Trollfest – Kaptein Kaos

7331ab_82a6a200a41044ef93faead11bfe2784.jpg_srz_p_334_340_75_22_0.50_1.20_0.00_jpg_srzJ’ai pas mal réfléchi à la manière dont j’allais bien pouvoir commencer cette chronique du dernier album du groupe un peu barré qu’est TrollfesT. J’ai pensé à l’humour, l’album en est plein. J’ai aussi songé à la diversité des sons, aucune piste ne ressemblant à une autre mais je me suis dit que je n’aurai plus rien à annoncer dans la suite du texte. J’ai donc choisi de ne pas faire de choix et de simplement vous livrer mon ressenti : j’ai a-doré, mais.

Mais, clairement, il faut être dans l’ambiance pour écouter ce nouvel album. Quand je dis être dans l’ambiance, c’est déjà connaitre un peu le groupe, être ouvert à l’idée d’écouter du magnifique n’importe quoi, de passer d’un monde à l’autre sans transition, d’en prendre plein les oreilles sans toujours avoir eu le temps d’avoir bien compris ce que vous écoutiez. En témoigne la réaction interloquée de ma pourtant très folkeuse moitiée à l’écoute de « Kaptain Kaos » (à sa décharge, TrollfesT au réveil, c’est effectivement un parti pris).

Autrement dit, cet album est un magnifique bordel. Venant d’un groupe qui reprend du Britney Spears, il ne fallait pas s’attendre à une musique de chambre bien polie. « Kaptain Kaos » sonne comme un pari, réussi, de mixer des mondes, des sonorités, des ambiances résolument différentes. Le bon coté de la chose, c’est qu’on se dit que malgré leurs têtes de trolls mal léchés, les membres du groupe ne doivent pas être retenus aux frontières, tant les influences du monde entier se font sentir dans chaque chanson de l’album. Le délire, c’est que Mc Fly et Doc ont aussi été sympas avec eux ! Je ne vois pas comment cet opus aurait pu être écrit sans la Dolorean qui permet de voyager dans le temps. Je me refuse à vous faire le détail de chaque musique en les qualifiant. Je ne voudrais pas vous enlever ce plaisir de la sensation du voyage et de la perdition qu’entraine l’écoute du CD. Pour autant je peux vous dire que vous passerez par les rivages calmes du Japon, par les chaudes nuits brésiliennes de Copacabana, par le sérénissime du Vatican ou encore par le flot endiablé des accents hispaniques. Le groupe, en plus de nous emmener dans ces belles contrées loin de leur Norvège d’origine, nous embarque aussi dans un voyage temporel. Clairement, la musique de chambre italienne du XVIIème ou les traditionnelles séances de flamenco (piquées de rythmes vaguement bossanova chez TrollfesT) du siècle dernier font partie intégrante de ces 13 morceaux. Les voix et les instrumentations sont uniques à chaque piste, avec, chose inimaginable mais clairement géniale, un chanteur d’opéra ! J’imagine vos mines déconfites à la lecture de ce texte qui ne ressemble en rien à une chronique de TrollfesT le bien aimé, accompagnateur de nos soirées arrosées, destroy et rentre-dedans au possible… Rassurez-vous les amis, ce qui rend cet album excellent, c’est que malgré toute cette diversité, TrollfesT y fait du TrollfesT.

C’est vraiment là le tour de force du groupe sur l’album, faire appel à une myriade d’influences, de styles, d’approches sans pour autant se renier. Le coté festif propre au groupe, l’approche parfois sombre et en tout cas très gutturale sont intacts. La patte du groupe, leur coté déjanté ponctue chacune des musiques proposées, c’est du grand art !  Allez, j’ai quand même un peu ressenti un manque de voix death, sa présence rare dans les pistes en rappelle la richesse. C’est donc à un album vraiment étonnant, diversifié mais qui nous oblige à une sorte d’effort d’ouverture et de compréhension que nous avons affaire. Il vaut mieux s’y attaquer en ayant une petite expérience du folk sinon, le risque de ne pas coller est fort. Clairement, « Kaptain Kaos » n’est pas un album aussi accessible que les autres et on préférera un « Willkommen Flok Tell Drekka Fest !! » pour commencer une histoire d’amour avec TrollFesT. Pour autant, j’ai pris beaucoup de plaisir à écouter cet opus. Il témoigne de la diversité de la culture en général, il témoigne aussi que la culture est un joyeux bordel et que le fait de croiser les influences et les origines crée des pépites. A méditer.

Actobedios

NOTE : 9/10

Tracklist :

01. Trolltramp
02. Kaptein Kaos
03. Vulkan
04. Ave Maria
05. Filzlaus Verkündiger
06. Die Grosse Echsen
07. Seduction suit no.21
08. Solskinnsmedisin
09. Troll Gegen Mann
10. Sagn Om Stein
11. Renkespill
12. Kinesisk Alkymi
13. Døden banker på

Sortie : 28 Mars 2014

Lien du groupe : Facebook, Site Officiel.

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