The Ruins Of Beverast / Wolvennest / Chapel Of Disease

Croyez-le ou non, depuis presque deux ans que je suis à Paris je n’avais pas encore eu l’occasion de mettre les pieds au Glazart. C’est donc avec un peu d’appréhension (et aussi avec Xartyna) que je me dirige vers cette salle réputée pour son mauvais son – bien que mon autre collègue Varulven soit également là pour m’affirmer le contraire. Pas question en tout cas de rater l’affiche de ce soir, dédiée à trois groupes du label allemand Ván Records, qui aime nous proposer depuis plus de 10 ans des groupes à la démarche souvant innovante et plongée dans l’occultisme. Les deux premiers groupes semblent avoir été inversés entre l’annonce initiale et le running order : c’est donc Chapel Of Disease qui ouvre la soirée, suivi de Wolvennest et enfin The Ruins Of Beverast.

Après l’ouverture des portes vers 18h15, on patiente un peu moins d’une heure avec une bonne bière avant de pouvoir rentrer dans la salle à proprement parler. Juste le temps de se placer au premier rang, et déjà les Allemands de Chapel Of Disease entrent sur scène.

CHAPEL OF DISEASE

Seul groupe inconnu de la soirée pour moi, je venais donc sans en attendre grand chose. On m’avait seulement parlé d’un death metal assez varié et innovant avec des plans psychédéliques (et c’est bien assez pour me mettre l’eau à la bouche). Très bonne surprise et énorme claque. Le groupe délivre en effet une musique fondée sur un death metal classique avec un growl assez puissant sur lesquelles viennent se rajouter diverses influences, dont des passages tirant même vers le black metal au niveau des guitares, mais aussi en effet, des parties complètement psychédéliques ou bluesy. Tantôt catchy, tantôt hypnoptisantes, elles n’en diminuent pas pour autant la violence du death metal dans lequel reste tout de même principalement ancré le groupe. Un set parfaitement exécuté, carré et entièrement centré sur la musique (le chanteur ne nous adressera qu’un bref « Thank you Paris ! » avant de quitter la scène). Ça m’a tellement plu que je suis repartie avec le dernier album duquel étaient tirés tous les morceaux de ce soir.

L’avis de Varulven :

Contrairement à Herja, Chapel of Disease est le groupe que je connais certainement le mieux ce soir. En effet, j’ai énormement apprécié le dernier album, qui voyait les Allemands passer d’un death metal assez old school influencé par le swedeath et Morbid Angel (le nom du groupe est d’ailleurs la contraction de deux titres de l’Ange Morbide), à un death metal beaucoup plus varié et riche, teinté d’influences rock’n roll, blues et psychés (oui oui, tout cela à la fois). Et si l’on peut penser que la formule aura du mal à prendre forme en live, à la vue de l’hétérogénéité de leurs influences, il n’en est finalement rien, le quatuor nous livrant une musique très énérgique, épique et surtout remplie de mélodies accrocheuses et d’arpèges très planantes et jouées en pleine reverb’(l’intro de « Song for The Gods » !!!). Tous les morceaux joués furent d’ailleurs parfaitement exécutés, et, ce malgré quelques « problèmes » de sons sur les passages les plus death metal. Chapel of Disease aura finalement répondu à toutes mes attentes, en proposant un set varié, efficace et rempli de feeling et d’authenticité. A revoir au plus vite !

WOLVENNEST

Une sorte de petit autel est installé dans un coin de la scène avec crânes, bois de cerf, bougies et encens ; cette mise en scène sera complétée par des projections sur le fond de scène (que je n’ai cependant pas vraiment pu apprécier, cachées par la batterie depuis mon point de vue). Les six membres se placent sur scène avec un look complètement hétéroclite : lunettes noires et chapeau melon pour l’un, grande robe noire pour la chanteuse cachée derrière des claviers… Une attitude qui correspond finalement bien à la difficulté de classifier leur musique : entre un fond de black metal, de l’ambiant/atmo, du psychédélique… Le set commence par une longue partie instrumentale répétitive complètement hypnoptique – si vous n’arrivez pas à rentrer dedans dès le début, c’est sûrement fichu pour la suite. Ils enchaînent avec « Ritual Lover », sûrement le titre le plus identifiable de l’album Void, sorti l’an dernier. Alexander Von Meilenwald (The Ruins Of Beverast) se glissera également derrière le micro pour le dernier morceau. J’ai globalement trouvé leur passage très bon (et très court!), mais le son était un peu moins bon que sur Chapel Of Disease, le volume des guitares souvent trop fort et saturé empêchant d’apprécier complètement la musique.

THE RUINS OF BEVERAST

C’est bel et bien The Ruins of Beverast que j’attendais le plus ce soir, découvert à la sortie du dernier album, Exuvia, qui nous plongeait avec brio dans un univers chamanique. One man band d’Alexander Von Meilenwald, celui-ci est accompagné d’un line up complet en live, en partie composé de membres de Dark Fortress ou Secrets of the Moon. Les Allemands délivrent un black / doom atmosphérique, fortement immersif, avec des compos longues et complexes.

Je reste cependant un peu sur ma fin. Outre le fait que le set ait été écourté suite à des problèmes techniques, connaître les morceaux sur le bout des doigts est sûrement nécessaire pour pleinement apprécier le live. La setlist se composait de deux morceaux d’Exuvia et de deux autres d’albums antérieurs (que je ne connaissais donc pas, ne m’étant penchée que sur les deux derniers opus, Exuvia et Blood Vaults). S’il y a eu quelques moments particulièrement prenants, j’ai globalement eu du mal à être autant emportée par le live que par les albums. The Ruins Of Beverast propose typiquement le genre de musique qui se vit seul, chez soi, au casque, dans le noir. Forcément, le ressenti ne peut être le même sur scène. Après « Maere (On a Stillbirth’s Tomb) », on comprend vite que le groupe a des soucis. Ils tenteront pendant de longues minutes de les régler, le batteur en profitant pour nous occuper en improvisant. Mais au bout d’un long moment sans solution et arrivant à l’heure à laquelle devait normalement se finir leur set, les Allemands quittent finalement la scène. On n’aura sûrement raté qu’un seul morceau, mais pour des compos d’une moyenne de 10-15 minutes, ça fait. Merci tout de même au groupe qui a fait de son mieux pour essayer de régler le problème et continuer, on ne contrôle pas les aléas du live !

Dommage de finir une si bonne soirée par une note un peu négative, mais on retiendra tout de même trois belles prestations dans leur ensemble avec des groupes singuliers menés par des artistes engagés et dévoués à leur art.

Merci au Glazart, à Ván Records et aux groupes ! (et merci également à Varulven et Xartyna pour leur participation textuelle ou photographique à ce report)

Herja

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