxième opus, tout en gardant l’aspect fou-fou qu’ils avaient ébauché.
Et malheureusement, c’est pas gagné. Artaius montre ici qu’ils sont capables du meilleur comme du pire…. C’est presque pas grand-chose mais ce sont des détails qui gênent l’écoute et putain ça fait chier !
Premier titre, « Seven Month », un léger synthé installe une ambiance de fond et une percu style bodhran fait son entrée avec un low whistle des plus élégants. Vient s’ajouter une rythmique metal galopante et là tu te dis que c’est parti, ça va péter, ça sent bon etc… Ba non. Cette intro se termine à la manière d’une fin de titre et la rythmique metal repart en mode un peu plus speed. Jusque-là ça aurait pu aller sauf qu’ils ont troqué la flute contre un synthé proprement dégueulasse à mon gout. Genre eurodance années 90 en allant chercher dans les recoins obscurs, je dirais même de parfaites sonorités d’accompagnement d’auto tamponneuse en fête foraine de campagne. Qu’on soit clair j’exagère probablement… Mais la brutalité avec laquelle l’intro, toute en délicatesse, se fait déchirer le côlon par cette mélodie électro sous cocaïne, ça m’fout les glandes. Mais bref, le morceau se poursuit sur ce schéma avec un duo vocal assez classique, growl masculin et voix clair féminine. Le growl est agressif et transmet une vraie fureur, presque semblable à l’aboiement enragé d’un clébard mal traité (c’est pas de l’ironie hein, je trouve ça vraiment furieux !). La voix féminine quant à elle, est une de celle que je ne remarque plus, noyée dans toutes ces demoiselles chantant de leurs voix si immaculées que toute vie en a disparu.
Deuxième titre, « Daphne ». Ça démarre dans l’agressif, growl, hurlement de guitare et ça se calme pour faire entrer le duo synthé/flute. Bon, le synthé est toujours aussi vilain mais couplé à la flute ça donne un rendu assez sympa, énergique. Le couplet s’articule autour de la rythmique metal et du chant féminin qui me laisse totalement indifférent malgré une volonté certaine de mélancolie. Le titre se poursuit avec le retour du duo synthé/flute qui laisse place à un break de fin au synthé plein de mauvais gout. Sérieusement….
Je ne sais pas ce qu’il leur a pris. Il était là ce maudit synthé au premier album, habilement mêlé à d’autres instruments, comme le passage en duo avec la flute sur « Daphne », ou sonnant tel le piano endiablé typique des seventies ! Mais là c’est juste hyper caricatural.
Il faut attendre le cinquième titre, « The Hidden Path », pour enfin jouir d’une touche d’originalité ! Et devinez quoi ? Le synthé est là… Mais il est judicieusement bien utilisé ! En duo avec la flute au début du titre durant une vingtaine de secondes, puis on casse le rythme avec une percu lente, une flute sautillante, et cette fois Mr le synthé dans un style proche des Doors. Voilà, c’est enfin original ! Toute la chanson est séparée en plusieurs fragments de rythmiques différentes et la fin se voit même offrir un break au piano style jazz et violon.
Ce titre sera le dernier réellement intéressant de l’album. On retiendra tout de même « Pictures Of Life », une ballade sympathique (pas de trace de synthé…), qui malheureusement n’atteint pas son meilleur potentiel émotionnel. En cause un chant féminin toujours autant dénué de vitalité.
Donc, voilà pas grand-chose à dire de plus sur ce « Torn Banners » (la chanson titre est d’ailleurs fade à souhait…) qui m’aura pas mal déçu. La musique est efficace, l’énergie est là, la prod est très propre, mais la voie qu’ils ont choisie a l’air d’être celle de la facilité. Les paris risqués qu’ils avaient pris avec « The Fifth Season » et qui en avait fait un album à la personnalité bien en relief, ont été quasi totalement abandonnés pour diluer cette touche personnelle dans quelques touches de mauvais goût et de simplicité.
Mais lancez-vous tout de même dans l’écoute de ce deuxième opus, on ne sait jamais, sur un malentendu ça peut passer. (Just kidding….)
Grymauch
NOTE : 5/10
Tracklist :
01. Seven Months
02. Daphne
03. Leviathan
04. Eternal Circle
05. The Hidden Path
06. Pictures of Life
07. Pearls of Suffering
08. Dualità
09. By Gods Stolen
10. By Humans Claimed
11. Torn Banners
Sortie : 19 mai 2015
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