Live Report Paris/Berlin de la tournée Korpiklaani / Arkona / Heidevolk / Trollfest

Les hordes de fans européens de Folk/Pagan Metal se sont réveillées dès le mois dernier au son des cornes de guerre, à l’annonce de la tournée Korpiklaani / Arkona / Heidevolk / Trollfest sur la période février/mars. France, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, République Tchèque… Tout le monde y passe ! Nous vous contons ce que nous avons pu voir et apprécier des combats épiques qui s’en sont suivis à Paris et à Berlin…

Trollfest

Paris, le 20 février 2018

Du monde était déjà amassé devant les portes de l’Elysée Montmartre dès mon arrivée. Il faut dire que cela faisait plusieurs années que je n’étais pas revenu dans cette salle, et ce depuis l’incendie qui avait forcé sa fermeture en 2011. Mon retour en ce lieu fut enthousiaste au vu des agrandissements entrepris.

Le son aussi fut tout à fait à la hauteur durant cette soirée, et je pus l’entendre dès mon arrivée dans la fosse durant Trollfest. Telle une petite troupe débarquant tout droit d’un cirque, les gugus savaient comment mettre l’ambiance dès le début du concert. Même à 17h, le devant de la scène était bien plein, et il ne fallut que quelques titres pour enflammer la fosse. Un pogo festif des familles s’installait alors sur les titres totalement dingues des norvégiens. Usant de multiples instruments sur scène, tout comme les tenues les plus extravagantes qu’ils aient pu trouver, Trollfest se déchaînait plus que jamais, haranguant la foule et l’intimant à se défouler de la plus folle des manières.

Et quelle ne fut pas ma joie quand le chanteur demanda à la foule de faire de grandes chenilles sur l’un de leurs titres phares, repris en chœur par la foule alors que nous serpentions entre les personnes trop timides pour se joindre à nous. Une grande fête qui commençait à point nommé, avant que nous n’entamions des hostilités plus guerrières avec Heidevolk.

Berlin, le 28 février 2018

Je suis arrivée au Columbia Theater, chaleureuse salle de concert berlinoise, au moment où Trollfest reprenait « Toxic », de Britney Spears. Sur scène, les musiciens en tenue d’explorateur, une couronne de ballons sur la tête, des guirlandes de Noël sur les guitares et une machine envoyant des bulles au dessus de la tête du public, ça vous pose une ambiance.

Pour être honnête, l’ambiance humoristique ne m’a pas vraiment plu, et à voir les grimaces que faisaient certains métalleux allemands autour de moi, je n’étais pas la seule. Enfin, dans le pit, une masse de gens enthousiastes bondissaient en reprenant les mouvements indiqués par le chanteur, je me dis que Trollfest a tout de même un public et qu’ils étaient contents de les voir.

Heidevolk

Paris

Point de show totalement débile et digne d’un cirque pour Heidevolk, mais un show où les cornes, bracelets de force et autres cheveux longs étaient de sortie. Mené par leurs deux chanteurs au chant clair grave et puissant, les hollandais ont fait preuve d’une prestation solide et sincère, où leurs chants guerriers se mêlaient à un Métal mélodique et martial. Restant finalement un peu en retrait, sur le côté de la fosse qui commençait à bouillonner tranquillement, sirotant ma bière, j’appréciais tranquillement le concert des hollandais.

Bien entendu, le nouvel album Vuur Van Verzet sorti en janvier dernier était à l’honneur, avec des titres que j’avais déjà bien aimé sur CD, et qui là se révélaient déjà beaucoup plus en live, comme « Ontwaakt », mais aussi « A Wolf In My Heart » et son refrain reconnaissable entre mille, où l’ensemble du groupe chante en chœur. Un très bon moment, et qui me fait vraiment apprécier Heidevolk sur scène. On aurait d’ailleurs préféré un peu plus de patate sur les micros des musiciens pour le backing vocal.

Une bien belle performance martiale de la part des hollandais, donc. On regrettera l’absence d’un célèbre « Nehalennia » en fin de concert, qui finalement s’est terminé sur une cover de Normaal. La prochaine fois, peut-être !

Berlin

Ah, Heidevolk, je les adore ! C’est vraiment le groupe que j’attendais le plus de ce concert. D’ailleurs c’était confortablement calée dans leur hoodie que j’étais venue ce soir-là. J’aime avant tout Heidevolk pour les harmonies de voix qu’ils nous proposent. Quasiment tous les musiciens s’y mettent, le plus souvent à deux ou trois, et leurs voix graves et profondes résonnent en parfaite harmonie – ces gars là savent ce qu’ils font. Je tiens à féliciter aussi les techniciens pour la balance impeccable : les voix étaient parfaitement audibles par dessus les guitares, on pouvait profiter des arrangements vocaux judicieux, tout en appréciant la puissance vrombissante des basses, et ça, ça n’arrive pas souvent en concert.

