Trois semaines avant la deuxième édition du Post In Paris (soit le 5 mai 2018) se tenait le warm-up gratuit dans la petite salle du Supersonic dans le quartier de Bastille dans le XIIème arrondissement. Au programme, trois groupes représentant fièrement le post-rock, à savoir les organisateurs du festival SaaR, ainsi que MIME, et les Espagnols de Toundra qui entamaient tout juste une tournée européenne afin de promouvoir leur dernier album Vortex.
J’avais déjà assisté à deux concerts au Supersonic, et c’était bien la première fois que je voyais la salle si remplie. Un petit cidre n’était donc pas de trop pour se rafraîchir, et lorsque le premier groupe monta sur scène, il était temps de se mettre en place.
Le concert commence avec un peu de retard (j’ai l’impression que c’est quasi systématique dans les concerts de post-rock), et ce sont les Parisiens de SaaR qui entrent en scène. Le groupe est composé de cinq membres dont pas moins de trois guitaristes. L’un d’eux délaisse d’ailleurs par moments son instrument pour ajouter des effets sonores à l’aide d’un synthétiseur. La musique de SaaR prend du temps à se mettre en place, mais une fois les musiciens lancés, c’est une atmosphère souvent lourde et oppressante qui s’installe. Il faut dire que si le groupe officie dans le post-rock, celui-ci lorgne fortement sur le post-metal et le doom, à la manière de Cult of Luna, et les quelques passages au chant étaient davantage typés post-hardcore et m’ont beaucoup fait penser à Lost In Kiev.
On poursuit le warm-up avec une autre formation parisienne de post-rock : MIME. Le concept musical du groupe est d' »apprendre à assumer et apprivoiser nos instincts plutôt que de mimer ce que nous ne sommes pas ». Le style de MIME est assez similaire à celui de leurs confrères SaaR, avec des ambiances tantôt pesantes, tantôt éthérées. Le groupe se démarque cependant légèrement avec ses influences sludge à l’instar d’Amenra.
Cela fait plusieurs fois que je vois Toundra en concert, et avec le temps, la formation espagnole est devenue l’une de mes valeurs sures du post-rock en live. Le groupe a une fois de plus fait un sans faute avec son cinquième album Vortex sorti une semaine plus tôt, et ce concert est donc l’occasion de découvrir les nouveaux morceaux en live.
Afin de renforcer l’ambiance atmosphérique, un mur d’étoiles était accroché derrière la scène. Une fois n’est pas coutume, je retrouve ce que j’aime tant chez le groupe, à savoir son énergie débordante. Les musiciens ne tiennent pas en place, malgré l’espace restreint de la scène, et ont le sourire jusqu’aux oreilles. Que ce soit le batteur ou les guitaristes, tous étaient de vraies piles électriques. On se croirait presque dans un concert de metal, le public répond aux sollicitations du groupe en scandant, poing levé, des « hey ! », et headbangue au rythme de la musique. J’ai été particulièrement émue lorsque Toundra a joué l’un de ses nouveaux morceaux, « Kingston Falls ». Déjà parce que je le trouve magnifique, et surtout, parce qu’il a été très vite adopté par les fans qui reprenaient tous la mélodie en chœur. Inutile de dire que le groupe a été le premier touché par cet élan d’enthousiasme !
Le concert s’achève aux douze coups de minuit, et je récupère une petite relique du groupe qu’est le médiator d’un des guitaristes. Malgré le retard accumulé et l’heure tardive, quitter la salle avant la fin du concert aurait été pour moi un outrage. Un grand merci à l’équipe du Supersonic et du Post In Paris, ainsi qu’aux trois groupes présents et aux copains pour cette excellente soirée ! On remet le couvert à la fin du mois avec le passage de Toundra à Toulouse !
Fée Verte