3 ans après le très bon Jomsviking, les célèbres Amon Amarth viennent de revenir avec Berserker. Alors prenez vos haches, vos boucliers et votre casque d’ours : ça va saigner !
Amon Amarth fait partie de ces groupes qui, depuis leurs débuts, jouent toujours sous la même devise : on ne change pas une équipe qui gagne. Ce n’est pas tout à fait vrai, puisque le batteur a changé depuis, mais la musique a gardé une certaine constance dans le style … Alors, est-ce que ça vaut un coup d’oreille, si l’on connaît le groupe par cœur ?
L’album démarre avec « Fafner’s Gold », sur fond de guitare acoustique et de claviers, de quoi nous plonger directement dans les mines de la Moria … Ah oups pardon je dérive ! :p Toujours est-il que c’est très inhabituel pour le groupe d’utiliser des instruments acoustiques, puisque ce sont les groupes de folk metal qui en sont les premiers consommateurs. Mais c’est lorsqu’on enchaîne avec les grattes électriques qu’on reconnaît bien Amon Amarth.
Les gros riffs qui font la marque de fabrique du groupe sont bien là et sont à nouveau une des forces de l’album. Couplés à une excellente production, on ne résiste pas à l’envie de headbanguer, comme en témoignent « Crack the Sky » (faisant curieusement penser à « The Pursuit of Vikings ») ou bien « Valkyria », où dans ce dernier on entend la voix du producteur dire « Take One ! ». Est-ce volontaire ou pas ? Les paris sont ouverts !
Mais ce qui surprend de prime abord, ce sont des influences folk nettement plus marquées que lors des précédents albums. Ainsi, les mélodies montrent une certaine envie de se rapprocher de ses influences traditionnelles. On peut notamment l’entendre avec « Mjolner, Hammer of Thor », avec le célèbre marteau tapant sur l’enclume ou bien « The Berserker at the Stamford Bridge » (titre éponyme de l’album) avec l’intro à la guitare électrique jouant en solo une mélodie comme sortie de la nuit des temps.
Mais l’exemple le plus représentatif est « Ironside » (ma préférée de l’album, j’avoue …) avec son intro ressemblant à une ballade, comme si elle était jouée par un scalde (un troubadour viking). D’ailleurs, c’est dans ce dernier qu’on entend Johan chanter … en chant clair. Oui, vous m’avez bien lu ! Le growl est cependant toujours le chant principal de l’album et le sera toujours. Mais c’est dans cet album qu’on entend pour la première fois (et aussi « souvent ») du chant clair assuré par Johan lui-même. Avec sa voix grave et envoûtante, il est clair qu’on ne s’y attend pas !
En plus d’un côté folk plus assumé, Amon Amarth fait ressortir à nouveau ses influences heavy, avec notamment les rythmes galopants (donnant l’illusion de vikings courant dans les plaines) qu’on entend notamment dans « Shield Wall » ou bien « Wings of Eagle ». La piste la plus surprenante de tout l’album est sans conteste « Into the Dark » (qui est traditionnellement la piste la plus longue qui clôture l’album) dont le piano et les claviers donnent soudainement une tonalité bien plus dramatique, plus émotionnelle qu’on connaît très rarement chez Amon Amarth. En fait, depuis « Live for the Kill » et l’aide d’Apocalyptica, on n’a plus entendu de telles choses depuis.
Au final, peu de surprises sont à dénoter, mais il faut plutôt voir le verre à moitié plein. Amon Amarth délivre encore une fois un album solide comme le gaillard de sa pochette avec des titres hyper efficaces comme on a l’habitude de connaître. Le groupe a pensé ces titres pour les lives et justement, ces derniers devraient plutôt bien fonctionner. Va t-on pouvoir voir ce fameux Berserker sur scène (ou ailleurs) ? Affaire à suivre…
Note : 8.5/10
Tracklist :
- Fafner’s Gold
- Crack the Sky
- Mjolner, Hammer of Thor
- Shield Wall
- Valkyria
- Raven’s Flight
- Ironside
- The Berserker at Stamford Bridge
- When Once Again We Can Set Our Sails
- Skoll and Hati
- Wings of Eagles
- Into the Dark
Extrait de l’album :