J’ai retenu mon souffle tout au long du set, appréciant d’écouter pour la première fois les morceaux de leur nouvel album, aussi bien que les grands classiques, comme « Vulgaris Magistralis » repris en chœur par le public en extase. Mais mon moment préféré a été « Yngwaz Zonen », également issu du dernier album, chanté intégralement a cappella avec les battements puissants de la grosse caisse. C’est un chant viril, puissant, emphatique, le chant des Vikings qui rament sans relâche pour se rendre sur le champ de bataille. J’ai hâte de retourner voir Heidevolk en concert pour l’entendre de nouveau !

Arkona

Paris

Les lumières s’éteignaient peu à peu afin de baigner la scène de ténèbres opaques pour Arkona, avant que la chanteuse Masha ne débarque sur scène devant son petit autel orné d’un crâne de taureau et ne psalmodie d’étranges mots sur l’intro « Mantra ». Car tout comme Heidevolk, Arkona fêtait aussi la sortie de son nouvel album Khram en janvier dernier. Ce fut d’ailleurs l’objet de ses six premiers morceaux, avec les sombres « Shtorm », « Tseluya Zhizn’ », « Khram » et « V Pogonye Za Beloy Tenyu », joués entre l’intro et l’outro de l’album. Des morceaux noirs et froids à souhait, ne laissant que par moments entendre le son de la flûte. Le son est dense, les morceaux plutôt longs, et malgré leur indéniable qualité sur scène, il fallait tout de même s’accrocher pour suivre l’aventure épique des russes, en tout cas pour quelqu’un qui n’avait pas écouté l’album avant.

La fosse n’en aura cependant cure et effectuera un pogo sur chacune des interventions growlées de Masha et des blast beats récurrents du groupe. La longeur des titres ne sera pas un problème au beau milieu du pit, et le sera encore moins sur le redoutable « Goi, Rode, Goi! », très attendu par le public. Les phases dansantes de ce titre phare des russes enflammeront définitivement l’Elysée Montmartre, avant que la fin de concert et ses rapides mélodies folkloriques n’effacent quelque peu l’atmosphère très lourde du début et du milieu de concert.

En effet, Arkona aura choisi de dégainer ses morceaux dansants « Stenka Na Stenku » et « Yarilo » à la toute fin du show, histoire de faire transpirer toute la salle avant de sortir sous les applaudissements. Arkona aura eu le chic de mêler tous les types d’ambiances ce soir !

Berlin

Ayant déjà vu deux fois Arkona en concert, dans des conditions variées, j’étais impatiente de les revoir à nouveau. J’ai trouvé l’ambiance du début de concert assez différente de ce que je connaissais jusque là. Le charisme glacial de Masha était renforcé par le décor, les lumières, les autres musiciens assez en retrait. Au niveau du son, je ne sais pas si cela venait d’un choix ou d’un rendu technique, mais j’ai trouvé l’ambiance un peu moins folk et un peu plus prog, presque électro, que lors des précédents shows. Des morceaux planants et chamaniques, un growl à mettre la chair de poule au plus endurci des métalleux, j’ai beaucoup aimé cette nouvelle facette d’Arkona.

Korpiklaani

Paris

Qui ne connaît pas la fougue légendaire des déjantés de Korpiklaani une fois les gaillards sur scène ? Surtout lorsque ces fameux gaillards commencent par une musique qui a tendance à faire remuer la fosse toute seule, j’ai nommé « Happy Little Boozer ». Il n’en fallait donc pas plus pour mettre un sacré bazar dans l’Elysée Montmartre, et ce jusqu’à la fin du show. Je participais allégrément à ces petites folies, notamment lorsque des chansons que j’attendais déboulaient comme des furies, comme « Wooden Pints » et « A Man With A Plan ».

Le chanteur Jonne, ne possédant pas sa guitare, avait donc tout le loisir de parcourir la scène au milieu de ses compères, tout aussi énergiques sur scène et haranguant la foule sur chaque pause. Un show comme sait les faire depuis longtemps Korpiklaani, qui ne se pose pas de questions et étale sur scène près d’une vingtaine de morceaux, tous plus punchy les uns que les autres. On s’y attendait presque au fur et à mesure que le concert arrivait à son terme, mais l’enchaînement « Tequila » / « Beer Beer » / « Vodka » en fin de concert ne pouvait que conduire à une explosion de la fosse. Tout comme Arkona, les finlandais avaient réservé une belle surprise à leurs fans.

Le groupe effectuera tout de même un petit rappel, qui se conclura sur une musique des plus posées et calmes, terminant avec douceur ce concert et cette soirée qui nous aura bien épuisés !

Thrall : Ah que ça faisait longtemps ! Il faut dire que le temps a tendance à filer vite, et qu’un concert de Folk/Pagan tel que celui-ci, et bien cela faisait belle lurette que je n’en avais pas profité ! De la musique entraînante, des pogos festifs, des danses endiablées, des sauts au milieu d’une foule en délire… Autant d’ingrédients qui ont fait de ce passage à Paris de la tournée Korpiklaani / Arkona / Heidevolk / Trollfest une très belle date !

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