En un an seulement, leur popularité a explosé. Il était très difficile de passer à côté d’un véritable phénomène et pourtant on n’en est qu’aux débuts.
Le groupe de folk rock mongol The Hu vient de publier il y a quelques jours son très attendu premier album, The Gereg. Alors est-ce-que cela valait le coup d’attendre ? C’est ce que nous allons découvrir maintenant !
Deux vidéos mettant en valeur leur Mongolie natale et la machine était lancée. Voilà comment on peut résumer en une phrase le début de carrière fulgurant de The Hu. Alors que leur chaîne YouTube avoisine les 43 millions de vues au moment où j’écris ces lignes, il était temps pour le quatuor de passer à la vitesse supérieure avec The Gereg. Le nom fait référence au premier passeport diplomatique utilisé durant l’ère de Genghis Khan.
Voilà pour le contexte, mais qu’en est-il de l’album ? Celui-ci s’ouvre justement sur « Gereg » sur fond de guimbarde et de guitares sèches, suivies immédiatement par les morin khuur, célèbres instruments à cordes mongols. Avec un rythme assez galopant, voire dodelinant, on a déjà cette image du guerrier mongol sur son cheval en train de galoper dans les steppes… ou bien est-ce sur une moto ?
On peut alors déjà analyser leur style qu’ils qualifient de « Hunnu Rock », qui se veut être un mélange entre les musiques ethniques orientales et la musique occidentale. Chose pas trop nouvelle dit comme ça, mais si on écoute attentivement The Hu, on se rend compte que c’est bien plus « spécial » que ça en a l’air. Le groupe se définit d’abord comme un groupe folklorique. Les instruments traditionnels sont bien présents et mettent bien en valeur leur culture, comme par exemple les morin khuur présents partout (comme pour « The Same »), la flûte tsuur (« Shoog Shoog »), le tovshuur (« Yuve Yuve Yu » ou bien « The Legend of Mother Swan »).
Mais ce qui fait du caractère unique de The Hu, c’est sa capacité à y ajouter des influences rock/metal au point de créer un ensemble très homogène. En fait, on a le sentiment qu’il n’y a aucun « clash » de culture, donc que cela forme un tout. C’est assez rare pour être souligné. Outre les guitares qui électrisent littéralement l’atmosphère (comme pour « The Great Chinggis Khaan ») et qui rendent d’un coup le son plus « lourd », le chant a une part importante dans cet album. Par l’intermédiaire de ses deux chanteurs Gala et Jaya, le groupe use du chant de gorge, également appelé chant khöömii. Ainsi, dans le très chamanique « Wolf Totem », il n’est pas rare de ressentir des frissons, tant ce chant rend immédiatement le tout puissant et mélodique, voire planant (comme pour « Song of Women »). On y décèle même du chant guttural (« The Gereg ») qui renvoie irrémédiablement au concept développé quelques lignes ci-dessus. Et pour encore plus achever le tout, The Hu chante dans sa langue natale qu’est le mongol. Il est vrai qu’il aurait été tentant d’utiliser la langue de Shakespeare pour fédérer un maximum de personnes. Mais ce n’est pas le cas et c’est assez honorable de leur part. Un internaute sur Twitter disait (en gros) « Peu importe la langue que tu parles, l’album de The Hu est un chef d’oeuvre. Les gens qui disent ne pas apprécier la musique dans une langue différente ont tort ». Et je ne peux qu’être personnellement d’accord avec ces propos.
C’est un devoir maison parfait que rend The Hu. Assurément une des plus grandes réussites de l’année et un départ plus que fracassant qui confirme le talent du groupe. Le buzz lié à leur deux clips vidéos a véritablement payé, ce qui n’est pas forcément le cas à chaque fois. Une chose est certaine : si The Hu continue dans sa lancée, il deviendra un des plus grands groupes de musique mongole de la planète… Peut-être l’est-il déjà ?
Note : 10/10
Tracklist :
- The Gereg
- Wolf Totem
- The Great Chinggis Khaan
- The Legend of Mother Swan
- Shoog Shoog
- The Same
- Yuve Yuve Yu
- Shireg Shireg
- Song of Women
Extrait de l’album :
L album de hu est une œuvre musicale.
À écouter dans tous les pays.
Ces musiciens méritent d être connus mondialement…
Les Beatles du 21 ème siècle sont arrivés du pays de Gengis kan.
Ce peuple est fascinant…