Mardi 25 septembre, je me rends pour la première fois à la Gaîté Lyrique dans le troisième arrondissement parisien dans le cadre du « full Kodama European tour 2018 » d’Alcest. Les pionniers du blackgaze sont accompagnés sur cette tournée des Japonais Vampillia, et exceptionnellement du groupe lyonnais Celeste pour la date parisienne.
Je décide de prendre mes précautions et d’arriver bien avant l’ouverture des portes, et pour cause, le concert a affiché complet depuis plusieurs jours. Et lorsque j’arrive devant la salle une demi-heure avant l’ouverture des portes, il y a déjà un peu de monde. En attendant, j’admire la jolie façade de la Gaîté Lyrique (on s’occupe comme on peut).
Les portes ouvrent à 18h45, et après avoir récupéré mon invitation, j’emprunte un escalier puis un couloir pour accéder à la salle. Celle-ci est plongée dans la pénombre. Le plafond est si haut, j’ai l’impression d’être dans un petit Bikini (salle renommée de Toulouse).
Vampillia est le premier groupe à jouer. J’appréhende ce set car j’avais écouté il y a quelques mois l’un de leurs albums, et je n’avais pas tellement accroché. J’aime les groupes originaux, mais là, j’avoue que c’était un peu trop spécial pour moi. Cela dit, sachant que leur discographie est extrêmement variée, je garde espoir que certains morceaux me plairont plus que d’autres. Vampillia se définit comme groupe « brutal orchestra », et pourtant, lorsque les musiciens arrivent sur scène, ce n’est pas la première impression qu’ils nous donnent. En effet, le set commence avec un morceau instrumental tout doux au piano, puis au violon et à la guitare. Finalement, les riffs ne sont pas si éloignés du post-rock d’Alcest. Le bassiste et le deuxième guitariste entrent ensuite en scène. On observe une montée en intensité avec la guitare et la batterie, quand soudain, tout devient chaotique. Je comprends tout de suite beaucoup mieux l’appellation « brutal orchestra », ça en retournerait presque le cerveau. Le chanteur est le dernier à apparaître sur scène, et son entrée est fort remarquée puisque celui-ci semble comme possédé et est complètement déchaîné. Tant d’excentricité me ferait même presque peur. En revanche, je ne sais pas si cela était fait exprès, mais son chant était quasiment inaudible, du moins, de là où j’étais. Ce que j’ai trouvé intéressant, en plus de la présence du violon et des claviers qui enrichissent le post-rock du groupe, c’est l’alternance entre les passages calmes et les explosions sonores limite assourdissantes. Les riffs post-rock/blackgaze étaient également très beaux. Lors du dernier morceau, le chanteur a envoyé le pied de micro et le micro à une personne du public et le bassiste s’est jeté dans la fosse pour slammer. Finalement, Vampillia semble s’être adapté au thème « post-rock » de la soirée et m’a agréablement surprise !
SETLIST : Fenghuang / Some Nightmares Take You Aurora Rainbow Darkness / Fedor / LOST / NIJI / FUCK YOU / HOLY SHIT,MOTHER FUCKER / NEW SONG / Von / winter Ash / ggggzzgggzzz / big murder mountain
Place maintenant à Celeste, dont on m’avait dit beaucoup de bien mais que j’attendais de voir en live pour les découvrir. Le quartette lyonnais arrive sur scène, et chaque musicien porte un bandeau avec un éclairage rouge sur la tête. Le groupe déploie une grande énergie, un peu trop d’ailleurs, vu que je me prends l’eau des cheveux mouillés du guitariste en train de headbanguer. Musicalement, le groupe officie dans un mélange de sludge et de post-hardcore à la croisée d’Amenra et de Deluge. L’ambiance est pesante et oppressante, et les morceaux sont essentiellement instrumentaux et assez longs. Là encore, le chant était pas mal en retrait. J’avoue que ce genre de metal ne me fait pas vibrer habituellement, mais une fois de temps en temps ça passe bien, encore une autre bonne découverte ce soir !
SETLIST : Comme des amants en reflet / Cette chute brutale / Tes amours noirs illusoirs / (I) / A la gloire du néant / D’errances en inimitiés / Laissé pour compte comme un bâtard / Ces belles de rêve aux verres embués
Retour en terrain familier avec Alcest, que je vois maintenant pour la troisième fois. Comme promis, le groupe nous a interprété son dernier album dans son intégralité, en plus de morceaux issus des albums précédents. Dès le titre d’ouverture « Kodama », c’est un régal : le son est parfait, et c’est aussi beau, puissant et intense que sur CD. La musique est onirique, planante, et prend vraiment aux tripes. Certains passages ne manqueront pas de me faire headbanguer. L’émotion plane sur la salle, Neige, très humble, est très touché de l’accueil chaleureux et l’enthousiasme du public, et nous remerciera d’ailleurs à plusieurs reprises. Celui-ci devait être tellement déstabilisé qu’il s’est d’abord « planté » dans ses accordages, et lors du rappel avec le morceau « Délivrance », il avait oublié de rebrancher sa guitare. Comme quoi, être distrait, cela arrive même aux meilleurs ! Niveau setlist, je n’ai quasiment rien à redire, excepté que je ne comprends pas pourquoi le groupe a joué un morceau de moins (« Sur l’océan couleur de fer ») par rapport aux précédentes dates de la tournée. J’aurais également beaucoup aimé entendre « Écailles de lune Pt 1 », mais cela n’est qu’un petit caprice de ma part.
SETLIST : Kodama / Eclosion / Je suis d’ailleurs / Untouched / Oiseaux de proie / Onyx / Souvenirs d’un autre monde / Percées De Lumière / Autre temps / Là où naissent les couleurs nouvelles / Délivrance
Fée Verte