Sabaton / Apocalyptica / Amaranthe (Zénith de Paris, 07/02/2020)

Nouvelle décennie, donc nouvelle salve de concerts ! Ce vendredi 07 février 2020, « The Great Tour » de Sabaton passait par le réputé Zénith de Paris, avec à ses côtés de grands noms comme Apocalyptica et Amaranthe. Une bonne occasion de poser un RTT et surtout de s’offrir une bonne dose de gros son, la première fois depuis plus de 6 mois (je ne le cache pas : ça commençait à être long).

Préambule

Avant d’aller au concert, et étant le week-end de passage dans la capitale française, je visite d’abord un des lieux les plus emblématiques : les Catacombes de Paris. A part quelques touristes américains, espagnols, etc. il n’y a pas grand monde. Quelle chance ! Surtout lorsqu’on s’y présente à l’ouverture…

Même si le lieu est lugubre (c’est une ancienne carrière de granit accessible à plusieurs pieds sous terre), il est absolument incroyable ! La présentation des os et autres crânes est une véritable œuvre d’art qui est résolument fascinante et dont je recommande la visite. 

Le concert

Après un petit séjour à la bibliothèque de la Cité de la musique, je me rends vers 15h30 sur les lieux, sous un soleil radieux. Il y a déjà un attroupement d’une cinquantaine de personnes qui attendent patiemment. Certains en tenue militaire, d’autres en T-Shirt (non mais les gars, il fait 5 degrés…), bref déjà du beau monde. Comme prévu, l’ouverture se fait à 17h30, avec les éternels sprinters qui essayent d’avoir la sacro-sainte place de la grille. Personnellement, en pressant un peu le pas, j’arrive à bien me placer tout devant, sur la droite.

Amaranthe

Il est 19h lorsque retentissent les claviers électro de « Maximize » avant l’arrivée sur scène de tous les musiciens un à un. J’avais déjà vu Amaranthe il y avait tout juste un an (qui avait fait l’objet d’un live report) et j’en avais gardé un très bon souvenir.

Première partie oblige, leur setlist est logiquement raccourcie et se compose principalement de leurs gros titres, « Digital World », « Call out my Name », « Hunger », « Helix », « GG6″…Comme d’habitude, Nils Molin se montre toujours aussi énergique sur scène avec sa voix puissante, Henrik reste toujours parfait dans son rôle de baroudeur avec son growl caverneux. 

Je trouve peut-être Elize à la voix un peu plus fatiguée que d’habitude (peut-être est-ce dû à la grosse série de concerts qui les avaient précédés). Mais ce sentiment s’évapore vite, lorsqu’arrive notamment « Amaranthine » où toutes les lumières de portable s’allument dans la salle, pour accompagner un de ces doux moments. Il semble alors que sa voix revienne tout d’un coup, pour nous mettre un sérieux coup de frissons. Et qui finalement ne nous quittera plus. 

En résumé, une très bonne performance, peu de surprises, si ce n’est l’absence de « 1000 Lightyears », un de leurs standards qui est toujours repris. C’est peut-être le seul point négatif, mais je ne leur en tiendrai pas rigueur, en raison du contexte particulier et de ce qui allait venir par la suite…

Apocalyptica

Annoncés comme « Special Guest », c’est certainement leur présence qui m’a décidé à acheter le billet (mais pas que !). On ne présente plus ce quartet finlandais qui se distingue de tous les groupes par son utilisation des violoncelles comme personne ne sait le faire. J’en attendais beaucoup de ce groupe, tant son dernier album Cell-0 (sorti en janvier dernier et entièrement instrumental) est tout simplement sublime ! Un de mes coups de cœur de cette année et que je vous conseille d’écouter ! 

C’est vers 20h que des effets vidéo sont projetés sur l’écran prévu à cette occasion. On y voit alors comme une ville se dessiner et s’effacer, pour symboliser une destruction. C’est en effet pour illustrer « Ashes from the Modern World », issu de leur dernier-né, et à partir de là, tous les musiciens rentrent un à un. A l’occasion de cette tournée, le groupe s’est séparé de son chanteur Franky Perez (d’ailleurs définitivement puisque ce dernier a quitté le groupe en 2016), pour ne proposer qu’un set instrumental. Un choix particulièrement audacieux, mais qui se révèle très positif.

En effet, malgré l’absence de chant, le groupe se montre particulièrement énergique. Du fait qu’ils soient tous passés par l’Académie Sibelius, une des plus prestigieuses de Finlande, on remarque à quel point le niveau de jeu est très élevé ! D’ailleurs, je peux le dire sans modestie : ils jouent comme des dieux ! Depuis 2005, les violoncellistes se font également accompagner du batteur Mikko pour « alourdir » le son (donc le rendre plus metal).

Le groupe pioche dans ses plus grands standards, comme le très célèbre « Path », « Grace »… Ainsi que les titres du nouvel album, comme mon préféré « En Route to Mayhem », dont la mélodie m’hypnotise à chaque fois que je l’entends. Lors de l’interprétation, je remarque une excellente cohésion de groupe, puisque ceux-ci n’hésitent pas à faire les guignols sur scène (tirer la langue, danser le twerk, donner des coups de pied imaginaires à ses pairs…), tout ça dans la joie et la bonne humeur. Cela fait plutôt plaisir à voir ! 

