K.M – Познав конечность бытия

La rédaction de Valkyries s’est mise véritablement à l’heure russe en cette fin d’année puisque c’est au tour d’Axoria de se pencher sur un album de ce pays. Cependant, nous sommes dans un tout autre registre que la chronique précédente du Toxicomelomane puisqu’il s’agit cette fois d’un album de post-black métal sorti fin octobre du groupe K.M et qui s’intitule Познав конечность бытия (Poznav konechnost’ bytiya que l’on pourrait traduire par La perception de la finalité de l’être)

Sortez donc gros manteaux, pulls bien chauds et chapkas car nous partons direction Syktyvkar, capitale d’une province russe située à 1000 km au nord est de Moscou sur le cercle polaire où règne une température moyenne entre -10° et -20° en cette saison ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce premier album du projet de Kirill Andreevich (alias Katharos) reflète plutôt bien l’esprit des lieux, dans l’ambiance extrêmement sombre des nuits froides interminables de l’hiver russe.

Le premier élément assez marquant est le format plutôt atypique de cet album : A première vue, 10 titres , 53 minutes, jusque là rien d’anormal. En revanche, le fait que les 8 premiers titres soient particulièrement courts (certains titres n’excédant pas 3 minutes) et suivis des 2 derniers titres de près de 12 minutes chacun, est assez déroutant.

D’entrée de jeu, une introduction instrumentale de toute beauté composée exclusivement de claviers et de chant vocal synthétique nous donne déjà des frissons, comme pétrifiés par une ombre glaciale qui nous envahit ! On aurait vraiment aimé pouvoir s’éterniser sur cette introduction, plusieurs minutes de plus n’auraient pas été de trop…

Vient ensuite une succession de plusieurs morceaux courts plutôt détonants et dynamiques : les puissantes guitares et complaintes vocales agressives font leur apparition et les paroles extrêmement sombres et noires rendent l’ambiance plus torturée, ce qui n’est pas sans rappeler des groupes comme Harakiri for the Sky par exemple. Du chant clair est même ajouté dans le morceau Листвою сорвавшись et renforce de manière particulièrement agréable ce caractère. Le titre d’à peine plus de 2 minutes Прощай vient ensuite clôturer cette première partie d’album par une sonorité instrumentale magnifique aux claviers de type « gouttes d’eau » dans le style d’Eldamar.

Dire que tout cela n’était pour ainsi dire que la mise en appétit pour les deux derniers titres de l’album absolument magistraux, Познав конечность бытия qui donne son titre à l’album et Я боле не хочу qui était déjà connu depuis sa sortie en version single en octobre 2016. Tout y est réuni : passages très doux et mélancoliques, certaines moments marqués de manière plus importante par les claviers, des montées en puissance par le jeu des batteries, une alternance de guitares lentes et tristes puis vives et énergiques, moments instrumentaux épiques, chant sombre et torturé, bref 2 fois 12 minutes de pur bonheur !

Cet album ravira vraiment tous les amateurs du genre. Les collectionneurs regretteront cependant qu’il n’existe que sous forme dématérialisée.

Track-list :

01. Чертог теней – Chertog teney (Le palais des ombres)

02. К омуту снов – K omutu snov (Un tourbillon de rêves)

03. Всё равно – Vso ravno (Rester le même)

04. В последнем мгновении – V poslednem mgnovenii (Au dernier moment)

05. Листвою сорвавшись – Listvoyu sorvavshis’ (Les feuilles de glace)

06. Шумел извечный дождь – Shumel izvechnyy dozhd’ (Le bruit d’une pluie éternelle)

07. В бесконечность стремясь – V beskonechnost’ stremyas’ (Le désir de l’infinité)

08. Прощай – Proshchay (Au revoir)

09. Познав конечность бытия – Poznav konechnost’ bytiya (La perception de la finalité de l’être)

10. Я боле не хочу – YA bole ne khochu (Je n’en veux plus)

Note : 8,5 / 10

Lien bandcamp : https://km-dark.bandcamp.com/album/having-perceived-the-finiteness-of-being-lp 

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