Elephant Sessions / Cúig

Retour au Pan Piper à Paris en ce vendredi 22 novembre 2019 pour une nouvelle date folk co-organisée par l’association Paris Celtic Live, Paris Sonic et LENN Productions. Deux groupes sont au programme ce soir, chacun représentant fièrement une terre celtique : Cúig, originaire d’Irlande du nord, et que j’avais eu le plaisir de découvrir lors de la Fête de la Musique l’an dernier au Centre culturel irlandais ; et Elephant Sessions, quintet venu tout droit d’Ecosse, que je m’apprêtais à voir pour la première fois.

J’arrive sur place peu avant le début du concert, prévu pour 20h. Cette fois-ci, on fait de la place dans la salle du Pan Piper, il reste quelques tables et places assises, mais uniquement sur la droite de la scène, près du mur. Quelque chose me dit que ça va bien bouger ce soir ! Je me place au premier rang, parée de mon bloc-notes, et attends patiemment le lancement des festivités. La salle se remplit progressivement, et au plus fort de la soirée, je crois qu’on a frôlé de peu le sold-out. Toutes les générations sont réunies, et l’on retrouve des personnes venues de tout horizon, j’ai aperçu des confrères et consœurs metalleux/metalleuses.

A 20h et quelques, le quintet nord-irlandais Cúig entre en scène. Depuis la première et dernière fois que j’ai vu le groupe en live, celui-ci a sorti son deuxième album The Theory of Chaos. Sans omettre les morceaux du premier album New Landscapes, ce set est ainsi l’occasion de présenter au public les nouvelles compositions.

Le concert commence justement sur un titre extrait du nouvel album, « Before the Flood », qui annonce d’emblée le ton festif et enjoué de la soirée, véhiculé par les différents instruments traditionnels, comme l’accordéon joué par Micheal Muckian, qui remplaçait exceptionnellement Eoin Murphy. Les membres du groupe se montrent complices sur scène, que ce soit entre eux ou avec le public. Une fois encore, c’est Miceál Mullen (banjo/mandoline) qui assure le rôle de frontman, nous saluant en français avant de poursuivre en anglais. Le musicien nous encourage à taper des mains, et nous ne nous ferons pas prier !

Pour quelques morceaux, comme « Kent to Kintail » et « New Landscapes », Miceál troquera son banjo contre une mandoline, et Rónán Stewart fera de même, délaissant momentanément son violon pour jouer avec acharnement de l’uilleann pipes. La plupart des morceaux interprétés sont intégralement instrumentaux, souvent entraînants, et Cúig associe à la perfection airs traditionnels et musique rock.

Miceál ne manque pas de faire la conversation entre les différents morceaux. Il nous explique par exemple que « Midnight » fait référence à la route M50, qui est très fréquentée en Irlande. Pour le titre suivant, « Change », le joueur de banjo plaisante en nous disant que le groupe est considéré par certains comme un « boys band » pop/rock à la Coldplay (la bande à Chris Martin a justement sorti son nouvel album Everyday Life aujourd’hui – donc hier, enfin vous m’avez comprise!). C’est donc l’occasion parfaite de jouer une chanson d’amour. « Change » est le premier morceau chanté de la soirée, et derrière le micro, on retrouve donc le batteur Cathal Murphy, également à la guitare acoustique (tout comme Ruairí Stewart), secondé aux chœurs par Rónán. Effectivement, les parties de violon me faisaient penser à « Viva la Vida » de la formation britannique. Curieusement, bien que peu nombreux, ce sont les morceaux chantés, à savoir « Change » et « Carry On » qui m’ont le plus transportée, la voix de Rónán m’a beaucoup émue. Pour la fin de « Change », celui-ci est retourné en vitesse derrière ses fûts. Ouf, pas le temps de souffler !

Pour introduire « Patient Zero », Miceál est contrarié que nous n’ayons pas encore dansé comme il se doit, et le musicien nous donne l’occasion de nous rattraper en nous apprenant une petite chorégraphie. Le principe : faire quelques pas de gauche à droite et inversement en tapant dans les mains. C’est tout simple, mais ça suffit à mettre l’ambiance ! Miceál nous filmera et nous félicitera en disant « it’s the best dance I’ve ever seen ! » (« C’est la meilleure danse que je n’ai jamais vue ! »).

