Utstøtt – Hjørungavågr

cover

Utstøtt est un projet epic black/viking metal assuré par la seule personne de Navnløs, jeune Américain originaire de Portland dans l’Oregon. Son premier EP, Legender Odin, sort en 2013. Les compositions s’inspiraient fortement des sonorités sombres et brutes des groupes black metal norvégiens et suédois classiques, en y mêlant les sonorités folk et epic du viking metal. Le tout secondé par des accompagnements orchestraux.

La même recette est appliquée dans le premier full-lenght, Hjørungavågr, à la différence que cette seconde galette semble plus aboutie, plus épurée, et de meilleure qualité au niveau de la production. Ce qui est étonnant, c’est que celle-ci a été assurée par Connor Reising, chanteur et guitariste du groupe groove metal/metalcore Hell’s Parish (une collaboration très surprenante donc, cherchez le lien …).

L’artwork est un tableau de Robert Bierstadt, peintre américain d’origine allemande du XIXe siècle, connu pour ses paysages de l’Ouest américain. On s’attend par conséquent à une musique grandiose, faisant voyager notre esprit dans cette nature luxuriante, à travers monts et rivières.

Hjørungavågr est un album-concept centré sur la bataille navale nordique d’Hjørungavågr. L’album relate la bataille menant un guerrier païen à sa perte, puis son voyage dans le royaume de Fólkvangr, champ ou prairie sous la gouverne de Freyja (déesse majeure dans le paganisme germanique et nordique).

L’album commence calmement avec les chœurs aériens mais mystérieux de Cavan Wagner (guitariste du groupe de metal symphonique Cerridwen), dans une ambiance à la fois atmosphérique et menaçante. Dès lors que le chant black retentit, on entre vraiment dans la bataille, avec un rythme plus soutenu et des cris de guerriers croisant leurs fers. L’ambiance devient alors plus brutale et énergique. Puis tout s’arrête brusquement, le silence plane le temps de quelques secondes, avant de reprendre sur un chant trainant et caverneux dans une ambiance des plus sinistres. Utstøtt semble privilégier le côté instrumental, ainsi que les changements de rythme et d’ambiance, à l’image de Summoning, Windir, Caladan Brood ou encore Enslaved. Navnløs accorde également une place considérable aux chœurs clairs et éthérés.

« Hjørungavåg » paraît ainsi annoncer une certaine variété tout au long de l’album. Malheureusement, détrompez-vous, le plaisir sera de courte durée. On s’aperçoit rapidement que les mélodies, bien qu’agréables, sont trop répétitives. Étant donné la longueur des morceaux, on aurait espéré plus de variété. Mais là, c’est toujours la même rengaine, certains passages m’ont paru interminables ! De ce fait, écouter l’album d’une seule traite relèverait de l’exploit, dans la mesure où celui-ci dure 1h10 ! Alors un conseil, mettez-le plutôt en fond sonore, comme musique d’ambiance, et surtout, faites autre chose en même temps ! Si la batterie n’était pas là pour assurer les changements de rythme et d’ambiance, grand Dieu, cela serait affreusement plat ! Quant au chant black, celui-ci manque également de nuance, mais dans la mesure où il n’intervient qu’occasionnellement, il permet au moins de relever l’ensemble. Le chant death se révèle également d’une grande utilité pour apporter un soupçon de variété, dans « En Hedensk Død » et « Uskadd ved Menneskeheten ». En revanche, dans « Storsalen Av Eik », l’association black/death (on a vraiment du mal à déterminer) et chants clairs n’est pas très agréable. C’est vraiment dommage car ce morceau est l’un des rares à être plus diversifié. Celui-ci commence en effet sur le gazouillement des oiseaux et le crépitement du feu, pour enfin nous imaginer au milieu d’une nature riche et verdoyante. S’ensuivent alors une mélodie orchestrale et chorale dans une ambiance impériale, mélodie qui sera reprise par la guitare, dynamisée grâce à la batterie. « Etterlivet » est également un morceau beaucoup plus digeste, car il est beaucoup plus court que les autres. L’ambiance est plus dynamique et énergique, et l’on retrouve les belles sonorités impériales. Le dernier morceau, « Uskadd ved Menneskeheten », comporte des riffs de guitare plus variés, ainsi qu’un passage avec une voix parlée en arrière-plan, et se conclut sur une mélodie mélancolique du violoncelle.

Bref vous l’aurez compris, ce qui laisse terriblement à désirer dans cet album, c’est la diversité et l’intensité des mélodies. Utstøtt fait encore pale figure comparé au représentant du black metal epic et atmosphérique qu’est Summoning, et a du chemin à parcourir, mais on peut parfaitement espérer une évolution positive pour ce projet tout juste naissant.

Fée Verte

6/10

Tracklist

1. Hjørungavåg

2. Hagl Over Stekende Skip

3. Skrotter Under Bølgene

4. En Hedensk Død

5. Etterlivet

6. Skjønnhet av Fólkvangr

7. Storsalen av Eik

8. Klippene Over og Skogen Under

9. Uskadd ved Menneskeheten

Sortie le : 20/02/2015

Liens du groupe :

http://utstott.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/Utstott?fref=ts

https://www.youtube.com/watch?v=oOtCsdXRY_g

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.