La Russie et ses beaux paysages enneigés, sa belle nature et son air frais bien vivifiant ! A croire que tous ces aspects en inspirent plus d’un ! Car c’est bien connu : la Russie est l’un des plus gros fiefs du Folk/Pagan mondial (en plus du Brutal Death mais là n’est pas le sujet) avec des groupes comme Arkona, Grai, Svarga et j’en passe. Oh mais j’allais oublier Smuta, groupe de Folk Pagan Metal créé en 2004 et ayant d’ores et déjà un peu de bouteille derrière eux. En l’occurrence 4 albums mais qui semblent passés inaperçus dans le paysage Folk européen, sans doute à cause de l’ombre immense de leurs aînés, Arkona. Ce cinquième album, The Way, sera-t-il l’album de la consécration pour la formation, deux ans après leur dernier opus, Na Sever ?
Comme à leur habitude, la pochette de ce cinquième effort sera plutôt sobre, mystérieuse et d’une teinte bleutée assez mélancolique. Smuta aurait-il choisi de nous tenir dans le secret quant à ce que nous réserverait le voyage qu’ils nous promettent dans ce The Way ? Suivons donc pas à pas les Russes dans leur périple.
Ce voyage commence d’ailleurs sur les chapeaux de roues avec « Life Path », morceau au rythme énergique. Les airs de la flûte sont entraînants sur les couplets tandis que les guitares répondent présent sur les refrains pour accompagner le joli chant clair de la brunette Maria Smolya. Pour une première étape dans cette aventure, ce morceau ira droit au but et demeurera efficace qui plus est. « To Revenge » et « Solstice » enchaîneront logiquement ce début d’album, distillant leurs mélodies aux claviers et à la flûte sur des rythmiques plutôt classiques, sous la forme de pickings et d’accords à la guitare.
On pourra sentir tout au long de ce The Way une ressemblance dans le son avec leurs compères Grai, notamment sur le remuant « On The Way », où la flûte et les guitares s’occuperont une nouvelle fois des mélodies. Sur les passages plus agressifs, la voix growlée de Evgeny Vorobiev mettra tout le monde d’accord, tranchant avec la douceur angélique de Maria Smolya. Les guitares continueront d’ailleurs à s’emporter sur l’un des titres les plus violents de cette galette, « Fear Trace », alors que les claviers joueront leurs nappes atmosphériques sous couvert des quelques cavalcades de la flûte.
En plus de ses titres les plus dynamiques, Smuta a la capacité dans cet album de calmer le jeu via des morceaux plus aériens, plus reposants comme les très mid-tempo « Eternity In A Blink » et « Death » avec leurs airs mélancoliques mais également « Winter » et ses ambiances épiques et sentant bon l’aventure. La dernière étape de ce périple, quant à elle, sera entièrement acoustique sur « Birds », concluant avec légèreté The Way. Comme si ce mystérieux voyageur représenté sur la pochette de l’album avait finalement trouvé ce qu’il cherchait à la fin de son voyage.
Un petit mot sur le bonustrack de l’opus, « Yarilo », restant finalement dans la continuité de titres comme « Solstice » ou « Life Path », efficace mais sans plus. La production, de son côté, verra apparaître l’un des gros défauts de cet album : une batterie pas assez mise en valeur et sonnant creux dans le mix final. Dommage.
Smuta aura réussi à rester dans son univers et à nous proposer un pur album de Folk/Pagan, fidèle à son son et à sa patte musicale. Cependant, malgré une bonne volonté, l’album sonnera dans l’ensemble un peu trop classique pour paraître transcendant tout le long. Les morceaux sont efficaces, certes, mais ont du mal à nous faire sauter de joie ou danser comme on aurait souhaité venant d’un groupe de Folk/Pagan. Les ambiances sont tout de même bien senties sur les titres les plus lents et certaines compositions sortent du lot de par leurs mélodies comme « Life Path » et « Solstice », mais cela ne suffit pas à rendre The Way plus pêchu.
Thrall
NOTE : 7/10
Tracklist :
- Life Path
- To Revenge
- Solstice
- Eternity In A Blink
- On The Way
- Winter
- Death
- Fear Trace
- Birds
- Yarilo
Sortie : 10 mars 2015
Lien du groupe : Site Officiel, Facebook