Wormwood – Ghostlands : Wounds from a Bleeding Earth

Une fois n’est pas coutume, direction la capitale suédoise avec Wormwood. Le groupe a été formé en 2014 et compte cinq membres : Nine au chant, Rydsheim et Nox aux guitares, Borka à la basse, et Johtun à la batterie. Un premier EP, The Void: Stories from the Whispering Well, est sorti en auto-production il y a deux ans. Fort d’un nouveau line-up plus stable, le quintette sort cette année son premier album, Ghostlands : Wounds from a Bleeding Earth, chez Non Serviam Records (également label de Darkend et Stortregn entre autres). La pochette de l’album a été réalisée par l’artiste allemand Mario Polzin aka « Moornebheym », et l’enregistrement par Sverker « Widda » Widgren (chanteur/guitariste de Diabolical et ex-chanteur de Demonical) aux Wing Studios à Stockholm.

Il serait réducteur de qualifier Wormwood de groupe de black mélodique. C’est pour cela que celui-ci se définit plutôt avec la formule « Atmospheric Blackened Folk’n Roll ». En effet, bien que l’on n’ait pas affaire à du folk metal à proprement parler, la thématique des mythes nordiques, en plus de l’esthétique, de l’anti-christianisme et du cosmos, a une importance non négligeable dans les paroles. Il n’y a qu’à regarder le titre du morceau d’ouverture, « Gjallarhornet », qui renvoie dans la mythologie nordique au Lur par lequel le dieu Heimdall envoie un message aux dieux d’Ásgard et aux mortels de Midgard. Il est caché sous Yggdrasil mais Heimdall le fera sonner pour annoncer le début de Ragnarök. Son nom signifie « cor retentissant ». On comprend donc mieux la présence de cet instrument lors de l’introduction, qui rappelle ainsi celles de Nokturnal Mortum.

Avec le deuxième morceau « The Universe is Dying », on cerne déjà davantage le style du groupe. De manière générale, il s’agit d’un black pagan entraînant, vindicatif et épique, mais l’on constate une certaine variété, que ce soit vocalement ou musicalement. En effet, on peut relever d’autres influences, avec un côté plus rock et atmosphérique. Le chant black reste majoritaire tout au long de l’album, mais on peut aussi entendre quelques passages avec du growl plus caverneux ou des chœurs masculins en chant clair, qui pourraient nous faire penser à Moonsorrow ou Windir.

Cependant, tout au long de l’album, c’est avec Månegarm que la ressemblance est la plus manifeste. Comme dirait mon collègue Nidhögg, c’est l’album qu’aurait dû sortir le groupe après Legions of the North. Ce n’est pas totalement un hasard, puisque le violoniste guest Martin Björklund était ex-guitariste live et de session de la formation suédoise. Rydsheim est également guitariste live de Månegarm. C’est donc la présence du violon qui rend certains morceaux de l’album plus folk (l’interlude « Silverdimmans Återsken », « Tidh Ok Ödhe » et « What We Lost in the Mist »).

A partir de l’interlude « Silverdimmans Återsken », Wormwood dévoile une autre facette, qui est celle d’une richesse grandissante dans les types de voix, puisque c’est la première fois que l’on entend Alexandra « Lala » Moqvist, chanteuse guest sur l’album. Celle-ci adopte tantôt un ton mélancolique (« What We Lost in the Mist »), tantôt entraînant (« Tidh Ok Ödhe »). Dans les deux cas, l’association avec le chant black crée un contraste qui rend particulièrement bien.

De par la variété de l’album, on pourrait reprocher à Wormwood le manque de cohérence. Evidemment, il n’en est rien, le but étant d’exprimer et de transmettre des émotions différentes, et de créer un son unique. Et c’est plutôt bien réussi !

Fée Verte

8/10

Tracklist :

  1. Gjallarhornet
  2. The Universe is Dying
  3. Under Hennes Vingslag
  4. Godless Serenade
  5. Oceans
  6. Silverdimmans Återsken
  7. Tidh ok Ödhe
  8. Beneath Ravens and Bones
  9. The Windmill
  10. What We Lost in the Mist
  11. The Boneless One
  12. To Worship

Sortie le 10/03/2017

Liens du groupe :

http://www.wormwood-official.com/
https://www.facebook.com/WormwoodSWE/
http://www.wormwood-official.bandcamp.com/

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