J’évoquais plus haut « Carry On », l’autre morceau chanté, qui sera ensuite interprété. Ce titre avait fait l’objet d’un remix il y a quelques mois. Là encore, Cathal assure les parties de chant et de guitare sèche. Je reprenais les paroles du refrain avec plaisir, et je n’étais manifestement pas la seule, puisque j’entendais une demoiselle faire de même derrière moi. Malheureusement, le set touche bientôt à sa fin, Miceál annonce qu’il ne reste plus que deux morceaux. L’avant-dernier, « Tirolo Nights », est peut-être bien mon morceau instrumental préféré du groupe. En tout cas, il m’a beaucoup marquée, malgré l’absence de paroles, je chantonnais l’air de ce morceau. Justement, Miceál s’est mis à pousser la chansonnette et nous invitait à faire de même, puis nous a fait signe de nous baisser et de sauter d’un coup ! Le set prend fin sur « Naps », l’ultime occasion de nous lâcher complètement. Miceál tient alors à ce que l’ambiance soit digne de celle d’une parfaite « Irish party », très bruyante, et nous demande donc de crier aussi fort que possible. Au bout de cette heure de set, je suis déjà fatiguée à force d’avoir dansé, ça promet pour la suite !

SETLIST : Before the Flood / Kent to Kintail / Midnight / Change / New Set / New Landscapes / Patient Zero / Carry On / Tirolo Nights / Naps

Vingt minutes plus tard, le quintet écossais Elephant Sessions entre en scène sur l’intro de son dernier album What Makes You (sorti en mars dernier), suivie du morceau du même nom. De droite à gauche, on retrouve le bassiste Seth Tinsley (également aux synthés), le violoniste Euan Smillie, le joueur de mandoline Alasdair Taylor, le guitariste Mark Bruce, et derrière eux, le batteur Greg Barry. Le groupe est ravi de revenir à Paris, et sait mettre l’ambiance. Bien que chaque musicien soit très investi, Euan et Alasdair sont de loin les deux éléments centraux. Le set est totalement instrumental, mais Elephant Sessions prouve que des morceaux instrumentaux peuvent être aussi, voire plus communicatifs que des morceaux chantés. Comme Cúig, le groupe apporte une touche de modernité à la musique traditionnelle écossaise en y intégrant des éléments pop/rock, funk et électroniques. On retrouvait même par moments un petit côté disco/dance (« Dirty »).

Le groupe alternait entre des morceaux de son deuxième album All We Have Is Now et de What Makes You. En revanche, aucun titre du premier album The Elusive Highland Beauty n’a été interprété. Personnellement, cela ne m’a pas gênée, dans la mesure où je connaissais surtout les compositions les plus récentes de la formation. J’étais d’ailleurs très contente que le groupe joue « Tyagarah ». Pour rappel, ce titre est sorti en version numérique et tous les fonds récoltés sont reversés à une association de protection de nos chers pachydermes.

Le set touche presque à sa fin, et seuls le violoniste, le bassiste et le batteur se retrouvent sur scène pour le mélancolique « Riverview ». Alasdair et Mark reviennent ensuite à leurs côtés, et le morceau vire subitement au festif. C’est la standing ovation dans la salle, j’ai même aperçu des membres de Cúig sur les épaules de leurs acolytes dans les premiers rangs pour soutenir leurs cousins écossais. Elephant Sessions joue « Doofer » en guise de rappel, et Mark met le drapeau écossais donné par des fans sur ses épaules. Le concert prend fin à 22h45, inutile de dire que j’en suis ressortie toute essoufflée !

SETLIST : Intro / What Makes You / Search Party / Misty Badger / Summer / Loft Crofter / Wet Field Day / Nice Boy / Dirty / Colours / Tyagarah / We out Here Now / Tingles / Riverview / Doofer

3 réflexions sur « Elephant Sessions / Cúig »

  1. Super chronique, juste une petite rectification: l’accordéoniste de Cuig n’était pas Eoin Murphy exceptionnellement, c’était Michael Murcan qui le remplaçait

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.