La setlist n’a pas été entièrement instrumentale, puisque le groupe invite Elize à venir sur scène interpréter quelques titres de son répertoire, comme « I Don’t Care » (où Eicca s’est également joint, ce qui m’a beaucoup surpris) ou bien « Seemann », reprise de Rammstein (et en allemand s’il vous plaît !).

Un des moments les plus mémorables reste celui de « In the Hall of the Mountain King », morceau classique d’Edvard Grieg. Alors qu’ils devaient commencer le morceau, Perttu se met soudainement à jouer « Thunderstruck » d’AC/DC, ce qui met bien la foule bien en délire. Mais ça la met encore plus en délire lorsqu’il continue avec les notes de la Marseillaise, aussitôt chantée par la salle entière ! Un des moments les plus drôles de la soirée !

Et c’est sur leur cultissime « Nothing Else Matters » (reprise de Metallica) que le temps s’arrête soudainement et que les archers se taisent. Au final, on peut dire qu’Apocalyptica est un excellent performeur, tant on est passé par toutes les émotions. Leur aisance scénique et leur niveau de jeu très élevé font que leur performance s’est montrée réussie ! Il y a des chances que je les revoie un jour…

Sabaton

Et c’est à 21h que nos héros du jour (sans jeu de mots) débarquent en grandes pompes. Au son de « Flander Fields » et « Sun Tzu Says », on voit des membres du staff tenir de chaque côté l’immense rideau couvrant la scène. Et c’est là que soudainement il se détache d’un coup pour dévoiler le groupe jouant « Ghost Division ». On rentre déjà dans le vif du sujet ! En effet, les flammes commencent à sortir de leurs pylônes et l’immense écran vidéo au fond de la scène passe des animations pour illustrer le titre.

On peut dire que le groupe a mis d’énormes moyens dans la conception de son concert, à commencer par les flammes. Certes, ce n’est pas le même niveau que Rammstein, mais c’est tout aussi remarquable ! On s’en prend clairement plein la vue ! Ajoutez à cela des explosions et de la fumée, et on pourrait presque se croire dans un film de guerre. 

Sabaton le démontre : il ne fait rien dans la demi-mesure, puisque le concept de la guerre est poussé jusqu’au bout. Déjà dans les décors rappelant une tranchée de la Première Guerre Mondiale, mais surtout au niveau de la mise en scène !

Celui qui y apporte beaucoup, c’est son charismatique leader Joakim. Toujours souriant avec ses célèbres lunettes sur le nez, il se montre très énergique, très communicatif avec le public. On a ainsi pu assister au fonctionnement de l’avion du Baron Rouge (avec son hélice qui tournait !) et où un clavier d’orgue était installé à la place du pilote. On l’aura compris, c’était préparé pour le titre « Red Baron », issu du dernier-né du groupe. On a également pu passer à une ambiance plus sombre avec « The Attack of the Dead Men » où tous les guitaristes du groupe ont porté des masques à gaz, mais également le chanteur qui avait la bouteille de gaz moutarde en plus ! Rassurez-vous, c’était certainement du faux gaz, sinon ce concert aurait été un carnage (au sens strict du terme).

Tous les standards passent, comme « The Lost Battalion », « The Last Stand », « Night Witches », ainsi que les nouveaux titres comme « Great War » (avec beaucoup de flammes), « Seven Pillars of Wisdom »… Et toujours cette bonne humeur communicative. Le batteur Hannes, perché sur son tank, semble être une vraie machine qui mitraille à tout va. Chacun des guitaristes se montre précis et implacable avec leurs riffs qui tirent comme des canons. 

Toujours est-il qu’en fin de compte, on ne voit pas le temps passer. Si bien qu’un moment unique se produit, sans prévenir : l’arrivée sur scène d’Apocalyptica (sans son batteur resté dans les loges). Ceux-ci, étant « Special Guests », nous ont offert le privilège de jouer avec Sabaton sur certains des titres de ce dernier, en version revisitée ! A commencer par « Angels Calling », ayant donné lieu à une collaboration visible sur Youtube (et disponible en single indépendant). Mais d’autres titres suivront, comme « The Fields of Verdun » ou bien « The Price of the Mile ». C’est là que je commence à désespérer : y aura-t-il des titres de Carolus Rex, que je considère comme un des meilleurs disques de Sabaton  (et qui est surtout mon disque préféré) ? Mes craintes se dissipent très vite aux notes de « The Lion from the North » durant lequel le groupe revient affublé de vestes bleues et jaunes (donc aux couleurs de la Suède). « Carolus Rex » passera également.

Alors que Joakim annonce avant de se retirer avec le groupe « Bon c’est fini ! Bonne nuit ! », le public hue copieusement le groupe (pas pour de vrai hein…), et entonne même les fameux chœurs de « Swedish Pagans ». Le groupe reviendra sous les acclamations du public pour entamer son dernier round avec ses classiques comme « Primo Victoria » et enfin « Swedish Pagans » que le monde attendait tant ! Et c’est sur « Hell and Back » que Sabaton tire sa révérence, avec le petit générique qui va bien et présentant l’équipe qui a travaillé à la conception du concert. 

Au final, pour le premier concert de 2020 (et le premier de la décennie), on peut dire que ça commence très bien ! Une très belle affiche, d’excellentes performances, une superbe ambiance de salle… Que demande le peuple ?

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