Après l’effort, le réconfort. Une fois ma longue journée de travail terminée, je me mets en chemin pour le Backstage By The Mill. Non ce n’est pas une blague, en ce 1er avril 2023, Uada et Afsky faisaient une halte à Paris dans le cadre de leur tournée printanière en Europe. J’arrive sur les lieux un peu avant l’heure présumée de début du premier concert, qui a été finalement décalée d’un quart d’heure.
J’avais vu Afsky en live pour la première fois l’an dernier au Ragnarök Festival, et deux semaines après la sortie de son troisième album Om hundrede år chez Vendetta Records, j’étais très contente de retrouver la formation danoise qui nous a fait l’honneur d’interpréter ce nouvel opus dans son intégralité.
Les décors sont rudimentaires, seules deux branches sur lesquelles sont posées des torches éteintes sont disposées de part et d’autre de la scène. Sur le titre d’introduction mélancolique « Stormfulde hav » mené par la guitare, le groupe entre en scène. Initialement sous la forme d’un one-man-band initié par Ole Pedersen Luk, le chanteur/guitariste s’accompagne sur la tournée de ses musiciens de session. Le bassiste semble d’ailleurs être le petit nouveau de la bande puisque celui-ci gardait devant lui des feuilles sur lesquelles étaient notés les accords. C’était mignon, on aurait dit un élève qui mettait en pratique sa leçon !
Comme je l’avais déjà évoqué dans mon live report du Ragnarök Festival, Afsky officie dans un black metal à tendance dépressive me faisant fortement penser à une version danoise d’Ellende ou de Psychonaut 4. Lors de l’intro folk de « Tid », le bassiste se tenait en équilibre sur une jambe, comme s’il était en pleine séance de yoga. Le jeu de scène, répondant aux codes du black metal, est solennel, aucun mot n’est prononcé de tout le set, à part pour annoncer le dernier morceau.
SETLIST : Stormfulde hav / Frosne vind / Tak for alt / Det der var / Tid / Fred være med støvet
Je n’avais jusqu’alors jamais eu l’occasion de voir Uadada, comme je les appelle affectueusement. Sur une intro ésotérique/ambient, le batteur est le premier à prendre place, suivi de près par ses acolytes. On retrouve la même configuration de groupe qu’Afsky, à savoir un line-up sous forme de quartet. Pour renforcer l’aspect mystique, Uada rejoint le gang des groupes à capuche.
La formation américaine délivre un black metal mélodique et épique essentiellement porté sur des thèmes chers au black metal et au folk/pagan metal, à savoir le paganisme, le mysticisme, la nature, la misanthropie et l’obscurité. Comme pour Afsky, le jeu de scène reste en adéquation avec le style austère typique du black metal. Sur un des morceaux, le bassiste adopte une posture de prière. Le growl de Jake Superchi se montre tantôt déchirant, tantôt rauque.
La setlist se compose de deux parties bien distinctes, la première étant consacrée au dernier album Djinn, et le titre « Retraversing the Void » qui ne connaît pas encore d’enregistrement studio fait office de transition sur les morceaux issus des deux premiers albums, Devoid of Light et Cult of a Dying Sun. Uada semblait manifestement très attendu des fans, et pour preuve, lors du dernier morceau, des pogos se sont déclenchés dans la fosse, ponctués de quelques slams.
SETLIST : Djinn / The Great Mirage / In the Absence of Matter / Retraversing the Void / Cult of a Dying Sun / Black Autumn, White Spring